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Toubabou à Bamako
Salut à l’hydrologue dont le titre ci-dessus est le nom de son passionnant blog. Lui à l’expérience du pays depuis quelques années déjà. Pour ma part, je viens d’arriver voici moins de huit jours et n’ai pour objectif que de rester trente jours. Retour en France pour Noël. Pour plus, plus tard, on verra…
Arrivé depuis une petite semaine, je n’ai pas encore mis les pieds à Bamako, me contentant d’apprendre à vivre dans mon quartier de Daoudabougou. La découverte de la capitale est au programme de ce week-end. Et apprendre à vivre n’est pas difficile quand toute une population ne cesse de vous saluer et de se mettre à votre disposition.
Ma mission est relative à un aspect extrêmement conflictuel de la salubrité publique : la collecte des ordures ménagères. Qui a la charge de cette mission ? Comment est-elle assurée au quotidien ? Ces derniers mois, de nombreuses colères se sont exprimées dans telle ou telle Mairie du District de Bamako parce que des tas d’ordures encombraient la voirie ou se déplaçaient devant les édifices des édiles.
Et l’on constate bien souvent que ce qui est enlevé à gauche, au motif de nettoyer une rue ou un petit quartier, est redéposé à droite parce qu’il y a tout simplement un espace libre (qui ne le restera pas très longtemps !).
L’association avec laquelle je travaille «recrute» des adhésions auprès des familles, de façon à financer véhicule et personnels chargés de cette mission de nettoyage. Mais comment convaincre les habitants de la nécessité de payer encore pour un service auquel ils pensaient avoir déjà payé ? Comment persuader leurs voisins de payer également, alors qu’ils n’ont parfois que la rue à traverser pour déposer leurs déchets au bord du marigot ? Comment garantir que le tarif demandé est un juste coût au regard du service rendu, alors que d’autres vivent de la collecte des déchets en demandant des sommes deux à trois fois inférieures, mais en se débarrassant du contenu de leurs charrettes le premier tournant venu ?
Voilà les questions de base. Ensuite, que faire de ce déchet ? Où l’entreposer, le stocker ? Comment le valoriser ? Est-il seulement valorisable ?
On a un peu de temps, on reviendra sur ces questions. Mais si vous, vous avez un avis … donnez-le.
PS: je mettrai les images demain, car je quitte la maison avec des jpeg et arrive au cybercafé avec des bitmap !!??
Le temps passe vite. Alors que je prépare un déplacement au Mali, je ne trouve plus le temps de rédiger quelques notes propres à éclairer mon jugement personnel, et éventuellement le vôtre …
Il y a quelques temps déjà, j’affirmais que le coût du baril de pétrole resterait élevé. C’était sans compter avec le grand happening de la finance mondiale ! En quelques jours, celle-ci à réussi à faire prendre en compte par la puissance publique la totalité de ses errements ultra libéraux et, au passage, à reprendre la main sur les marchés mondiaux par une baisse radicale des cours !
Ceci dit, je ne suis toujours pas économiste, mais je reste convaincu que le cours du baril de pétrole remontera aux environs d’une valeur à trois chiffres (> 100 $) dès que la crise sera finie et que la consommation reprendra. D’autant plus facilement que le pétrole n’étant pas cher, il n’y aura pas de raisons de l’économiser !
Qu’est-ce que cette crise entraîne, en matière économique, pour les pays émergents ? Je lis que le Mali espère un taux de croissance de 7,8 % en 2009. Cette affirmation rejoint une analyse publiée voici déjà un mois par le FMI, affirmant que l’économie mondiale ralentissait fortement (5,1 % en 2006, 5 % en 2007, 3,9 % en 2008, 3 % en 2009). Aucune région au monde ne serait épargnée par cette quasi récession, à commencer par les pays émergents qui commençaient de tirer leur épingle du jeu.
Seule l’Afrique (Maghreb, Afrique Occidentale et Afrique Equatoriale) poursuivrait sa croissance. Il ne s’agit cependant pas d’une révolution économique, mais avant tout du maintien des exportations de matières premières et d’une relative protection à l’égard des turbulences financières. Il n’y a pas lieu d’en tirer gloire; cela signifie, à contrario, que l’économie de ces régions n’est pas encore incluse dans la mondialisation !
Mais ces prévisions sont-elles dignes d’attention ? La crise financière occidentale ne va t-elle pas réduire les investissements étrangers et réduire les importations ? Les coûts des matières premières ne vont-ils pas continuer à baisser tant que durera la crise ?
Les grandes manœuvres économiques actuelles (G8, G14, G20, ..) ne comprennent aucun pays d’Afrique à l’exception de l’Afrique du Sud (G20). Et pourtant, le cadre multilatéral se doit de prendre en compte d’une façon ou d’une autre, ce continent si l’on veut y réduire la misère et y favoriser un vrai développement, une vraie croissance basée sur une économie réelle créatrice d’emplois et de plus-values.
Sacs de caisse
Dans la cacophonie, nos élus viennent, avec un “courage” remarquable, de rejeter une initiative que certains d’entre eux avaient pris voici 48 heures simplement: la taxe sur les sacs de caisse n’aura pas lieu ! Tout comme la taxe sur les gobelets et vaisselle en plastique (péjorativement appelée “taxe pique-nique”) n’a pas eu lieu.
Deux lobbies se sont affrontés dans cette affaire. Les “pour” étaient essentiellement les fabricants de sacs biodégradables en attente d’un “signe fort” de la part du Gouvernement. Les “contre” appartenaient à la grande distribution qui faisait un chantage à l’augmentation des coûts supportés par le consommateur.
Conclusion du débat de ce jour: « On voit bien que l’opinion n’est pas prête à cela. Laissons la profession s’organiser d’elle-même, d’ailleurs le risque n’est pas si grand puisque la distribution de ces sacs a diminué de 80 % depuis 2002 !! »
Pourtant, il faudrait s’entendre sur la mesure exacte de la diffusion de ces sacs: 14 milliards par an pour NF Environnement, 15 milliards pour France Nature Environnement, mais seulement 2,1 milliards pour le Gouvernement (ministère de l’Environnement) là où il y en avait 10,5 milliards en 2002. Donc, chacun raconte un peu ce qu’il veut.
Au-delà de la nécessaire suppression des sacs de caisse, et le plus vite sera le mieux, il importe de bien savoir par quoi on va les remplacer. Si c’est par des sacs en amidon de maïs, sacs présentés comme biodégradables, nous ne faisons que rééditer ici l’erreur des biocarburants. La terre est faite pour donner à manger, pas pour produire des agro-carburants ou des agro-plastiques !
La solution passe soit par le sac jetable en papier (recyclé, forêt replanté, …), soit par le sac coton, soit par les sacs plastique réutilisables. Et puis il reste le bon vieux cabas ! Quel que soit le choix, il faudra bien décider la fin des sacs jetables. Alors: taxation ou règlementation ? En Irlande, les sacs de caisse sont taxés à 0,15 € depuis mars 2002. A Taïwan, ils sont interdits depuis janvier 2003. Depuis juillet 2008, tous les magasins chinois vendent les sacs plastique. Sans doute, faut-il croire que les irlandais, les chinois et les taïwanais sont plus »mûrs » que les français !