Catégories
Culture

Enquête autour d’une photographie de Barbara

LA photo de l’adolescence de Barbara (au coeur de l’image, en blanc), Collège de Saint-Marcellin, année scolaire 1943-1944.
Détail de Barbara

D’une part, il y a ce que Barbara a écrit dans ses Mémoires ;« Il était un piano noir … Récit inachevé»: « Nous quittons Saint-Marcellin en 1945. Je suis triste, j’éprouve une drôle de sensation ; j’ai beau savoir que c’est pour retrouver Paris, pour moi, c’est partir vers l’inconnu.

Quand je reviendrai à Saint-Marcellin, vingt-trois ans plus tard, dans ma « belle Mercedes grise à toit ouvrant », c’est « Peter » qui conduira. Marie Chaix sera près de moi. Bouleversée, je traverserai la grande rue, puis la place d’armes qui mène au chemin bordé de mûres. Je retrouverai le coteau, la villa qui, en fait, n’est qu’une modeste maison ; les dahlias fauves seront toujours là.

Du retour en octobre 1945 : rien.

Je ne me souviens de rien.

Ni comment nous avons quitté Saint-Marcellin, ni comment nous sommes arrivés à Paris. »

Vingt-trois ans plus tard, c’est en fait en 1968, l’année au cours de laquelle Barbara crée « Mon enfance », cette chanson mélancolique qui lui permet de revenir sur son cadre de vie pendant la guerre de 1939-1945 : « Pourquoi suis-je revenue/Et seule au détour de ces rues/J’ai froid j’ai peur/Le soir se penche/Pourquoi suis-je venue ici/Où mon passé me crucifie/Elle dort à jamais mon enfance … ».

D’autre part, un jour, on tombe comme par inadvertance sur une photographie dont on vous dit qu’elle est exceptionnelle, qu’elle est datée du 3 août 1947 et qu’elle représente Monique Serf, aux cotés de la femme du maire, Claudine Brun, Duport de son nom de jeune fille, lors des Fêtes de Couronnement de la Rosière, à Saint-Marcellin.

Photo du défilé de la Rosière -3 août 1947 – Barbara est à gauche, vêtue de noir. (Photo Faurie)
Détail de la photo ci-dessus

Inévitablement, se pose la question, se posent plus exactement les questions.

– Si elle est revenue à Saint-Marcellin en 1947, pourquoi Barbara écrit-elle que son retour ne s’est fait que vingt-trois ans plus tard ? Si son histoire saint-marcellinoise l’a « crucifiée », pourquoi est-elle revenue sur les lieux de sa douleur ? Et pour quelle raison serait-elle revenue dans le cadre d’un fête populaire ? D’autre part, en 1947, Monique est encore mineure, est-il aisé de voyager et de trouver un logement dans ces conditions si l’on est seule ?

– Si ce n’est pas elle qui se trouve sur cette image, qui cela peut-il être ? La mémoire des Saint-Marcellinois a fait souvent défaut et les passés de Monique Serf (Barbara) et de Françoise Quoirez (Sagan) se sont souvent mélangés dans les souvenirs ; peut-il s’agir de Suzanne, la sœur aînée de Françoise, laquelle s’est mariée à Saint-Marcellin en 1946 et va bientôt accoucher de son premier enfant à Bourgoin ?

Ecartons rapidement cette dernière hypothèse. Les Saint-Marcellinois qui sont à l’origine de l’identification de Monique Serf sur la photographie sont formels. Le fils de Françoise Sagan et la fille de sa sœur Suzanne ne reconnaissent pas leur mère et tante sur cette image. Et l’association des « Amis de Barbara » affirme que cette photo la concerne bien et relate une anecdote selon laquelle Monique serait venue à Saint-Marcellin pour accompagner son frère Jean, lequel voulait rejoindre une fille qu’il avait connue. L’association nous joint une photographie du début des années cinquante sur laquelle Monique Serf, entourée de deux personnages, ressemble fortement à la jeune fille de la photo du défilé de la Rosière : même visage, même silhouette un peu ronde, même coiffure…

Barbara – Détail d’une photographie années 1950 à Bruxelles
D.R Photo Vynckier

Pour couronner le tout, la dite association nous confie que Bernard Serf est l’actuel représentant des ayant-droits sur la patrimoine de Barbara. Auparavant, c’était son père, Jean Serf, frère aîné de Barbara, qui assumait ce rôle. Or, Bernard Serf a ajouté depuis peu le nom de Bouveret à son patronyme : Bernard Serf-Bouveret. Est-ce le nom de sa mère ?

C’est l’INSEE qui nous aidera. Il existe trois femmes du nom de jeune fille Bouveret qui sont nées à Saint-Marcellin. Le service d’Etat-Civil de la ville fera le reste.

– Madeleine, née le 23 août 1921, décédée le 13 novembre 2008 à Lyon. Elle avait épousé Gilbert Charles Paul BOURREL, à Saint-Marcellin, le 5 août 1946.

– Jacqueline, née le 31 janvier 1925, décédée le 17 août 1988 à Voiron. Elle avait épousé René CHARBOTEL le 27 novembre 1954.

– Huguette, née le 6 juillet 1926, décédée le 24 février 1992 à Briare, dans le Loiret. Elle avait épousé ….. Jean SERF, le 29 octobre 1953 à Paris 20° !

Acte de naissance d’Huguette Bouveret – Archives Municipales de Saint-Marcellin

Par une rapide recherche généalogique (Archives Départementales de Saône-et-Loire), nous apprendrons que le père de ces trois filles, Camille Clément BOUVERET est né le 21 juillet 1892 à Louhans, et décédé le 28 septembre 1943 à Saint-Marcellin. Son épouse, Matilde (1), Anastasie GOUX est née le 21 juin 1894 à Sagy, dans la Saône-et-Loire, et décédée le 3 février 1979 à La-Tour-du-Pin dans l’Isère. Le couple s’est marié le 5 août 1920.

Il est possible de suivre l’itinéraire de Camille Clément au travers de sa fiche matricule (classe 1912). Employé de commerce lors de son conseil de révision, il est engagé volontaire, pour trois ans, le 25 mars 1913, au 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, pour un court séjour en Algérie, avant d’être muté au 1er Régiment de Zouaves le 6 décembre 1913 . Déjà blessé au pouce de la main droite à Prunay (Marne), il sera grièvement blessé le 28 novembre 1916, au Pressoir (Somme), d’une fracture du fémur gauche par éclat d’obus. Cette « fracture vicieusement consolidée », selon les termes de sa fiche matricule, malgré une série de séjours en hôpital, lui vaudra d’être réformé en date du 25 septembre 1917, avec pension définitive à 65 %, selon la commission de réforme de Grenoble, le 13 mars 1922. « Modèle de courage et de dévouement », il est cité à l’ordre du Régiment et honoré de la Croix de Guerre.

Sitôt leur mariage le 5 août 1920, les époux Bouveret s’installent très rapidement à Saint-Marcellin, où naît leur première fille en 1921. Le recensement de 1926 les cite comme logés place Château Bayard. Camille Clément, le père, est mécanicien dentiste chez Germain. La mère et les deux premières filles, Madeleine et Jacqueline sont présentes au foyer.

Le recensement de 1931 indique qu’ils ont déménagé pour habiter le (quartier du) Mollard. A cette date, les rues de ce quartier n’ont pas de dénomination. La troisième fille, Huguette, est citée au recensement.

Les listes électorales, pour leur part, recensent Bouveret Camille en 1926, en 1931 et en 1939. Lors de ce dernier recensement, le domicile est précisé comme étant la rue Pasteur, la dénomination de cette rue étant intervenue en Conseil Municipal le 14 juin 1935. La révision de la liste électorale, faite en 1945, indique que Bouveret Camille est décédé en 1944 (il s’agit d’une erreur).

Recensement 1931 – Archives Municipales de Saint-Marcellin

Le témoignage (avril 2023) de Marguerite Tomasi, épouse Giraud-Rochon, nous apprend qu’elle était dans la même classe que Huguette Bouveret, à l’école privée catholique de la rue du Dauphin, à Saint-Marcellin. Leur institutrice était Marie-Thérèse Grillet (2). Celle-ci ayant enseigné les filles des CP et CE, cet épisode pourrait se situer entre 1932 et 1935.

Revenons aux amours de Huguette Bouveret et de Jean Serf. Celui-ci était donc à Saint-Marcellin ce 3 août 1947, afin de rejoindre celle qu’il considérait peut-être déjà comme sa fiancée.

Dans la famille Serf, le père est Jacques Serf, né le 25 novembre 1904 à Paris 18°, décédé le 20 décembre 1959 à Nantes. Son épouse est Esther Brodsky, née le 12 septembre 1905 à Tiraspol, en Moldavie, décédée le 6 novembre 1967 à Paris 8°. Leur mariage a donné naissance à quatre enfants.

– Jean, né le 20 septembre 1928 à Paris 9°, décédé le 25 avril 2014 à Saint-Fargeau (Yonne).

– Monique Andrée, alias Barbara, née le 9 juin 1930 à Paris 17°, décédé le 24 novembre 1997 à Neuilly-sur-Seine.

– Régine, née en août 1938 à Roanne.

– et Claude Eric, né le 27 mars 1942 à Tarbes, décédé le 5 juin 2017 à Draveil (Essonne).

Quand Jean rejoint Huguette, en août 1947, il va avoir 19 ans; il est donc encore mineur et l’on ne connaît pas son statut envers les obligations militaires. De son coté, Huguette a 21 ans, oh ! pas depuis longtemps, elle est majeure depuis exactement un mois. Une photo, une seule, à priori, immortalise ce retour de Monique Serf-Barbara dans la ville-refuge de sa famille lors de la guerre. L’a-t-elle oublié ? A-t-elle voulu l’oublier ? Ou encore, ses Mémoires font-ils preuve d’une licence d’auteure qui ne veut retenir que l’essentiel ? Voilà un rappel des questions à l’origine de cette enquête …

Huguette et Jean ; laissons-les rêver, laissons-nous rêver … dans six ans, c’est long, ils se marieront, ils auront un garçon qui, non content de porter le nom de son père, y ajoutera celui de sa mère, une Saint-Marcellinoise.

Une référence si puissante qu’Huguette reviendra à Saint-Marcellin, après son décès, pour y être inhumée, Allée des Myosotis. Une belle dalle d’un noir profond et d’une pureté exemplaire, rappelle simplement son nom et les bornes de sa vie : « Huguette SERF, née BOUVERET – 1926-1992 ».

Sépulture d’Huguette Serf, née Bouveret, à Saint-Marcellin – Photo JB (DR)

1 – Orthographe de l’acte de naissance.

2 -Marie-Thérèse Grillet est la mère de l’auteur de ces lignes.

Remerciements et sources

  • Archives Départementales Saône-et-Loire
  • Archives Municipales Saint-Marcellin
  • INSEE, répertoire des décès depuis 1970
  • « Il était un piano noir … récit inachevé » – Barbara – 1998
  • Archives des photos Faurie – Saint-Marcellin
  • Bernard Giroud in « Le Pays de Saint-Marcellin » – N° 17 – mai 2006
  • Denis Westhoff, fils de Françoise Sagan
  • Cécile Defforey, nièce de Françoise Sagan
  • Association « Les Amis de Barbara »
  • François Faurant – www.passion-barbara.net
  • Liliane Brun-Austruy
  • Marguerite Tomasi-Giraud
  • Marc Ellenberger
  • Association Groupe Rempart
  • https://thermopyles.info/2021/11/17/en-novembre-barbara/
  • https://thermopyles.info/category/francoise-sagan/

Reproduction interdite sans accord préalable avec l’auteur.

Catégories
Françoise Sagan

Premières « Journées Françoise Sagan » à Saint-Marcellin

« Sucette » promotionnelle des « Journées Françoise Sagan ». Droits réservés – JB.

Françoise Quoirez, alias Françoise Sagan, a plus ou moins vécu dix ou quinze années de son enfance et de son adolescence à Saint-Marcellin, entre 1940 et 1955. Sans doute, était-il temps que la ville pense un peu à elle. C’est chose faite depuis les 13 et 14 mai 2022. Sur un programme serré de 48 heures, en la présence de Denis Westhoff, le fils de Françoise Sagan, et de Cécile Defforey, la fille de sa sœur Suzanne, ces premières « Journées » ont fait date.

Le Dauphiné Libéré – Jeudi 12 mai 2022.

Vendredi 13 mai – 10 heures – Echange avec les lycéens.

Accompagné de Benjamin Armand, conseiller municipal délégué aux spectacles et expositions, Denis Westhoff part à la rencontre de lycéennes et lycéens. Véritable initiation, tant il est vrai que ceux-ci ne connaissent guère l’écrivaine et encore moins son œuvre.

Entre le Principal du Lycée et le Maire de Saint-Marcellin, Benjamin Armand et Denis Westhoff – Droits réservés
Denis Westhoff – Droits réservés – JB
devant des participants attentifs – Droits réservés – JB

Vendredi 13 mai – 14 heures 30 – Conférence.

Cette conférence, présentée par l’auteur de ces lignes, d’une durée de deux heures reprend de façon assez simplifiée tous les sujets traités dans les articles précédents consacrés à l’enfance et l’adolescence de Françoise Sagan à Saint-Marcellin. A savoir, les origines de sa famille, le rôle de son père à la tête des usines de la FAE, la maison de la Fusilière, les amis, la guerre et la Libération. En cadeau au public a été projeté un court-métrage réalisé en 1974 par Françoise Sagan et dont elle a écrit le scénario: « Encore un hiver« .

Debout, à droite: Cécile Defforey – Droits réservés – VT
Droits réservés – VT
Droits réservés – CG

Vendredi 13 mai – 17 heures 30 – Conférence de presse.

C’est avec chaleur et générosité que les propriétaires du Château de La Sône ont reçu Denis Westhoff et Cécile Defforey. Et c’est sur la terrasse de ce château que s’est tenue une conférence de presse regroupant publications et radio.

Denis Westhoff, à gauche – Droits réservés – JB
Denis Westhoff -Droits réservés – JB
14 mai 2022 – Dauphiné Libéré, édition départementale

Vendredi 13 mai – 19 heures – Soirée cinéma.

Complices d’un soir, le cinéma « Les Méliès » et la librairie « Le Marque-Page » se retrouvent autour de la projection de « Sagan, l’élégance de vivre« , un fin documentaire réalisé en 2015 par Marie Brunet-Debaines. La projection est accompagnée d’une discussion entre les spectateurs et Denis Westhoff, lequel dédicace ensuite les ouvrages parlant de Françoise Sagan auxquels il a contribué.

Benjamin Armand, conseiller municipal, animant les échanges avec Denis Westhoff – Droits réservés – JB

Samedi 14 mai 2022 – 10 heures – Inauguration de la rue Françoise Sagan.

Il ne s’agit encore que d’une petite rue, appelée à grandir, mais elle a le considérable avantage de se trouver à proximité immédiate de La Fusilière, la maison de l’enfance saint-marcellinoise de Françoise Sagan. Entourés d’un petit public, le maire de Saint-Marcellin, Raphaël Mocellin, l’adjointe à la culture, Nicole Nava et le président de la Communauté de Communes, Frédéric de Azevedo, ont successivement pris la parole pour honorer l’héroïne du jour, dévoiler la plaque à son nom et faire une petite visite aux lieux de son enfance.

Raphaël Mocellin dévoile la plaque dédiée à Françoise Sagan – Droits réservés – CG
Denis Westhoff et Raphaël Mocellin, maire – Droits réservés – ME

Samedi 14 mai – 11 heures – Lecture d’oeuvres de Françoise Sagan en médiathèque.

A l’issue de cette inauguration, toutes et tous se retrouvent à la médiathèque pour une nouvelle célébration de la femme libre, indépendante, en avance sur son temps, engagée quand nécessaire, que fut Françoise Sagan. Soyons satisfait que cela ait été fait et dit et ne regrettons pas trop qu’il ait fallu attendre aussi longtemps …

Dans le même temps qu’elle met à jour son « rayon Sagan », la médiathèque engage une réflexion afin de se donner un nom en rapport avec l’écrivaine. Mais peut-il être autre chose que médiathèque, espace, voire centre culturel Françoise Sagan ?

Frédéric de Azevedo, Raphaël Mocellin, Denis Westhoff, Nicole Nava – Droits réservés – JB
Lecture en médiathèque par Denis Westhoff – Droits réservés – JB
Mémorial N° 3874, du 20 mai 2022

Droits images: Jean Briselet, Marc Ellenberger, Catherine Guery, Valérie Treilleford.

L’intégralité des articles consacrés à l’ « Enfance et l’adolescence de Françoise Sagan à Saint-Marcellin » est éditée sous forme de .pdf que vous pouvez télécharger ici.

Reproduction, même partielle, interdite sans accord préalable avec l’auteur.

Catégories
Françoise Sagan

Dixième chapitre: Françoise Sagan et la vocation littéraire

PETITE HISTOIRE DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE DE FRANÇOISE SAGAN A SAINT-MARCELLIN

Les Journées Européennes du Patrimoine et la réalisation de deux rencontres-présentation de cette « petite histoire » au public de Saint-Marcellin, les 18 et 19 septembre 2021, ont fait surgir avec une force certaine l’idée que la vocation littéraire de Françoise Sagan était née à Saint-Marcellin, à tout le moins dans le Dauphiné.

Nous avons déjà vu et lu, dans le chapitre précédent, comment elle raconte ses longues promenades dans la campagne sur le dos de son cheval Poulou. Et nous avons apprécié son écriture.

Au cours de l’année scolaire 1949-1950, elle passe les trois mois du second trimestre de l’année à Villard-de-Lans, dans l’établissement de La Clarté tenu par Madame et Monsieur Malbos. A l’issue de ces trois mois, son père écrit, depuis Rome, pour confirmer que sa fille ne fera pas le dernier trimestre dans cette école, mais travaillera à Saint-Marcellin, avec sa mère. Françoise Sagan écrit à son tour, donc courant mars 1950, la lettre suivante à l’attention du directeur de l’école, monsieur Malbos.

«  Cher monsieur,

« Après votre si gentil accueil de l’autre jour il me serait vraiment difficile sans remords de ne pas vous écrire. Comme de plus j’éprouve un réel plaisir à mettre ma conscience en paix, je vous envoie un échantillon de mon écriture.

«  J’ai oublié de vous demander avant-hier si Paris était toujours aussi charmant et si vous vous étiez bien reposé. La plupart des gens cherche le repos et la tranquillité à la campagne et vous ne les trouvez que dans la ville la plus excitée et vivante de France et de Navarre. Madame Malbos m’a parue enchantée de son séjour à Paris. Je pense d’ailleurs y partir mardi ou jeudi. Si je peux vous rapporter quelque chose de là-bas que vous ne trouverez pas à Grenoble je le ferai avec plaisir. Je rentrerai ici le 17. Je ne crois pas que mes études en souffriront car je passe mon temps à remplir des formulaires compliqués que m’expédie gentiment le cours Hattemer. En attendant je lis beaucoup. Je pense commencer le Proust bientôt. J’ai lu l’étude de Dostoïevski par Gide (1) que j’ai trouvée très bien et pour le moment je lis « Siegfried et le Limousin » (2). Mais en roman. C’est extrêmement drôle mais vraiment du condensé de Giraudoux. Je ne pense pas venir à Villard avant le mois de juin. Mais j’espère que vous trouverez peut-être le temps entre deux copies de m’écrire un mot. J’ai oublié de vous demander si vous aviez lu mon Don Juan. Je me rappelle cette distribution : Anne-Marie le père de famille, A.M Giradeau, les jeunes premiers, M.C Choney la servante. Vous ne savez pas à quel point je regrette ce temps-là. Je crois que c’est ma faute, je ne suis pas très démonstratrice et n’ai peut-être pas su vous montrer à vous et madame Malbos combien je vous étais reconnaissante de votre intérêt et de votre gentillesse pour moi.

«  Je m’excuse de finir sur cette note mélancolique et vous prie de transmettre à madame Malbos mon respectueux et reconnaissant souvenir. Désolée d’être votre ex-élève, mais contente de l’avoir été.

 » Françoise – La Fusilière – Saint-Marcellin « 

Afin de clairement situer cette lettre, il est important de rappeler que Françoise Sagan a 14 ans et demi lorsqu’elle la rédige. Elle parle de sa première pièce de théâtre, un « Don Juan » dont elle a imaginé la distribution des personnages en enrôlant les enseignants et personnels de l’école, selon le fils des Malbos. Quant à la conclusion, quelle magnifique et généreuse pirouette:  » désolée d’être votre ex-élève, mais contente de l’avoir été « .

Françoise Sagan parle de ses lectures dans un autre texte extrait de « Avec mon meilleur souvenir », publié en 1984. Ce texte est intitulé « Lectures ».

 » J’ai rempli, je l’avoue, dans ce domaine, le parcours le plus classique qui soit : Les Nourritures Terrestres (3) à treize ans, L’Homme révolté (4) à quatorze, Les Illuminations (5) à seize.(…)

 » Les Nourritures terrestres fut la première de ces bibles écrites de toute évidence pour moi, presque par moi, le premier livre qui m’indiquât ce que j’étais profondément et ce que je voulais être : ce qu’il m’était possible d’être. Gide est un auteur, un parrain dont l’on ne se réclame plus très volontiers à présent, et il y a peut-être un certain ridicule à citer les Nourritures comme son premier bréviaire. En revanche, je sais très exactement dans quelle odeur d’acacia je découvris ses premières phrases, ses premiers ordres adressés à Nathanaël. Nous habitions le Dauphiné. Il avait beaucoup plu cet été là et je m’y étais considérablement ennuyée, d’un de ces ennuis lyriques comme seuls peuvent en avoir les enfants derrière les vitres ruisselantes d’une maison de campagne. Ce fut le premier jour de beau temps, après toutes ces ondées, que je partis par ce chemin bordé d’acacias, mon livre sous le bras. Il y avait un peuplier immense à l’époque dans cette campagne (où, bien entendu, je suis revenu depuis et où, bien entendu, le peuplier avait été coupé et remplacé par des lotissements et où, bien entendu, j’eus le coeur brisé selon toutes les règles de notre époque). Toujours est-il que c’est à l’ombre de ce peuplier que je découvris, grâce à Gide, que la vie m’était offerte dans sa plénitude et ses extrêmes – ce que j’aurais dû soupçonner de moi-même, d’ailleurs, depuis ma naissance. Cette découverte me transporta. Les milliers de feuilles de peuplier, petites et serrées, d’un vert clair, tremblaient au-dessus de ma tête, très haut, et chacune d’elles me semblait un bonheur supplémentaire à venir, un bonheur formellement promis à présent par la grâce de la littérature. Avant d’arriver au faîte de l’arbre et de cueillir ses derniers violents moments de plaisir, j’avais tous ces millions de feuilles à arracher les unes après les autres au calendrier de mon existence. Comme je n’imaginais pas qu’on puisse vieillir, ni encore moins mûrir, c’étaient autant de plaisirs enfantins et romanesques qui s’accumulaient au-dessus de moi : des chevaux, des visages, des voitures, la gloire, des livres, des regards admiratifs, la mer, des bateaux, des baisers, des avions dans la nuit, que sais-je, tout ce que l’imagination à la fois barbare et sentimentale d’une adolescente de treize ans peut accumuler d’un coup. J’ai relu Gide par hasard l’autre année et si j’ai de nouveau cru sentir l’odeur de l’acacia et voir le peuplier, j’ai simplement pensé, presque distraitement, que c’était quand même fort bien écrit. La foudre, elle aussi, peut se tromper en distribuant ses coups ».

« Les Nourritures terrestres » est un bel ouvrage hédoniste appelant à vivre intensément le bonheur de toute chose, de tout être rencontré, de toute composante de la nature, la pluie, le soleil, les fleurs, les odeurs, … et d’en remercier un dieu assez aimable et généreux. Nous sommes plus proche du déisme que de la religion ! Bien des actes et des comportements de Françoise Sagan peuvent se comprendre à la lecture de cette œuvre … à treize ans !

Concernant « L’Homme révolté« , nous serons plus circonspect quant à la date de la lecture, puisque cet ouvrage a été publié en 1951, alors que Françoise Sagan avait seize ans. Mais qu’importe puisqu’il est, lui aussi, un texte fondateur de son état d’esprit.

Enfin, « Les Illuminations » ou la liberté faite écriture ! Bien avant l’heure, Arthur Rimbaud a inventé le surréalisme et l’écriture automatique ! Bientôt, il n’écrira plus un seul mot littéraire, mais qu’importe, l’essentiel est déjà là.

Treize ans, quatorze ans, quinze ans, seize ans, de 1948 à 1951, sans compter les années d’enfance, toutes ces années pendant lesquelles Françoise passait, selon ses propres dires, de quatre à cinq mois par an « dans le Dauphiné« , à Saint-Marcellin, et s’y préparait à vivre libre, amoureuse de la littérature, son plus grand rêve étant d’écrire un grand et beau livre, à la manière de Proust !

Françoise Sagan à Saint-Marcellin – Tous droits réservés

Dans les tous premiers jours d’octobre 2021, Françoise Sagan a publié un nouvel ouvrage ! Certes, avec la complicité de son fils Denis Westhoff et de Véronique Campion, ancienne camarade du Cours Maintenon et de la Sorbonne. Ce livre, intitulé « Ecris-moi vite et longuement », publié chez Stock, nous offre une moitié de la correspondance que Françoise et Véronique ont échangée entre novembre 1952 et mai 1959. La moitié parce qu’il ne s’y trouve malheureusement que les lettres écrites par Françoise Sagan à Véronique Campion et non les courriers de celle-ci qui, hélas, n’ont pas été conservés.

Ecris-moi vite et longuement – Françoise Sagan – Stock

Ce livre est passionnant pour deux raisons. La première est relative à la personnalité de Françoise. Dans ses premiers courriers, il est surtout question d’amitié entre filles. Françoise accueille généreusement son amie et l’intègre à sa famille vivant Boulevard Malesherbes. On y retrouve oncle, tante, Suzanne la grande sœur et Jacques, le frère et quelques copines, dont Florence Malraux.

Puis survient la célébrité, en 1954, avec la publication de « Bonjour tristesse ». Avec cette célébrité, Françoise parle désormais des voyages (Jérusalem, New-York, Las Végas, …), des voitures (Jaguar) et des rencontres de célébrités. Méthodiquement, elle construit le mythe qui l’accompagnera, pour le meilleur et, peut-être, pour le pire tout au long de sa vie: l’argent, la nuit, la vitesse, la liberté, l’alcool, le bronzage nu sur la terrasse ou les criques de Saint-Tropez, Annabel Buffet, Guy Schoeller … En 1959, déjà, elle écrit « je suis complètement fauchée », tant l’argent lui file entre les doigts.

L’autre motif d’aimer ce livre est un tant soit peu égoïste, en ce sens qu’il vient parfaitement s’inscrire dans la continuité des dix chapitres de cette « Petite histoire … ». 1952, c’est l’entrée de Françoise Sagan en Sorbonne où elle ne s’attardera pas, et c’est la suite de notre description de sa scolarité. Ensuite, nous retrouvons dans ce livre nombre de situations abordées à un moment ou à un autre de notre narration. Il y est mentionné, souvent, Bruno Morel et parfois son père, Charlie Morel qui vient rejoindre la bande de Françoise Sagan à Cannes, et nous avons la confirmation que Pierre Quoirez travaille à Argenteuil !

Bref, ce petit livre léger et un peu déjanté est très agréable à lire et, sans vouloir nous l’approprier, constitue un estimable onzième chapitre pour notre histoire de l’enfance et l’adolescence de Françoise Sagan. Un seul regret: il n’y est jamais question du Dauphiné ou de Saint-Marcellin.

  • 1 – André Gide – Dostoïevski – Plon 1923
  • 2 – Jean Giraudoux – Siegfried et le Limousin -Grasset 1922
  • 3 – André Gide – Les Nourritures Terrestres – 1897
  • 4 – Albert Camus – L’Homme révolté – 1951
  • 5 – Arthur Rimbaud – Les Illuminations -1886

Toute reproduction, même partielle, de cet article est soumise à l’accord préalable de l’auteur

FIN

Catégories
Françoise Sagan

Neuvième chapitre: Françoise Sagan et Barbara

PETITE HISTOIRE DE L’ENFANCE ET DE L’ADOLESCENCE DE FRANÇOISE SAGAN A SAINT-MARCELLIN

Ce qui est une évidence pour certains, ne l’est pas pour d’autres ! Entre 1940 et 1945, la ville de Saint-Marcellin a accueilli deux familles dont les filles sont devenues célèbres. La famille Quoirez, ce qui nous a permis de parler longuement de Françoise Sagan, et la famille SERF, dont est issue la chanteuse BARBARA.

Françoise Sagan est arrivée à Saint-Marcellin à l’été 1940. Elle y a passé toutes ses vacances et nombre de congés de fin de semaine. Elle a quitté cette ville en octobre 1945, mais y est souvent revenue, en 1946 lors du mariage de sa sœur, en 1949 lorsqu’elle était interne à Grenoble ou Villard-de-Lans, plus tard encore afin de rejoindre ses amis et faire étape sur la route du midi.

Vers 1939 – Françoise Sagan – Collection privée -Tous droits réservés

Monique Serf, Barbara, née le 9 juin 1930, est arrivée à Saint-Marcellin en juin 1943. Elle a quitté la ville en octobre 1945. C’est alors que se posent deux questions. La première: Françoise Sagan et Barbara se sont-elles rencontrées à Saint-Marcellin? Et la seconde: pourquoi la ville de Saint-Marcellin et ses habitants accordent-t-ils une reconnaissance à Barbara qu’ils n’accordent pas à Françoise Sagan ?

Afin de répondre à la première question, précisons qu’en 1943, quand arrive Barbara, elle a treize ans, tandis que Françoise Sagan n’a que huit ans. L’une est une pré-adolescente, l’autre n’est encore qu’une fillette. Le temps pendant lequel elles vivront à proximité l’une de l’autre se limite à deux années et trois mois, uniquement pendant les vacances, petites ou grandes. L’une est juive, elle et sa famille, réfugiée, doivent redoubler de prudence, d’autant que les évènements brutaux se profilent. Elle est scolarisée en établissement public à Saint-Marcellin. L’autre est catholique et sa famille veille à ne placer ses enfants que dans des écoles privées et catholiques. L’une ne vit, économiquement et socialement, qu’avec d’infinies précautions, tandis que l’autre vit dans une famille d’industriels qui ont les moyens de leur autonomie, quand bien même les temps de guerre rendraient cette autonomie plus fragile.

Il est largement improbable qu’une vraie rencontre ait pu se produire. Peut-être se sont-elles croisées, entre La Fusilière et le quartier du Mollard, près du logement de la famille Serf, ou sur la Place d’Armes, dans un commerce … et encore … ce ne pouvait qu’être simplement le hasard, un moment fortuit … Elles racontent qu’elles ne se sont connues qu’après leur accès à la célébrité et c’est alors qu’elles ont découvert qu’une partie de leur enfance s’était déroulée dans la même petite ville du Dauphiné.

1946 – Françoise Sagan à Cajarc – Collection privée – Droits réservés

La réponse à la seconde question est beaucoup plus difficile et plus délicate. En 1945, quand l’une et l’autre quittent Saint-Marcellin, il n’est personne qui fasse attention à leur départ et formule des hypothèses sur leur avenir. Barbara est bien allée chanter une fois ou deux dans les salons d’un hôtel local et Françoise Sagan était bien une cliente assidue de la librairie locale, ce n’est pas pour cela que l’on devinait en elles une future chanteuse et une future auteure. La guerre était finie et chacun repartait chez soi.

La première à connaître la célébrité fut Françoise Sagan, lors de la publication de « Bonjour tristesse », sorti en mars 1954, soit quatorze ans après son arrivée à Saint-Marcellin et neuf après son départ. « Bonjour tristesse » fut un véritable scandale. Comment une jeune fille mineure peut-elle faire l’amour avec un garçon, en être heureuse et ne pas subir le châtiment de la grossesse ? Comment une jeune fille de dix-huit ans peut-elle écrire des horreurs pareilles et oser les présenter à un éditeur ? Rappelons-nous que l’âge légal de la majorité était celui de 21 ans, que les femmes françaises ne disposaient du droit de vote que depuis le 21 avril 1944. Et souvenons-nous qu’elles ne pourront acquérir leur indépendance économique, disposer d’un compte bancaire qu’en 1965. Quant à leur autonomie sentimentale, il faudra encore attendre …

Un autre aspect de la vie de Françoise Sagan a compté également dans cette méfiance: c’était la « fille du patron de la Cégé », la plus grande entreprise de la région, et ce que les habitants de Saint-Marcellin savaient d’elle se résumait à un caractère bien trempé, un esprit libre et aventurier, des sorties à cheval et des visites au château de La Sône, bref, une vie de fille un peu gâtée par son milieu social. Mauriac venait de la qualifier de « charmant petit monstre », certains n’étaient pas loin de penser que c’était un monstre, tout court.

Barbara, pour sa part, a connu le succès entre 1958 et 1960. Ce que l’on savait alors de sa vie a constitué autant d’éléments en sa faveur et elle a été acceptée bien plus rapidement.

Michel Jarrié (†), un passionné de culture, de lecture, de cinéma, de peinture, de photographie, arrivé à Saint-Marcellin en 1958, n’a pas connu Françoise Sagan. Il l’a cependant bien aimée et cela l’autorise à faire ce reproche à ses concitoyens: « Si je vous disais que ce pays, par pudibonderie, n’a jamais honoré sa mémoire contrairement à Barbara qui passa également une partie de sa jeunesse dans les mêmes lieux ! » Tout est résumé là … Ce qui est certain, c’est qu’à l’issue de l’épreuve de la guerre, toutes deux gagneront un grand désir de vivre et une soif d’indépendance.

Afin de conclure cette « histoire », laissons la parole à Françoise Sagan elle-même. Dans « Chroniques 1954-2003 », elle raconte sa passion pour le cheval. Mais elle raconte également le Dauphiné, Saint-Marcellin, La Fusilière, son cheval Poulou, son enfance … Elle était alors une petite fille un peu survoltée, toujours en mouvement, parfois autoritaire et surtout sensible à l’amitié des garçons et à leur compagnie (témoignage).

 » Et moi aussi, cette passion me vient de loin. Quand j’avais huit ans, nous habitions, l’été, en famille, une maison perdue, à la campagne. Mon père y ramena un jour un cheval, qu’il venait d’arracher à la boucherie, sans doute, qui s’appelait Poulou et que j’aimai aussitôt passionnément. Poulou était vieux, grand et blond. Il était aussi maigre et fainéant. Je le menais par le licol, sans selle ni mors, et nous nous promenions dans les prés des jours entiers. Pour l’enfourcher, vu sa taille et la mienne – je devais, en plus, peser vingt-cinq kilos , j’avais mis au point une technique qui consistait à m’asseoir sur ses oreilles pendant qu’il broutait – et il ne faisait que ça – et à m’agiter jusqu’au moment où, excédé, il relevait le cou et me faisait glisser tout au long, jusqu’à son dos, où je me retrouvais assise dans le mauvais sens. Une fois perchée, je me retournais, je prenais le licol, je lui donnais des coups de talon et poussais des cris de paon jusqu’à ce que, par gentillesse, il partît dans la direction qui lui plaisait. Nous en avons parcouru des kilomètres dans le Dauphiné, Poulou et moi, baguenaudant, errant – parfois trottant quand il voyait un champ de trèfle qui lui plaisait ou un ruisseau. Il était, autant que moi, insensible au soleil. Tête nue, nous montions et descendions les collines, traversions des prés, en biais, interminablement. Et puis des bois. Des bois qui avaient une odeur d’acacia et où il écrasait des champignons de ses gros fers, cliquetant sur les cailloux. A la fin du jour, souvent, je n’avais plus de force. Le soir baissait. L’herbe prenait une couleur gris fer, inquiétante, qui le faisait galoper tout à coup vers son fourrage, vers la maison, à l’abri. Il galopait et, penchée à l’avant, je sentais son rythme dans mes jambes, dans mon dos. J’étais au comble de l’enfance, du bonheur, de l’exultation. Je revois la maison au bout du chemin, la grille au bout, le peuplier ondoyant à gauche. Je sens les odeurs de là-bas, je revois la lumière du soir. Arrivée, je me laissais glisser de côté, je tapotais la tête de Poulou avec la condescendance, l’assurance, que me donnait la terre ferme sous mon pied, je le menais dans sa remise ; et là, tout affligée, je le laissais devant son fameux fourrage, plus attentif à son menu qu’à mes baisers. »

REMERCIEMENTS

  • Mention très spéciale à Denis Westhoff, le fils de Françoise Sagan, et à son Association Françoise Sagan – https://www.francoisesagan.fr/
  • Mention très spéciale à Cécile Defforey, la fille de Suzanne, sœur aînée de Françoise, et donc sa nièce
  • R.E.M.P.A.R.T., Groupe Patrimonial de Saint-Marcellin, dont Henri Inard (†), Denise Hebert, Marina Bertrand, Maurice Hendboëg et Marc Ellenberger, archiviste honoraire et remarquable initiateur en matière de recherches généalogiques dans les Archives Départementales
  • Mairie de Saint-Marcellin, service état-civil et service technique
  • Archives Départementales de l’Isère, de la Drôme, du Lot, du Nord, du Pas-de-Calais, de Paris, …
  • Gilles Meeus, association « Si Pont m’était conté … »
  • Michel Jolland, association « Saint-Vérand hier et aujourd’hui »
  • Gérard Micoud, Gérard Rousseau, Amicale des Anciens d’Arnoud, AAA
  • Jean Petinot, ancien directeur de Legrand, ex FAE
  • Clotilde Vermont, propriétaire du Château de La Sône
  • Jean-Luc Graven, association « Ensemble pour l’Hors du Temps »
  • Jean-Michel Revol, ancien maire de Saint-Marcellin
  • Dominique Odoit, préfacier de « Souvenirs d’un chattois », mémoires de son père
  • Daniel Benacchio
  • Patrick Morel, fils de Charles Morel et frère de Bruno Morel
  • Bernard Giroud, historiographe, pour ses contributions relatives à la FAE et aux Ets Morel dans « Fabriques », ouvrage réalisé par l’AISG
  • Jacques-André Clerc, de l’historique famille des Clerc …
  • Gérard Ducoeur, président de la SHAAP
  • Jean Sorrel (†), auteur de l' »Histoire de Saint-Marcellin » en deux volumes
  • Ville d’Argenteuil, Services Archives
  • Ecoles Polytechniques de Lausanne et de Zurich
  • Mairie de Cajarc, Service état-civil
  • Liliane Austruy, fille de Ferdinand Brun, ancien maire de Saint-Marcellin
  • Charlotte Carra
  • Michel Jarrié (†)
  • Madame Dachis-Chapoutier
  • Henri Perret
  • Madame Da Fonseca et Monsieur Amblard
  • Docteur Jean-Jacques Mathieu
  • Michel Laurent
  • Ville de Villard-de-Lans (38), Service Archives Etat-Civil
  • Maison du Patrimoine de Villard-de-Lans
  • Ville de Lagnieu (01), Service Archives Etat-Civil
  • Mr Malbos
  • ainsi qu’à toutes celles et tous ceux que j’ai pu oublier …

Toute reproduction, même partielle, de cet article est soumise à l’accord préalable de l’auteur