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Mali

Juste un point de vue publié par Slate Afrique

Depuis des mois, on les décrit comme de nouveaux tigres du désert, invincibles et assoiffés de sang.

Ils font tout pour mériter cette réputation, coupant des mains et des pieds, imposant la charia, détruisant des mausolées centenaires classés au patrimoine mondial de l’humanité.
Mais les islamistes qui ont pris le contrôle du Nord-Mali sont-ils aussi puissants qu’ils l’affirment et en avançant jusqu’aux portes de Mopti, n’ont-ils pas surestimé leurs forces?
Des intérêts occultes
Les Touareg qui constituent le gros des troupes rebelles, n’ont jamais été réputés pour leur virulence dans la pratique de la religion musulmane.
Le phénomène de leur radicalisation est nouveau. Il est lié à l’arrivée d’un flot de dollars venu d’Arabie Saoudite et du Qatar qui a permis d’acheter des consciences, mais aussi des combattants, ceux du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), longtemps encouragés par la France dans leur revendication autonomiste.
La chute de Kadhafi a aussi libéré d’autres combattants touaregs qui ont fui la Libye avec parfois des armements sophistiqués comme des missiles sol-air.
Le renversement d’Amadou Toumani Touré a enfin ouvert de nouveaux horizons aux rebelles. C’est la conjonction de tous ces événements qui a permis la progression spectaculaire de la rébellion.
On a du mal à croire qu’ils sont tous fortuits et que certains services secrets n’aient pas agi dans l’ombre.
«Plus il y a de bordel dans un pays, plus on fait de bonnes affaires», c’est la devise des marchands d’armes. C’est aussi celle d’intérêts occultes qui agissent en Afrique.
Or cette région du Sahel, traditionnellement sous influence de la France, l’ancienne puissance coloniale, est l’un des derniers far-west de la planète au sous-sol quasiment inexploré.
«Plus islamiste, tu meurs»
Pour garder le contrôle du mouvement, c’est la fuite en avant sur le thème de «plus islamiste que moi, tu meurs». Ce thème, qui a l’avantage d’être porteur et rémunérateur en fonds wahabites, masque en fait une lutte de pouvoir entre les grandes familles touaregs.
Si les troupes d’Ansar Dine, qui n’est pas le plus virulent des groupes islamistes armés dominant le nord du Mali, réunissent une colonne de pick-up de 1.200 hommes pour atteindre les portes de Mopti (640 km au nord de Bamako), proclamant leur intention d’imposer la charia, c’est d’abord pour faire une démonstration de force aux mouvements concurrents, les narco-islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et les djihadistes d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
De même, la destruction de tombeaux de saints musulmans à Tombouctou est avant tout destinée à impressionner les dynasties touaregs dont sont issus ces saints.
Une menace exagérée
On prétend, sans apporter aucune preuve, que la rébellion du Nord-Mali a reçu le renfort de milliers de soldats perdus du djihad. On affirme que des camps d’entraînement d’Al Qaida pourrait s’implanter dans cette zone de non-droit et menacer l’Occident.
On soutient qu’une armée intervenant dans ce terrain hostile courrait, à coup sûr, à sa perte. Qui a intérêt à noircir le tableau, à faire durer la crise, à entretenir la confusion, et à faire croire que la rébellion islamiste est une invincible armada?
On a vu dans un passé récent et dans des pays voisins, des colonnes de pick-up rebelles anéanties en quelques heures par des attaques aériennes. On a assisté, sous d’autres cieux, à des opérations de forces spéciales visant à déstabiliser les assaillants et à introduire l’insécurité dans leur camp.
Rien de tout cela au Nord-Mali, mais une mobilisation mondiale allant de l’ONU à la Cédéao, en passant par l’OTAN dont l’intervention est désormais réclamée par le président en exercice de l’Union africaine, le béninois Boni Yayi.
Totalement inefficace, comme n’ont pas manqué de le remarquer les islamistes. Comme si on voulait écraser une mouche avec un marteau.
Quel est le jeu des Américains ?
Depuis 2008, les Etats-Unis ont créé Africom, un commandement unifié de leurs activités militaires et stratégiques sur le terrain africain. Il a pour mission de mener la guerre contre le terrorisme, comme en Somalie, de sécuriser les approvisionnements pétroliers en provenance notamment du Golfe de Guinée et de contrecarrer la montée en puissance de la Chine sur le continent noir. Dans la crise malienne, les Américains ont toujours privilégié la négociation avec les factions rebelles qu’ils jugeaient récupérables et sur lesquelles ils exerçaient un certain contrôle.
Ce n’est pas le cas du Mujao qui vient d’être inscrit sur la liste noire des organisations terroristes par le département d’Etat. Sur le terrain, les Américains sont certainement les mieux armés pour indiquer la sortie de crise dans cette zone d’influence française.
Par exemple, avec leurs drones d’observation et d’attaque. Ils en possèdent près d’un millier alors que la France entretient un parc de quatre appareils en bout de course.
Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a inscrit au budget 2013 la commande de plusieurs de ces engins. La marge de manœuvre de la France est réduite à cause de ses otages détenus par AQMI. En montant en première ligne, elle risquerait de mettre leur vie en danger. Les islamistes le savent et croient pouvoir avancer en toute impunité. François Hollande est placé devant un terrible dilemme.
Comment en sortir ?
Par la négociation mais peut-on négocier dans la situation actuelle quand les islamistes se croient tout permis. Avant d’engager des palabres, il faut les faire redescendre sur terre, en montrant sa force. Et ensuite accorder aux Touaregs, qui sont pourchassés dans de nombreux pays, une terre où il pourrait vivre en toute autonomie.
A condition qu’ils abandonnent ce combat islamiste qui, de tout temps, leur a été étranger, et qu’ils ont rejoint pour des motifs alimentaires. En sortir, ce n’est pas «former» l’armée malienne comme le recommande paternellement la France, mais redonner à ces soldats laissés-pour-compte par des généraux corrompus, la fierté et les moyens de se battre pour leur pays.
En sortir, ce n’est sûrement pas introduire sur le théâtre malien les troupes de la Cédéao, qui, dans toutes les crises régionales où elles sont intervenues, ont joué le rôle d’aggrave-affaires.
En sortir, c’est enfin couper les sources d’approvisionnement des islamistes et fixer des limites à leurs parrains wahhabites, qui poursuivent leur rêve expansionniste de Grand Moyen Orient.

Philippe Duval


Ce texte (http://www.slateafrique.com/101507/nord-mali-la-surenchere-islamiste) a été écrit le jour de l’intervention française, alors que celle-ci n’était pas encore connue ! Pour info, Romano Prodi, émissaire spécial de l’Onu, était à Bamako le jeudi 10 janvier et prônait encore des pourparlers de paix. Mais qui pouvait-il convaincre puisque les « autorités » fantoches de Bamako parlaient de le récuser au motif qu’il avait le soutien de l’Algérie et du MNLA ?
Quant à la France, et François Hollande surtout, elle avait déjà décidé d’agir en s’appuyant sur la fiction des terroristes qui menaçaient Bamako ! La méthode est connue, d’autres ont fait la guerre afin d’aller neutraliser des « armes de destruction massive » …

Romano Prodi (C)AFP-Getty Images
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Droits de l'homme

Syrie, Egypte, Tunisie, Mali … ou les méfaits de l’ethnocentrisme politique

Monsieur Sikorski est le chef de la diplomatie polonaise. Il vient de s’exprimer (Le Monde du 19/12/2012) au sujet du rôle de l’Union Européenne face à la crise syrienne. Et, en substance, il a dit que ce rôle avait des limites et que si la Fondation Européenne pour la Démocratie qu’il a aidé à créer, avait des millions à donner pour aider la société civile dans les pays arabes, ce devait être pour « soutenir ouvertement ceux qui sont proches des valeurs européennes, car nous voulons que nos voisins se rapprochent de nous ».
Voilà un exemple parfait d’ethnocentrisme politique qui veut que le modèle occidental, européen en l’occurrence, soit la référence absolue de toute évolution et de tout progrès. Lévi-Strauss nous le dirait: il est difficile, voire impossible, de juger l’attitude ou le comportement de son voisin sans faire comparaison avec ce qui est sa propre culture. Mais dans le cas présent, il ne s’agit même plus de comparaison, mais de demande d’assimilation du modèle européen. Nous doutons fort que ce langage puisse être entendu, quelle que soit la tendance de l’interlocuteur arabe: islamiste, gauchiste ou libéral. Une telle attitude de la part d’un diplomate européen est donc totalement vide de sens … et d’intérêt.

Ce diplomate n’est pourtant pas seul à resservir inlassablement le même discours. En Egypte (et nous en avons déjà parlé) (Journaliste-ou-militant-deux-exemples-récents-les-riches-et-l-islamisme), l’envoyé spécial du Monde, « spécialiste du Proche-Orient », poursuit ses analyses personnalisées par un point de vue subjectif souvent insupportable. C’est ainsi qu’on le lit dans une « analyse » du vote des femmes au Caire contre la nouvelle constitution, vote d' »une partie des citadines éduquées » qui votent « non parce que les droits des femmes ne sont pas mentionnés en tant que tels dans la nouvelle constitution, non parce le droit à l’éducation des filles a été effacé, non parce que j’ai peur que l’article qui fait des femmes les « garantes de la famille » serve à me mettre au chômage ou à m’obliger à travailler moins d’heures ».
Aujourd’hui, nouvelle diatribe contre la constitution au motif qu’un copte militant des nouveaux droits civiques risquera une peine plus sévère si la nouvelle constitution est adoptée, puisqu’il est accusé d' »insulte au prophète ». Amalgame facile puisque sa première condamnation porte sur le « dénigrement des religions ».

Alors, puisqu’il le faut, parlons de cette constitution. Non sans avoir souligné qu’en Egypte, comme en France, le texte d’une Constitution est toujours à relativiser quelque peu. Notre Constitution est-elle appliquée à la lettre ? Et parlons de ce que personne ne dit. Tous les commentateurs relèvent à l’envie les formulations ambiguës au sujet des « traditions égyptiennes » et en concluent que pourraient en faire partie l’excision et les mutilations génitales féminines (Alexandrie-Excision) ! Tous les commentateurs relèvent l’absence de droits spécifiques pour les femmes et en concluent que leur serait interdit le droit d’ester en justice.
Mais combien de commentateurs soulignent les avancées de ce texte ?

  • la limitation de durée du mandat présidentiel,
  • la création d’un régime semi-présidentiel. Si le président y reste fort, son pouvoir est rééquilibré par l’Assemblée du Peuple qui contrôle la nomination du gouvernement et peut le renverser. Le président ne peut dissoudre cette Assemblée du Peuple que par référendum.
  • l’égalité des hommes et des femmes y a été supprimée au bénéfice d’un article stipulant que tous les égyptiens sont égaux,
  • la liberté d’expression et de presse est garantie (art 45),
  • la détention arbitraire est interdite (art 35),
  • la torture et les traitements inhumains sont interdits (art 36),
  • l’espionnage des communications privées est interdit (art 38),
  • la liberté religieuse est garantie (art 43),
    De façon parfois regrettable, le texte s’entoure de considérations susceptibles de limiter l’effet de ces réelles avancées. C’est ainsi qu’un art 44 interdit l’injure au prophète et un art 31 l’injure aux individus. Voilà bien des procès en perspective !
    La liberté religieuse ne s’applique qu’à trois religions: celles du Livre, les autres sont oubliées.
    Enfin, la charia y est déclarée « source principale de la législation » et non « source unique du droit ». Cette formulation est en elle-même porteuse de modération et le fait d’avoir confié à l’université Al Azhar le soin de préciser ces principes de la législation est tout à la fois inquiétant parce qu’intervient une structure religieuse non élue, et positif en ce sens que l’université Al Azhar se caractérise souvent par des positions progressistes.

    Et là est la vraie question à laquelle l’ethnocentrisme occidental n’aide pas à apporter une réponse. En Egypte, les « révolutionnaires » et les libéraux se plaisent à accuser Morsi de faire double jeu et de tenir double langage. Il ferait mine de développer des positions à minima réformistes et, par derrière, il laisserait agir les salafistes en vue de la création d’un état intégriste.
    Cette analyse ne tient pas debout. Mohamed Morsi a besoin de développer son pays, sous peine d’être renversé par la colère du peuple qui a faim et qui veut du travail. Mohamed Morsi a besoin de l’appui occidental, de l’argent de la Banque Mondiale, de celui des USA. Mohamed Morsi a besoin de jouer un rôle actif dans toute la région proche-orientale, afin que son pays conserve, si possible, les positions et la stature acquises au cours des dernières décennies.
    Au contraire d’un double jeu, on assiste à une lutte fratricide et implacable entre les fractions islamiques, la « plus ou moins progressiste » et la « radicale » ! Et l’Occident serait bien inspiré de le comprendre rapidement afin d’aider Morsi, ne serait-ce que temporairement et dans le respect des formes démocratiques, à neutraliser les plus radicaux afin que le pays se redresse.
Pro et anti-Morsi face à face (C)Maya Alleruzzo/AP-SIPA

Un ethnocentrisme comparable préside aux jugements relatifs à l’évolution de la Tunisie où Ennahda est, de façon comparable, soupçonné de « double jeu ».

Raisonnement déjà identique au Mali. La France vient d’obtenir une résolution auprès des Nations Unies, laquelle résolution autorise une éventuelle intervention militaire dans le Nord-Mali, limitée dans sa durée à un an, et n’ayant pas lieu avant septembre 2013. D’ici là, l’ONU renouvelle la nécessité de tout faire pour régler le problème par la négociation. Cette résolution a été obtenue de justesse, tant les USA sont réticents à l’égard de ce projet militariste. L’ambassadrice US à l’ONU a été jusqu’à qualifier le projet français de « merde » (http://www.slateafrique.com/100157/mali-quand-washinton-critique-plan-de-la-france).
Ansar Eddine et le MNLA viennent de renouveler leur engagement à cesser le combat et à négocier, voire à prendre en charge la question de l’AQMI.
Qui les écoute ?
Pas la France, pas l’Europe qui préfèrent s’engager dans la voie militaire et passer sous silence l’ardente « obligation de négocier ».
Pas l’Afrique de la CEDEAO, pas le Mali où se préparent des milices qui veulent aller « chasser le touareg ».
Et puis, avec qui peuvent-ils négocier ?
Il n’y a plus de pouvoir au Mali ! Et le capitaine Sanogo tire toujours les ficelles ! (http://www.rfi.fr/afrique/20121212-mali-reperes-principaux-acteurs-crise).

Il y a urgence à intervenir, non pour la guerre, mais pour la négociation, pour la reconnaissance du fait touareg, pour la recherche d’une entente sur un territoire immense, pour l’aide à un développement commun dans lequel pays et populations ne seront pas « oubliés ».
Pour cela, sans doute faut-il que l’Europe et ses diplomates (dont la France) réfléchissent avec d’autres arguments que leur paresse ethnocentrique.

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L’Azawad et le Mali

La guerre s’installe dans le Nord du Mali. Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ont pris le chemin de la Mauritanie ou du Niger. Ils viennent s’ajouter à des populations en grande difficulté alimentaire. Les combats sont meurtriers entre les combattants touaregs et une armée malienne peu à l’aise dans ces immenses étendues désertiques. L’armée et les officiels maliens accusent le MLNA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) de massacre de populations civiles. Ceux-ci répliquent en dénonçant des bombardements aveugles qui font, eux aussi, des victimes civiles. Certains ont déjà titré qu’il s’agit là d’une des conséquences de l’ère Khadafi, façon de chercher encore de nouvelles justifications  »a postériori » à l’intervention occidentale (Sauver-Benghazi-pour-mieux-punir-Syrte-…).

Aujourd’hui, rien n’est moins sur et la plus grande prudence est de mise en ce qui concerne les analyses. L’Algérie, les touaregs combattants et certains organes maliens n’hésitent pas à mettre en cause la France dans le développement de ce conflit, prenant pour argument l’enlèvement de deux français devenus conseillers militaires des touaregs et le relais fidèle par RFI des communiqués du MLNA.


La question touarègue n’est pas neuve. Et au Mali elle a une dimension particulière. En effet, les touaregs ou peuple parlant la langue tamachek (tamasheq) occupent une large zone géographique comprenant le nord du Mali, le sud de l’Algérie (Hoggar et Tassili), l’ouest de la Libye, une grande majorité du Niger et l’extrême nord du Burkina Faso. Depuis les indépendances (Cinquante-ans-d-indépendances), c’est cependant surtout au Mali que les revendications d’autogestion et d’autonomie politique et économique sont les plus tendues. Dès 1958, le Mouvement Populaire de l’Azawad a revendiqué la constitution d’un état touareg dans la seule partie nord du Mali. En 1963, Modibo Keita s’est douloureusement affronté à une première rébellion durement réprimée. D’autres révoltes ont suivi en 1990 et en 1996. Les accords d’Alger, signés en 2006 (dix ans après !) ont ouvert la voie en 2009 à la création d’un Fonds de Développement du Nord-Mali. Comment est-il financé ? Qui le finance ? Toujours est-il que les Touaregs le considèrent comme totalement inexistant.
Une première et importante observation est donc à faire en soulignant que les combattants actuels revendiquent l’autonomie d’une partie du territoire malien, tout le Nord-Mali au-delà de Mopti. Ils n’engagent pas les populations touarègues des autres pays frontaliers déjà cités. Cette observation doit donc mettre un terme à des commentaires faisant référence à la reconstitution d’un pays touareg qui aurait été démantelé par le colonisateur et morcelé par des frontières artificielles créées lors de la colonisation. La lutte du MLNA n’est pas la lutte de tout le peuple touareg. Certains touaregs disent même que le touareg du Niger accordera la paix à vie du moment qu’il a du pain, tandis que celui du Mali, affamé ou ventre plein, revendiquera toujours un Etat, un Drapeau, une Nation, une Identité.

Territoire Azawad revendiqué (CR)Babyfoot
Espace touareg (C)J.Dupuis

Le MNLA revendique l’indépendance du Nord-Mali. En l’état actuel des choses, il est certain que la zone n’est pas économiquement viable. Si une partition devait se faire, et ce n’est pas pour demain tant la majorité des maliens y est opposée, ce nouveau pays vivrait de peu. Mais, et là est le fond de la question, le sous-sol de la zone est probablement infiniment riche bien que non exploité actuellement: de l’or, du pétole, de l’uranium … Qui en assurera l’exploration, puis l’exploitation ?

Ce conflit est également lourd de dangers en ce qui concerne l’avenir de la démocratie malienne. Les élections présidentielles sont (encore ? pour combien de temps ?) fixées au 29 avril (13 mai pour le second tour si nécessaire). De plus en plus de voix s’élèvent pour en demander le report à une date ultérieure afin qu’elles se déroulent dans des conditions de paix et non de guerre intérieure. Ce report, s’il devait avoir lieu, impliquerait le maintien à son poste d’Amadou Toumani Touré alors que celui-ci s’est engagé à ne pas solliciter de renouvellement de mandat et à ne pas rester au pouvoir au-delà de l’échéance légale. ATT n’est pas un président parfait. Mais qui l’est ? Il a, en la matière, et c’est exceptionnel en Afrique, le très gros mérite de quitter le pouvoir sans user d’artifices législatifs ou de coup d’état pour se maintenir au pouvoir. ATT a une autre qualité; celle d’avoir tenu tête au gouvernement français dans les discussions relatives à l’Accord de Gestion Concertée des Flux Migratoires (Les-migrations-du-Mali-vers-la-France). Certes, ATT a reculé sur l’épineux dossier du code de la famille et du statut de la femme « qui doit obéissance à son mari ». Il n’en est pas moins un démocrate et la chose est encore rare en Afrique.

Dernier point: déséquilibrer le Mali, c’est déséquilibrer TOUS les pays limitrophes: Mauritanie, Algérie, Niger, Burkina,.. Qui y a intérêt ?

 »Ajouté le 27 février, ce lien (http://www.journaldumali.com/article.php?aid=4287) dont l’analyse est, à tout le moins, à prendre en considération. »