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Ecologie

Copenhague ne peut pas être un échec

Dire ceci, ce n’est pas affirmer que l’échec n’est pas envisageable. C’est bien au contraire affirmer que, quel que soit le résultat de ce forum, Copenhague est d’ores et déjà un succès.

Balayons l’idée selon laquelle l’élévation de température moyenne à venir dans le monde serait fonction de la réussite ou non du Forum. Rien n’est plus faux et rien n’est plus orgueilleux. Copenhague est une réussite parce que les quelques presque 7 milliards d’individus qui constituent l’humanité y ont été quasiment représentés. Aucune idée universelle n’a été à l’origine d’une telle adhésion depuis la création de la Société des Nations, puis de l’ONU, à l’issue de la dernière guerre mondiale. Ni le Forum Social, ni les rencontres de l’OMC, sur des registres différents, n’ont eu la capacité de rassembler des hommes de tous les continents, de toutes les cultures, de toutes les orientations politiques. Même si l’ambition est légitime, il n’appartient pas à l’homme de décider des dates historiques. Si Copenhague devait prendre place dans le Mémorial de l’humanité, seule l’Histoire en décidera. Copenhague est une réussite parce que tous les peuples du monde ont pu s’y exprimer, s’y affronter, parfois durement, mais en toute liberté. N’en déplaise à certains, la démocratie y a été présente. Il est certes à la mode de contester la légitimité des gouvernants, mais elle est cependant, généralement, plus grande que celles de certains délégués autoproclamés.

De Copenhague, il restera nécessairement quelque chose. De façon banale, on dira que rien ne sera plus comme avant. Il y aura désormais un “avant-Copenhague” et un “après-Copenhague”. Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean ont dit en début d’année qu’il restait “trois ans pour sauver le monde »(Trois-ans-pour-sauver-le-monde). Désormais, il en reste deux, et Copenhague doit marquer le début d’un travail de fond, appuyé sur des propositions réalistes, concrètes, pratiques et non sur des utopies dangereuses (Avant-Copenhague-les-écolos-(certains)-s-énervent-…) .

Un exemple de réflexion: la nécessaire relocalisation ne doit pas donner naissance à un “localisme” condamnable. Il ne sert à rien de prétendre défendre une agriculture mondiale si en Europe seuls les français et les italiens devaient être autorisés à consommer leur riz de Camargue ou du Pô. Il ne sert à rien de ne se vêtir que de tee-shirts fabriqués en France si, ce faisant, on interdit aux industriels égyptiens ou maliens (deux pays chers à mon cœur) de transformer LEUR coton.

(C)Fotolia

Parmi les innombrables propositions concrètes, en voici deux.

1°) En cette période de fête, la lecture des dépliants de Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Leader Price, Aldi, Dia ou Netto (la liste n’est pas exhaustive) est édifiante. Le saumon vient de Norvège ou Ecosse, la lotte de Chine, la langoustine d’Ecosse ou d’Angleterre, les noix de St Jacques du Pérou, Chili, Australie, USA, Vietnam, Argentine, Iles Féroé ou Uruguay, les gambas de Malaisie ou du Bengladesh, les crevettes d’Inde, Philippines, Equateur, Colombie, Honduras, Vénézuela ou Brésil, l’agneau de Nouvelle-Zélande ou d’Australie, l’autruche d’Afrique du Sud, le sanglier d’Australie, la biche de Nouvelle-Zélande, les haricots verts du Kénya, les champignons de Hollande ou de Pologne, les ananas du Costa-Rica ou de Côte d’Ivoire, les oranges et les clémentines d’Espagne, les litchi de Madagascar, les bananes des Antilles ou de l’Equateur, les courgettes du Maroc, les avocats du Chili ou d’Israël, les tomates du Maroc ou du Chili, les mangues du Brésil et le raisin d’Espagne. Quant au café, au thé ou au … whisky … Une vraie liste à la Prévert et un vrai Atlas Mondial !!

Pourquoi les associations de consommateurs, “Que Choisir”, “60 Millions”, etc.. ne se mobiliseraient-elles pas collectivement pour dresser la liste de ce qui est écologiquement consommable pas uniquement en termes de transport mais aussi en termes de développement des pays du sud et de ce qui est écologiquement condamnable parce que relevant avant tout de l’aspect néfaste de la mondialisation, comme les fraises à Noël ou l’agneau d’Australie. A critères précis et argumentés, choix précis et appel au boycott par les consommateurs. A terme, rien n’interdit d’imaginer que la grande distribution puisse suivre, tout est affaire de commerce et elle distribue déjà les produits “équitables”.

2°) Les villes prétendent jouer un rôle dans le nouveau monde. Il en est un tout trouvé; celui du trafic automobile. La voiture est stigmatisée comme appendice personnel et symbole de l’individualisme de nos sociétés. La critique est probablement juste, mais est totalement non-productive dans la pratique. Ce que chaque individu attend de sa voiture, au-delà de la représentation extérieure, c’est de pouvoir aller où il veut et quand il veut. Aucun système de transport collectif ne peut répondre à cette demande … sauf en agglomération. Mais pour cela, il convient d’interdire les villes aux voitures et de créer un réseau de véhicules économes en énergie (électriques ?), sortes de taxis collectifs à montée-descente rapide, permettant la dépose des bagages et colis, et surtout circulant en permanence et sans attente partout où la demande s’exprime. La notion de réseau n’est pas fortuite: le système doit s’inspirer étroitement de ce qui se passe avec l’information dans le contexte de l’Internet ou du téléphone mobile: chacun, à chaque instant, peut envoyer ou recevoir une info dans n’importe quelle direction. Un tel système n’a pas besoin d’horaires, ni d’itinéraires pré-établis, il se régulera de lui-même en fonction de la demande, tout comme la circulation de nos e-mails !

Le choix est hardi. Il impose une réorientation totale des budgets des agglomérations. Là également, il n’est pas interdit de penser que les constructeurs se mettront à favoriser la conception de “cabs” électrique, à plancher bas et porte-bagages intégré, au lieu de dupliquer leurs 4 X 4 !

( »Je rends hommage à GB, mon frère informaticien, spécialiste des réseaux, pour cette idée qu’il défend avec conviction. »)

Quel que soit son résultat, Copenhague n’est pas un échec, car le forum sera nécessairement suivi d’une intense réflexion et d’une mise en pratique d’une nouvelle société: les pays en développement y veilleront, les associations responsables s’y attèleront, le monde occidental y sera contraint … et Copenhague sera suivi d’autres conférences.

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Mali

Notation Fitch Ratings

Fitch Ratings est une agence de notation financière internationale. Elle vient de dégrader la note accordée à la Grèce. Avec des perspectives négatives, elle appuie son jugement sur les inquiétudes en matière de finances publiques, inquiétudes qui se cumulent avec une faible crédibilité accordée aux institutions financières du pays, voire aux institutions politiques.

Cette décision se traduit par un coup de tonnerre dans le monde politico-financier européen et de lourdes inquiétudes quant à la stabilité à venir de l’euro. Bref, tout le monde se mobilise pour éteindre les flammes avant qu’il ne s’agisse d’un incendie. Et la leçon vaudra aussi pour l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande.

(C)Fitch Ratings

L’agence de notation financière Fitch Ratings a annoncé vendredi 4 décembre qu’elle allait cesser de noter le Mali. Sa décision est formulée dans un communiqué laconique où il est précisé que « Fitch n’attend aucune amélioration dans la solvabilité à moyen et long terme du Mali, un pays caractérisé par un haut niveau de pauvreté, une vulnérabilité aux chocs extérieurs, une croissance économique lente, une haute dépendance énergétique »…

Cette décision se traduit par … rien, tout le monde s’en fout !

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Ecologie

Avant Copenhague, les écolos (certains) s’énervent …

A quelques jours de l’ouverture de la conférence de Copenhague, les écologistes redoutent qu’elle n’accouche que d’une souris, que leurs revendications ne soient pas prises suffisamment en compte, que cette rencontre internationale débouche sur un échec. Ils se savent minoritaires, et comme toute minorité qui est mal à l’aise, ils se cherchent des responsables, des adversaires qu’ils accusent de conduire le monde à la catastrophe. Le capitalisme est le premier de ces adversaires, quand bien même cette doctrine économique est la plus partagée dans le monde, se moquant pas mal des idéologies, des religions, des régimes politiques. Le capitalisme est né il y a bien longtemps, il n’est qu’à étudier Venise. Les échanges commerciaux datent des routes du sel, des épices ou de l’encens, plus tard des richesses coloniales; la mondialisation du commerce n’est pas née au XX° siècle.

Si la population adhère encore assez aux objectifs écologistes qui visent à “faire du bien à la terre”, il n’est pas certain qu’elle adhère aux moyens qui sont préconisés, parce que ceux-ci feront peut-être du mal à l’homme. Trop souvent, les écolos se sentent investis d’une mission (ils sont messianiques) et développent des programmes explicatifs du tout et dont les résultats sont souvent plus négatifs que si rien n’était fait . Prenons quelques exemples.

Seattle. L’Organisation Mondiale du Commerce. Et l’occasion d’une gigantesque campagne contre la marchandisation du monde, contre le libéralisme en matières d’échanges commerciaux, allant jusqu’à reprendre un texte rédigé à la sortie de la guerre mondiale, en 1945, et signé à Cuba pour tenter d’organiser les échanges commerciaux sur des bases bilatérales et égalitaires. Résultat: il n’y a pas d’accord et les négociations reprennent avec difficulté, les tiers-mondistes et écologistes crient à la victoire. Mais quelle victoire ? Une victoire du laissez-faire pendant 10 ans encore, caractérisée par les subventions agricoles au maïs ou au lait, à la PAC, … Aujourd’hui, alors que les négociations sur le Cycle de Doha reprennent (et s’achèvent ?) à Genève, le silence de tous les opposants est assourdissant et la quasi-totalité des pays en voie de développement réclament la libéralisation des prix des matières premières et des produits agricoles et la fin des subventions occidentales. Ils sont convaincus que c’est pour eux la seule façon de sortir du sous-développement, à la seule condition que les échanges soient établis de façon honnête.

Taxe carbone. Quelques pays européens s’arment de cette taxe destinée à compenser la production de carbone induite par la fabrication, la distribution, la destruction des biens de consommation. Face à l’Europe, les pays en voie de développement ont bien souvent une industrie encore en retard environnemental et sont donc de plus ou moins grands pollueurs. L’idée est donc lancée de créer une taxe carbone sur le produits importés, taxe qui s’appliquerait aux frontières de l’Europe. Cette taxe soutenue par les écologistes posent un certain nombre de questions. Compte tenu de ce qui précède sur les négociations commerciales, y aura t’il des produits exemptés ? Lesquels ? Et qui décidera ? L’Occident ? Les pays en voie de développement n’attendent qu’une chose: pouvoir se développer !! Ce développement se traduira inévitablement par une hausse de la production de CO². Comment sera calculé l’effort fourni par le pays concerné pour diminuer cette hausse ? Dans le monde, 1,5 milliards d’hommes n’ont pas l’électricité et n’attendent que de l’avoir. Quand ils l’auront, ils achèteront des équipements électriques: chauffage ou climatisation, appareils ménagers, médias. Tout cela fait du CO² ! Qui, quand, comment sera jugé l’effort environnemental auquel ces hommes consentiront ? Et par qui ? L’Occident ? A la lumière de ces questions, la taxe carbone aux frontières ressemble bien davantage à notre stupide taxe professionnelle: plus l’on travaille, plus l’on progresse, plus on a des emplois, et plus on paye.

Décroissance et relocalisation. Ça y est, on parle enfin (Envoyé-Spécial-chez-les-décroissants) de cette théorie, souvent sans bien savoir (ou sans le dire) ce qu’il y a derrière. Disons quand même que les leaders de cette doctrine économique envisagent un retour à un niveau de consommation énergétique comparable à celui que la France avait en … 1955. Pour cela, les grands principes sont la modération drastique de nos consommations, l’éclatement des villes, le retour à la campagne, la production locale et la consommation locale, ce que l’on appelle la relocalisation. Questions: Qui va choisir les produits relocalisés et ceux qui ne le seront pas ? Va-t’on construire des véhicules (même si ce ne sont plus des voitures à essence) dans chaque pays, dans chaque région ? des téléviseurs, des machines industrielles ? Devrons-nous multiplier les sites de production, usines et ateliers, et donc multiplier les pollutions ? Les plus radicaux n’envisagent pas de consommer autre chose que ce qui est produit à moins de 100 km de chez eux. C’est très vivable pour les occidentaux, mais comment appliquer cela à certains peuples peu gâtés par la nature ? Et puis, comment empêcher que le pays voisin considère que la voiture produite ici est meilleure que celle produite chez lui ? Comment mettre fin à la libre circulation des marchandises ? En mettant fin à la libre circulation des hommes ? Frontières, douanes, taxes, marché au noir et retour des nationalismes …

Limitation des naissances. Et voilà la dernière idée à la mode. Limiter les naissances dans le monde ne peut s’appliquer qu’exclusivement aux pays en voie de développement. Le développement de tous les autres fait qu’ils ne font pas trop d’enfants et même souvent pas assez pour éviter le vieillissement de leurs populations. Et comment le faire ? En suivant l’exemple chinois !! C’est à croire que les maoïstes sont à la tête des groupes écolos ! D’autant que la référence est absurde, puisque le gouvernement chinois est revenu sur l’enfant unique, autorisant deux enfants par couple, ne serait-ce que parce qu’une fille va se marier et abandonner ses parents biologiques. Dans les autres pays, la mortalité infantile est si élevée qu’il est impensable d’imposer une limitation au nombre d’enfants. Les enfants(L-UNICEF-à-Bamako] sont la seule richesse des couples; quand ils en ont plusieurs, il devient de tradition d’en garder une moitié avec soi, pour sauvegarder les coutumes et la famille, et d’envoyer les autres en ville, soit pour étudier et assimiler les avantages du “progrès”, soit pour travailler et envoyer de l’argent. Cette gestion de la famille est à la source de l’essentiel de l’émigration.

Sans doute, certains écolos sont de droite (des malthusianistes, des tenants du complot universel, …), mais beaucoup d’autres nous préparent un monde autoritaire, voire totalitaire, réintroduisant de façon caricaturale la lutte des classes dans l’écologie, appelant à la mort du “capitalisme brun ou vert-de-gris”, un peu comme Hugo Chavez déclare que « ‘si les pauvres n’ont pas d’eau au robinet, c’est parce que les riches remplissent leurs piscines ».

Le monde est en danger, très certainement.

Ce n’est pas le libéralisme qui le sauvera.

Ce n’est pas non plus cette écologie pleine d’amalgames dangereux qui saura défendre une stratégie acceptable par bientôt sept milliards d’hommes.

L’heure n’est plus aux rassemblements en Place de Bastille, l’heure n’est pas à la révolution qui vient, ni au grand soir romantique. L’heure est à définir ENSEMBLE comment faire BIEN vivre de 7 à 9 milliards d’humains.

Et pour cela, il n’est que la négociation permanente, l’échange, le dialogue, la confrontation, la démocratie quoi ! Et ceci par des organisations comme l’ONU, l’OMC, le FMI, la Conférence sur le climat, l’Organisation Mondiale du Travail, etc, etc … dans lesquelles une représentation équitable de tous les pays doit être mise en place. Le G20 n’est qu’un maigre progrès par rapport au G8 ! C’est un G97 permanent (G20 + G77 des pays en développement), comme celui de Copenhague, qu’il faut mettre en marche. L’heure est à des hommes politiques qui savent prendre leurs responsabilités non pas devant la prochaine élection, mais devant l’avenir. Et vite …

Pour conclure, cette phrase de Slavoj Zizeck. « La confrontation la plus sérieuse avec le problème écologique consisterait tout d’abord à accepter les conclusions des grands darwiniens comme Stephan Jay Gould, selon lequel la nature n’existe pas. L’attitude critique et rationnelle consiste à abandonner cette vision néo-romantique qui envisage la nature comme un mouvement circulaire équilibré que la démesure de l’homme serait amenée à perturber. (…) La nature est elle-même pleine de catastrophes, elle est une série d’accidents, elle est excès et folie. Qu’est-ce que le pétrole si ce n’est la trace organique d’un cataclysme naturel inimaginable ? ». C’est dérangeant …

Seconde conclusion: parce qu’il faut agir, il FAUT signer l’appel Copenhague 2009 .Pour que les pays industrialisés s’engagent à réduire leurs émissions de GES à hauteur de 40% d’ici à 2020, pour que les pays industrialisés aident financièrement et technologiquement les pays en voie de développement, pour que chacun agisse localement et réduise ses propres émissions et pollutions.

(C)Copenhague 2009
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Egypte

Les cochons et les déchets en Egypte

En avril, l’Egypte a fait abattre tous les cochons (Tuez-les-tous-…-les-cochons) du pays. 300000: c’est le nombre d’animaux qui ont été tués, alors que se déclenchait l’épidémie mondiale de grippe A (H1N1). Et pas toujours de façon “humaine”, comme l’ont montré certaines vidéos. L’objectif absurde de cette décision était d’empêcher le développement de la maladie, alors que le cochon n’est pour rien dans sa transmission.

Les effets de cette décision sont inattendus et amènent l’Egypte à s’interroger et à se demander si elle a eu raison.

Ce n’est pas la douleur de la minorité copte agressée dans ses pratiques alimentaires et ses traditions culturelles qui est à l’origine de cette interrogation.

Ce n’est pas non plus la forte réprobation internationale, qui en est restée à des déclarations de principe sur l’inutilité d’une telle décision.

C’est un peu le fait que malgré toutes ces “précautions”, la grippe A est bel et bien entrée en Egypte et qu’elle y a déjà fait des victimes. C’était pourtant prévisible.

C’est surtout le fait d’une incroyable situation sanitaire caractérisée par des amoncellements d’ordures en plein centre ville du Caire et de nombre de grandes villes. Les déchets s’entassent, pourrissent, dégagent d’insupportables odeurs. Dans la quasi totalité des zones urbaines égyptiennes (sauf Alexandrie), les services de collecte et de traitement des ordures sont presque inexistants. Mais, au Caire, les cochons élevés par les chrétiens égyptiens (coptes) avaient pour mission de se nourrir et d’engraisser en mangeant la partie fermentescible des ordures ménagères: déchets verts, déchets de cuisine, reliefs des restaurants, déchets des marchés publics, … Cette partie fermentescible représente 50 à 60 % des déchets en volume.

Les cochons ne mangent plus rien et dans le quartier de Muqqatam, les  »zabbaleen » (récupérateurs et trieurs de déchets), pratiquement tous coptes, ne parviennent plus à trier les déchets. La partie fermentescible pourrit dans leur quartier et les empêche de récupérer de façon efficace les autres parties recyclables: plastique, papier, carton, métal, …

Les cochons n’engraissent plus et les familles des  »zabbaleen » n’ont plus ni ce bénéfice alimentaire, ni cette source de revenus. Cela n’est plus.

Bien sûr, d’aucuns disent que puisque l’état les a mis dans cette « merde », au sens propre (!) du terme, c’est à lui de les en sortir. Mais c’est mal connaître l’homogénéité, la réactivité et la volonté de cette communauté qui, d’ores et déjà, se tourne vers les producteurs de déchets, les familles, les citadins, les ménages, pour les inciter à faire le tri de leurs déchets à la source. Cela permettra aux  »zabbaleen » d’orienter plus rapidement les diverses catégories de déchets vers les circuits de recyclage adéquat, notamment les fermentescibles vers la fabrication de compost.

La partie n’est pas gagnée, loin de là, mais d’une énorme faute politique naîtra peut-être une évolution originale en matière d’assainissement des villes des pays en voie de développement, une alternative viable à la mise en place de prestataires étrangers.

Pour en savoir davantage sur les  »zabbaleen », voici les références de deux films, ni l’un ni l’autre diffusés en Europe (sauf erreur) et de leurs sites respectifs: “Garbage Dreams (http://www.garbagedreams.com/) ” (photos sur Flickr (http://www.flickr.com/photos/garbagedreams/), remarqué par Al Gore et “Marina of the Zabbaleen (http://www.marinathemovie.com/)“.

(C)Garbage Dreams
Rue de Muqqatam (C)Garbage Dreams