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Les déchets, une ressource ?

Daoudabougou, le stade de football

Quand j’aurai compris pourquoi je ne parviens que difficilement à ajouter des photos à mes textes postés depuis un cybercafé de la banlieue sud de Bamako, j’aurai fait un grand pas dans la compréhension des interactions entre Internet Explorer et WordPress !
Il est devenu habituel en France et en Occident en général de proclamer que nos poubelles sont une source de revenus non négligeable. Cela est difficile à affirmer à Bamako, davantage encore que ce ne l’était à Alexandrie.
Mon observation concerne une banlieue populaire de Bamako, dans un quartier commercialement actif (marché, boutiques, …). Or les déchets qui y sont collectés 2 à 3 fois par semaine contiennent essentiellement des déchets verts et fermentescibles : beaucoup de feuillages provenant du balayage de la concession, des déchets de cuisine,…, un important fond de terre, de poussière, de cendres dont l’origine est également à rechercher dans le balayage de la cour et l’élimination des restes du foyer, et puis un peu de petits papiers divers, sales, sans valeur, beaucoup de sacs plastiques bleus ou noirs ou transparents, allègrement distribués par tous les commerçants, petits ou grands, très peu de plastique PET (on ne retrouve aucune bouteille d’eau, de très rares bouteilles de cola ou de soda), très peu de PEHD, si ce n’est quelques cuvettes ou bidons déchirés ou de vieilles chaussures plastiques.
Cela signifie, d’une part, que le niveau de vie de ce quartier n’entraîne pas la production de déchets valorisables et que, d’autre part, le peu de déchets qui peut être recyclable l’est dès la maison, où l’on met de coté tout ce qui pourra, un jour, être réutilisé ou vendu.
Cela n’empêche pas que de pauvres femmes nous suivent à la trace lorsque nous venons vider le camion, afin d’être les premières à récupérer les quelques sacs de caisse à peu près en bon état, qu’elles laveront et remettront en service. Hier, l’une d’elles faisait ce « travail » avec son bébé accroché dans le dos et sucé par les mouches agglutinées autour de la bouche et des yeux…

Une seule hypothèse de valorisation des déchets me semble réaliste actuellement : celle de la séparation des déchets fermentescibles de ceux qui ne le sont pas, afin de réaliser un compostage rapide. Ce « rapide » a pour objet de préciser que le coût de fabrication de ce compost doit rester symbolique afin que les agriculteurs et maraîchers y trouvent un intérêt et renoncent à demander à ce que les poubelles de la ville leur soient livrées telles quelles (avec les sacs plastiques).

Bamako: Pont des Martyrs
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Photos du Toubabou

Enfants de Daoudabougou
Camion bâché !
Ramassage des poubelles
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Ecologie

Changement climatique: comment agir ?

Il faut parfois lire attentivement son quotidien et ses suppléments pour trouver des commentaires passionnants. C’est le cas cette semaine dans le « Monde TV & radio » du 25 au 31 août. Hervé Kempf y fait la critique d’un documentaire de Ron Bowman et Ed Fields; « Six degrés changeraient le monde ». Voici le début et la fin de cette critique.

« Ce film est très représentatif de la bien-pensance écologique dominante: une conscience très claire des catastrophes à venir, mais l’incapacité totale d’y apporter l’esquisse même d’une solution, faute du moindre regard politique. …. le film se montre d’une invraisemblable mollesse quand il s’agit d’arriver aux « solutions », expédiées en dix minutes, comme s’il ne croyait pas à ce qu’il raconte. Ainsi nous parle-t-on d’ampoules basse consommation, d’isolation des maisons, d’éoliennes et de fusion nucléaire, en expliquant avec justesse que ces techniques ne sont pas la panacée.

« Rien ne sert d’attendre qu’on crée une source d’énergie gratuite », dit Mark Lynas, le journaliste qui a inspiré le film.  »Il faut trouver des solutions d’ici dix ans ». Mais l’idée que le système économique pourrait être impliqué et que les rapports de pouvoir jouent sur les politiques menées, l’idée qu’il est indispensable d’économiser fortement l’énergie et de changer nos modes de vie ne sont pas évoquées. « Tous ensemble avec des gestes simples, nous pouvons préserver notre planète », gémit le commentaire final. Tant que les écologistes ou supposés tels continueront à parler au public comme s’il était composé d’enfants de maternelle, rien n’empêchera le changement climatique de se produire. »

(C) Hervé Kempf

Hervé Kempf a totalement raison lorsqu’il parle du système économique et lorsqu’il dit qu’il faut changer nos modes de vie. Mais lorsqu’il parle des rapports de pouvoir, c’est avant tout pour stigmatiser les riches détenteurs du capital, une oligarchie qui multiplie les signes extérieurs de richesse (le bling-bling dont Sarkozy serait un exemple). C’est d’elle que devrait venir le changement économique si l’on veut qu’il soit compris et suivi par les classes moyennes.

Mais est-ce que ce sont les riches qui font l’économie ? Ou bien n’en sont-ils que les serviteurs zélés ? Après l’échec du communisme, il ne reste qu’un seul et unique modèle économique dans le monde: le développement sans fin, la croissance sans frein, …

Les riches s’affichent, les moins riches veulent faire de même, les pauvres rêvent d’y parvenir un jour lointain, .. cela à l’intérieur de chaque pays et, à l’échelle de la planète, entre les continents.

Ce n’est pas une nouvelle « lutte des classes » qui apportera une solution. Il n’est pas plus réaliste de penser un « grand soir » sur une planète de bientôt sept milliards d’habitants.

Ce qui est à mettre en évidence, c’est la pauvreté intellectuelle du personnel politique, qu’il soit à la tête des nations ou des partis politiques. Des œillères, partout des œillères …

L’échec du Cycle de Doha en est une démonstration. Alors que le commerce mondial permet une réelle émergence de pays comme l’Inde ou la Chine (pas encore l’Afrique !!), alors que ces pays émergents ont leurs propres entreprises … multinationales et qu’ils veulent s’implanter en occident, voilà qu’on leur ferme nos frontières ! Si le personnel politique refuse les négociations commerciales multilatérales, comment pourra-t’il imaginer des négociations multilatérales sur le thème du changement climatique, ou sur celui des matières premières et des énergies ?

PS: je l’avais déjà remarqué pour un autre militant radical de l’écologie, Yves Paccalet, mais c’est la même chose pour Hervé Kempf. Il existe plusieurs sites qui font des empilages contestataires et donc des amalgames plus que douteux entre impératifs écologiques et idées malsaines comme la théorie du complot.

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Ecologie

Mon Leclerc et les barquettes

Comme beaucoup de centres commerciaux, mon Leclerc a quasiment supprimé depuis quelques mois le rayon « fromages à la coupe ». En fait, il ne l’a pas supprimé, mais au lieu d’y avoir une crémière qui découpait les portions de mon choix, il y a maintenant une salariée qui découpe, à l’avance, des portions de tailles variées et qui les filme sur des barquettes de polystyrène. A moi de choisir dans cet assortiment. C’est identique pour une partie du rayon « boucherie ».

Barquette polystyrène (DR)

Je comprends bien qu’il y ait un gain en main d’œuvre. Comme Lavoisier le disait pour la chimie, il en est de même pour l’économie: « rien ne se crée, rien ne se perd ». Si mon Leclerc fait un gain de main d’œuvre, c’est parce qu’il a remplacé du temps consacré au client (« Et pour vous Madame ? – Vous en voulez davantage ? – Non, j’en ai plus cette semaine, je le reçois mardi – Numéro 52 ? ») par du plastique.

Et si le plastique est plus intéressant que le temps de travail, c’est parce que ce plastique ne coûte rien (ou presque rien, même aujourd’hui !): c’est un peu de pétrole gonflé d’air !

Et si ce plastique ne coûte rien, c’est parce que mon Leclerc n’en paie pas la totalité du coût réel. Il paie la matière première, la fabrication de la barquette, sa distribution en cartons de 1000 , mais il ne paie pas ni l’impact que sa fabrication peut avoir sur l’environnement, ni sa destruction ! Or, il s’agit d’un produit NON RECYCLABLE !! Qui va finir sa vie dans un CET !

Je sais, mon Leclerc va me dire qu’il n’a pas tellement le choix de l’emballage puisque la réglementation européenne interdit le carton ou le bois. Mais là n’est pas la question !

Si mon Leclerc est honnête avec lui-même, il ne peut pas, A LA FOIS, vendre des sacs réutilisables sur lesquels il parle de l’AIR, de l’EAU et de la TERRE et distribuer des barquettes de polystyrène !! En attendant que chacun d’entre nous (industriel, commerçant et individu) soit taxé (bonus et/ou malus) sur son impact environnemental, puis-je demander à mon Leclerc d’être au moins logique avec lui-même dans ses propos et ses comportements ?