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Ecologie

Deep Ecology = Hard Ecology

Ce que l’on appelle Deep Ecology ne se traduit pas par Ecologie Profonde, mais par Ecologie Radicale. Quant à être une nouvelle idéologie, il n’y a aucun risque à vexer qui que ce soit en l’affirmant: les militants de la deep ecology sont les premiers à le revendiquer haut et fort.

Et comme toute idéologie, celle-ci commence par se choisir les bases d’une … religion. Sont déclarées hors-jeu toutes les religions du bassin méditerranéen, christianisme, judaïsme, islam, au motif que leurs fondamentaux n’accordent pas de place à la terre, à la nature. La bible et son Deutéronome sont considérés comme les commandements d’un chef de bande. La Genèse confie à l’homme toutes les créations des cinq premiers jours afin qu’il les domine, en lui recommandant de croître et de se multiplier. Il est vrai que, quelle que soit celle des trois religions que l’on prenne en considération, les exégètes et les théologiens ont bien du mal à déceler quelques racines écologiques. Donc la religion qui nous est proposée est celle de la déesse-terre, celle que préconise Evo Morales, la religion de Pachamama. Vous pouvez apprécier l’effort culturel qu’il reste à produire pour neutraliser près de 3000 ans d’histoire biblique et judéo-chrétienne !

Pachamama. Illustration traditionnelle

Autre idée forte d’une idéologie; se désigner des adversaires, et souvent plus que cela: des ennemis.

Le premier ennemi des écologistes radicaux, c’est celui qui conteste peu ou prou le réchauffement climatique et la part que l’homme y joue, quand bien même le ferait-il de bonne foi. Celui-là est un négationniste.

L’ennemi du second cercle, c’est le capitalisme dont il n’y a strictement rien à attendre et qui est qualifié de capitalisme brun ou de capitalisme vert-de-gris.

Quant aux ennemis du troisième cercle, ce ne sont ni plus ni moins que les états, accusés de “pratiquer le national-socialisme parce que contraints de mener une politique d’exploitation expansive” (Hans-Dieter Klein-1989).

Tout ce vocabulaire qui fait un peu froid dans le dos n’est pas fortuit, il n’est pas choisi au hasard, bien au contraire. Il véhicule une telle charge historique, politique, émotionnelle qu’il autorise tout militant de l’écologie radicale à “entrer en résistance”.

Il existe un blog (un peu “désagréable” par ailleurs, parce qu’anonyme) qui reprend quotidiennement cette idéologie: Biosphère (http://biosphere.ouvaton.org/) . Sous une présentation parfois “petite fleur”, c’est bien une nouvelle société qui est souhaitée (pédagogie de la catastrophe) et préparée (déclarations, symboles, manifestations). Un exemple de ce 5 février:

 »L’émission Globalmag, désormais diffusée du lundi au jeudi sur Arte, veut raconter de belles histoires, aborder l’écologie de manière positive avec lucidité sans être sinistre et cul-pa-bi-li-sant. C’est là un refus manifeste de la réalité à venir. La fin du pétrole accompagnera la fin de la civilisation thermo-industrielle, la fête est finie. Mais ce n’est pas de la morosité de reconnaître que les temps vont être durs, c’est de la lucidité, du réalisme, une attitude responsable. »
 »La culture occidentale centrée sur le développement nie cette évidence : même les civilisations sont mortelles. Toute chose naît, grandit et dégénère pour mourir à la fin. L’enfant voit le jour pour mourir un jour, comme les autres animaux, les plantes, la terre, le soleil. Mais le jeunisme incite à effacer les rides et à cacher les fins de vie ; le progrès technique loue les nouvelles inventions, mais oublie toutes les techniques obsolètes et les friches industrielles ; la croissance économique se veut sans fin sur une planète finie. La culture occidentale célèbre le développement, le culte du toujours plus, et nous obtenons un trop-plein, une démesure : suractivité, surdéveloppement, surproduction, surabondance, surpêche, surpâturage, surconsommation, suremballage, surendettement, surmédicalisation… Or, après l’exubérance de la vie, il y a le déclin. Après la consommation de masse, il y a les pénuries. Tout à une fin. Image anxiogène ? »
 »Puisqu’il y a une incompatibilité entre les croyances actuelles en une croissance sans fin et les limites biophysiques de l’économie, alors soyons heureux de vivre autrement, plus simplement. Nous allons mourir un jour ? La belle affaire ! Faisons de notre vie un amour de la vie toujours renouvelé, un amour de notre planète si belle dans le soleil couchant. Faisons vite tant qu’il est encore temps. La vie est si courte ! »

Mais dans la pratique, cela se traduit par:

  • une vie plus simple, dans laquelle sont relocalisées les productions et les consommations, limités les transports et déplacements, interdit l’usage non professionnel des voitures, … (les villes en transition de Rob Hopkins en sont la préfiguration)
  • la régulation de la population mondiale, le malthusianisme, …
  • la réorientation des sciences et des techniques vers une réappropriation par les gens autonomes. Un exemple: à la place de l’usine de charcuterie, c’est le cochon qu’on tue et sale avec l’aide des voisins. Et pour la robe, c’est la machine à coudre à commande au pédalier …

A titre individuel, peut-être est-il possible de suivre ces préceptes.

A titre collectif et sociétal, comment imaginer que pourront être évitées les décisions et actions coercitives que les tenants de l’écologie radicale justifient déjà au nom des guerres qui seront ainsi évitées ou minimisées ?

A titre universel enfin, qu’en est-il du développement des pays en voie de développement (PED) et qu’en est-il du développement de ceux qui n’ont encore rien (ni eau courante, ni électricité par exemple, …) ?

La deep ecology n’est qu’une idéologie très occidentalo-centrée (Avant-Copenhague-les-écolos-(certains)-s-énervent-…)

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Photographie

Ma photo de la semaine 05: Méditerranée

Pas de photo cette semaine !! Alors un peu de rêverie: voici la Méditerranée, sur les côtes de l’Ile de Rhodes, à quelques 300 mètres d’altitude, depuis le monastère Kira Panagia. Une photographie de mai 2009.

Rhodes. La mer depuis le monastère Kira Panagia Tsambika
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Ma photo de la semaine 04: croix des neiges

Un clocher la semaine dernière, une croix de bois cette semaine … C’est la croix qui se trouve sur le rocher de la Lunette de Malleval en Vercors.

Malleval en Vercors – Croix de la Lunette
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Développement solidaire

Que les gros salaires lèvent le doigt…

Maintenant qu’Henri Proglio a été contraint de rabattre ses prétentions quant à son salaire, maintenant que toute la classe politique se congratule, que tous les médias sont satisfaits de leur action, que tous les commentateurs de gauche comme de droite, syndicalistes ou militants de l’écologie radicale, estiment avoir “gagné” une bataille, l’heure est venue de dire qu’il ne s’agit en fait que d’une montagne d’hypocrisie.

Tout d’abord, mais ce n’est pas le plus fondamental, parce qu’il semble bien que les “avantages acquis” des uns ne valent pas les “avantages acquis” des autres !

Ensuite, parce qu’en renonçant à une part de ses revenus Henri Proglio est peut-être passé de la 17° à la 23° place des patrons français les mieux payés, mais les 16 ou 22 premiers n’ont rien modifié de leurs revenus. Et donc que Bernard Arnault a toujours 17 300 000 € par an (1,44 millions € par mois) ou Arnaud Lagardère 13 172 000 € par an (1,1 millions € par mois).

Enfin surtout parce que les salaires des patrons français ne sont RIEN par rapport aux salaires ou revenus de certains membres de la jet-set. En voici quelques exemples:

Parmi les footballeurs, Zidane a perçu 14 600 000 € en 2005 (1,2 millions € par mois). Entre salaires et contrats publicitaires, David Beckam perçoit 2,7 millions € par mois, Lionel Messi 2,4 millions € par mois, Ronaldinho 1,6 millions € par mois, Cristiano Ronaldo 1,5 millions € par mois, Thierry Henry 1,45 millions € par mois, Kaka 1,26 millions € par mois. Ça suffira pour les footeux lorsqu’on rappellera que Cantona a été recruté par Tapie pour 400 000 francs par mois soit l’équivalent de 61 000 € par mois en …1988, il y a 22 ans !!

Parmi les animateurs TV ou les réalisateurs américains, on notera avec plaisir qu’Oprah Winfrey (talkshow woman) a touché 275 millions de dollars entre juin 2008 et juin 2009, soit 16 millions € par mois, George Lucas 9,9 millions € par mois et Steven Spielberg 8,75 millions € par mois.

Et les comédiens ? Julia Roberts exige un contrat de 20 millions $ par film, soit 14 millions €. Nicole Kidman exige 17 millions de $, soit 11,9 millions € par film. Harrison Ford a perçu 65 millions $, soit 3,8 millions € par mois.

Les revenus 2007-2008 de Will Smith sont de 80 millions $, soit 4,7 millions € par mois, ceux de Cameron Diaz de 50 millions $, soit 2,9 millions € par mois et ceux de Johnny Depp de 72 millions $ soit 4,2 millions € par mois. Chez nous Dany Boon a réussi l’année écoulée 26 millions € soit 2,16 millions € par mois.

Les chanteurs ? Restons en France en 2009. Johnny Hallyday 9,7 millions € soit 800 000 € par mois. Mylène Farmer 3,6 millions € soit 300 000 € par mois et David Guetta 2,6 millions €, soit 215 000 € par mois.

Les pilotes automobiles ? Michaël Schumacher a touché 65 000 000 €, soit 5,4 millions € par mois, tandis que Kimi Raikkonen touchait en 2008 un salaire seul (à rajouter les contrats publicitaires!) de 45 000 000 $, soit 2,6 millions € par mois.

Les mannequins, ça vous intéresse ? Je ne les connais même pas ces deux-là, mais Gisèle Bundchen a touché 25 millions $ en 2008, soit 1,5 millions € par mois, tandis que Heidi Klum percevait 16 millions $, soit 930 000 € par mois.

Il en reste encore beaucoup d’autres, je pense à des tennismen par exemple, mais arrêtons nous sur les animateurs et présentateurs TV français. Benjamin Castaldi arrive en tête avec 105 000 € net par mois. Jean-Luc Delarue a des revenus de l’ordre de 120 000 € par mois. Quant à PPDA, il percevait 71 500 € par mois, plus une prime de 260 000 € par an.

Tous ces revenus sont proprement exorbitants ! Et on nous dira qu’ils sont justifiés en raison des bénéfices que ces gens apportent à d’autres, les comédiens aux réalisateurs, les réalisateurs aux producteurs, les footeux à la TV, etc .. etc .. Bref, la société du spectacle dans toute sa grandeur.

Comme le salaire de 133 000 € par mois d’Henri Proglio (ou 166 000 en 2008 chez Veolia), n’est en définitive pas “extraordinaire” par rapport à ces chiffres, on parvient à deux conclusions.

La première est que l’entreprise, et donc le travail et la responsabilité sociale, ne font pas bon ménage avec la politique-spectacle.

La seconde est que la France témoigne toujours du même mépris à l’égard de ses entrepreneurs alors qu’elle adule des Zidane, Dany Boon ou PPDA (pour ne citer qu’eux !). Elle considère que le travail des uns constitue un vol, alors que le “spectacle” des autres justifie tous les excès. Cela est tellement vrai que les français se ruent quotidiennement sur les jeux de hasard et applaudissent ou jubilent chaque fois qu’un hold-up spectaculaire est réalisé.

Henri Proglio (C)Christophe Majani

L’affaire d’Henri Proglio n’est donc bien qu’une immense supercherie qui permet à beaucoup de faire croire qu’ils ont fait quelque chose, alors qu’ils n’ont strictement rien changé à l’ordre inégal et injuste du monde.