Selon des projections les plus optimistes, le Mali va enregistrer une incidence de 83 pour 1000 en 2021, alors que les exigences des objectifs du Millénaire pour le développement recommandent ce taux pour 2015. En outre, les statistiques cliniques indiquent que ce sont les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes qui sont les principales victimes de cette maladie qui, avec 48% des motifs de consultation, est la première cause de mortalité (15%) et de morbidité (13%).
L’incidence malienne est par ailleurs encouragée par la faiblesse de l’accessibilité de la population au centre de santé et le goût généralement prononcé pour des traitements communautaires du paludisme.
Le RSAM vise à impulser une dynamique de lutte efficace contre le paludisme en privilégiant la prévention. Cette démarche, selon le réseau, est susceptible de fléchir la tendance évolutive de la maladie, l’offre thérapeutique n’étant pas la seule condition à remplir pour parvenir à la circonscription du paludisme.
Dans cette démarche, la volonté des populations à un changement d’habitude de soins et d’hygiène est également sollicitée.
Cet article, publié ce jour dans Afrique en ligne, montre du doigt l’une des conséquences d’une salubrité totalement insuffisante: caniveaux à l’air libre, marigots servant de dépotoirs, latrines s’écoulant dans la rue, eaux domestiques utilisées et répandues dans les voies publiques, … toutes conditions largement suffisantes pour une prolifération du moustique vecteur du parasite.
Le caractère “provisoire” des pulvérisations d’insecticide (efficacité limitée dans le temps), le coût élevé des traitements préventifs, l’impossibilité même de les utiliser au long cours, les contraintes et les limites techniques des moustiquaires ou des répulsifs, enfin le caractère de lutte “toujours à refaire”, tout ceci explique que les populations concernées se “résignent” bien souvent au sort pour éviter cette maladie.
Seule une vigoureuse action en faveur de la collecte des déchets solides et liquides et de leur traitement pourra convaincre les populations de se protéger plus efficacement. Nous noterons également que l’on dispose, par ce taux d’incidence, d’un indicateur précieux pour évaluer l’efficacité d’une politique de propreté. Et sans doute serait-il utile de disposer de mesures plus fines; par régions, par villes, afin de mieux en appréhender les résultats.