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Divers

Nettoyage de printemps

Le 25 juin 2007, voici bientôt trois ans, je prenais l’initiative de créer ce blog. 147 semaines plus tard, j’y ai logé 178 articles, soit un peu plus d’un article par semaine.

Combien de visiteurs ? Presque 33000 à ce jour, soit 225 visiteurs par semaine, soit 32 par jour en moyenne. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser !! Oh, je sais, certains blogs ont encore moins de visiteurs et restent strictement confidentiels. Voici presqu’un an (20-000-visites-en-deux-ans-…), j’avais analysé ce qui pouvait expliquer ce manque de lecteurs. Mes remarques restent toujours valables quant à la lisibilité et la visibilité des blogs du “Monde”. Elle est quasi nulle si vous ne faites pas partie des blogs de la rédaction et/ou des blogs invités (toujours les mêmes). Et « pour être mis en avant régulièrement dans la rubrique “Vos blogs” du site Le Monde, il faut avoir un blog de qualité ayant un contenu travaillé », dixit l’Equipe des Modérateurs en date du 14/03/2010. Voilà pour l’hébergeur. Je sais maintenant ce qu’il me reste à faire.

De façon plus générale, si je voulais être lu et commenté, il me faudrait parler de Sarkozy tous les jours, de préférence sur un ton critique et en cherchant la petite faille pour en faire un buzz (oh pardon, un ramdam !!!) ou bien alors attirer le chaland avec des images peu en rapport avec la réalité du sujet … Mais foin de toutes ces acrimonies.

J’ai pris la décision de faire un peu de nettoyage.

THERMOPYLES restera le blog des impératifs de la solidarité internationale, des relations entre le nord et le sud, … Pour cela, on y parlera toujours d’économie des énergies et des matières premières, d’écologie raisonnable, d’émigration-immigration, de développement, tous sujets qui conditionnent bien davantage l’avenir des Pays en Développement que le culte de la Terre Mère !

On y parlera toujours d’Egypte (où j’ai travaillé deux ans), du Mali (où j’ai aidé une petite structure de collecte des déchets à se mettre en place et où je parraine deux petites filles), du Burkina, du Niger, d’Amérique Latine, …

Mais on ne parlera plus de Saint-Marcellin, le vieux tout comme l’actuel, plus de Barbara ni de Françoise Sagan, ni de Malnuit, ni du Festival Marsiannes dont j’ai souhaité ici la relance en juin 2009, ni de jazz à Presles. Je retire tous ces articles (35 en tout) en les sauvegardant. Peut-être un jour se retrouveront-ils sur un autre blog ou sur mon site Internet. Si certains en désirent une copie, ils peuvent toujours en faire la demande …

Par contre, tant que j’en ai l’envie, je garde MA photo de la semaine et mes portfolios (on peut se faire de petits plaisirs !).

Et maintenant que le blog est à priori mieux recentré, je vous invite, lecteur, à commenter mes articles ….

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Développement solidaire

Libéral

« Le pire ennemi du terrorisme, celui qu’il redoute, méprise et cherche à détruire est le libéralisme. Je ne désigne pas par ce terme l’esprit d’un capitalisme sans règles, mais la philosophie et la pratique de la liberté elle-même. Je parle du libéralisme en vertu duquel les gens pensent ce qu’ils veulent, qui tient l’église et l’état en deux sphères séparées, et refuse d’imposer jusque dans les moindres recoins de l’activité humaine une doctrine et une vérité uniques. Il m’arrive, quand je parle de libéralisme, d’avoir à l’esprit la définition restrictive et américaine de ce terme: le libéralisme désigne ici la gauche réaliste et démocratique aux Etats-Unis. Mais mes observations du libéralisme et des libéraux ne m’ont pas poussé à un optimisme débridé. Car il y a toujours quelque chose d’étrangement faible dans la mentalité libérale, une simplicité, une ingénuité, quelque chose d’enfantin – une innocence qui remonte au XIX° siècle et peut-être même au-delà, et qui a régulièrement conduit des gens animés des idéaux les plus élevés et des principes les plus éclairés à se tromper de la manière la plus calamiteuse qui soit sur leurs pires ennemis. Toute l’histoire du XX° siècle, une grande partie au moins de celui-ci, a été écrite par les ennemis les plus acharnés du libéralisme. Elle fut en même temps l’histoire de la réticence du libéralisme à prendre la mesure de son ennemi le plus acharné. »

Ce texte est de la main de Paul Berman, écrivain engagé dans la gauche américaine, et il est extrait de “Les habits neufs de la terreur” (Hachette). L’auteur y développe l’idée que le terrorisme qui frappe l’occident n’est pas le fruit de l’islamisme, mais du totalitarisme. Le même totalitarisme qui s’épanouit dans le monde tout au long du XX° siècle: fascisme des années 30 avec sa cohorte de mouvements sympathisants d’extrême droite, nazisme, communisme et ses compagnons de route (militants politiques, syndicalistes, écrivains, …) convaincus que le libéralisme vaut le fascisme et donc que les imperfections du communisme sont à passer pour négligeables, maoïsme, polpotisme, j’en passe et des meilleurs, et maintenant islamisme radical.

Un totalitarisme dont la civilisation libérale porte l’entière responsabilité, en raison de ses faiblesses et de ses échecs. Ne revenons pas sur ces faiblesses passées; voyons celles d’aujourd’hui. Doctrines relatives à la protection des ressources pour l’Occident ou à l’interdiction des outils de défense (non prolifération), liens privilégiés avec les systèmes les plus rétrogrades et/ou tyranniques, incompréhension totale des courants culturels du monde, exploitation des ressources sans vergogne, arrogance occidentale en tous lieux, en tous temps, …

TOUS les totalitarismes se reconnaissent à la volonté qu’ils affirment de réconcilier l’homme avec un dieu, de mettre un terme à la division libérale du spirituel et du temporel. Alors, un dieu n’est pas toujours Dieu; ce peut être la race ou la classe, mais tout le système est construit pour que la logique, la doctrine et la vérité soient uniques.

Voici deux mois (Deep-Ecology-Hard-Ideology) , j’avais déjà fait quelques observations sur ce que je crois être un risque totalitaire dans le développement de la pensée écologiste radicale (et uniquement celle-ci). J’y ajouterai une nouvelle critique. Le mouvement d’écologie profonde a conscience de tenir un discours très occidental. Il lui est facile de plaider l’économie des matières premières et des ressources naturelles en préconisant un vie plus frugale. Il n’a probablement pas tort. Ce qui fait problème, c’est que les habitants des pays en développement vivent déjà dans la frugalité. Alors, les tenants de l’écologie radicale ont inventé une nouvelle philosophie selon laquelle les Pays en Développement peuvent être moteurs d’une nouvelle éthique de développement, d’un nouveau concept: celui du “bien-être” opposé au “mieux-vivre”. Cette idée rencontre même quelque succès chez certains socialistes …..

Ce “concept” (!) présente deux lourds dangers. Le premier tient au fait qu’il concerne les PED qui ont encore une éventuelle possibilité de réorienter leur développement. Les choses sont déjà pliées pour les BRIC (Brésil , Russie, Inde, Chine, …). Elles le sont probablement pour le reste de l’Amérique Latine, pour l’Indonésie et le Proche-Orient. Alors que reste t-il ? L’Afrique ! En donnant de bons conseils de développement, l’homme blanc va t-il encore ajouter une couche à sa monumentale incompréhension des cultures du Monde ?

(C)BRIC

Le second danger relève également d’un grand mépris des PED. Leur parler de “bien-être”, c’est leur dire de “faire avec” leur pauvreté, de s’en accoutumer, d’imaginer qu’ils peuvent faire une richesse morale de leur misère ! Alors que les PED ont un urgent besoin de satisfaire des droits qui ne leur sont pas reconnus: celui de manger à sa faim, celui de disposer d’eau potable, celui d’avoir l’énergie électrique, celui de pouvoir déplacer hommes et marchandises (droit à la libre circulation !) par des routes ou des voies ferrées, celui de ne pas vivre au milieu des ordures ou des cloaques, celui de conduire ses enfants à l’école puis à l’université, celui de pouvoir découvrir (à son tour) les merveilles du monde, … Qui oserait dire qu’il ne s’agit pas là de droits fondamentaux ?

Non, les Pays en Développement ont besoin de croissance et non de dangereuses rêveries néocolonialistes à propos de la sagesse et du “bien-être”.

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Pétrole

La CGT, Dunkerque et Total

Les périodes pré-électorales sont propices à ce genre d’affaires et de conclusions désastreuses. Après quelques jours de blocage des raffineries, et sous la forte pression du gouvernement, la CGT vient d’obtenir l’engagement de Total de ne fermer aucune raffinerie française pendant cinq ans, à l’exception de celle de Dunkerque qui sera soit rouverte, soit transformée en une autre activité industrielle. Sur ce dernier point, il n’y a aucune différence par rapport aux précédentes déclarations de Total qui déclarait cesser les activités de la raffinerie sans licenciement.

Objectivement, cette grève n’avait même pas pour motif le maintien des emplois, mais le maintien strict d’une activité industrielle existante. Et c’est là qu’il y a problème.

« A défaut de changements majeurs de son modèle économique, la France s’oriente au cours de la prochaine décennie vers une croissance bloquée en dessous de 1 % par an, un chômage permanent, une spirale de déficits de la balance commerciale et des comptes publics, avec une impasse structurelle de 5 % du PIB. Les remèdes sont connus. Du côté du marché du travail, la priorité doit aller au soutien de l’emploi, à l’accompagnement personnalisé des chômeurs, à l’intégration des immigrés, à la formation initiale et continue, enfin et surtout, à la flexibilité. Mais la clé demeure le rétablissement de la compétitivité qui passe par le développement prioritaire du secteur marchand, notamment de l’industrie, par un effort de productivité dans le secteur public, enfin par la refondation de la nation* ».

Cela demande des efforts intellectuels, certes, mais la défense de l’emploi ne doit pas (plus) signifier la défense de l’emploi existant. Il serait temps de sensibiliser les salariés à la nécessaire évolution de leur carrière, et de les y aider par l’accompagnement et la formation adéquats. Il y avait, au cours des années 1990-2000 une meilleure prise en compte de la flexibilité que celle que nous constatons actuellement.

Dans cette affaire Total, que voyons-nous ?

Dans cinq ans, quelle sera le besoin en carburants en France ? Alors que les constructeurs sont dans l’obligation de réduire toujours davantage la consommation de leurs véhicules ? Alors que le véhicule électrique et/ou le véhicule à hydrogène auront (espérons-le) pris de l’ampleur ? Alors que les consommateurs auront poursuivi le changement de leurs habitudes, avec plus de covoiturage, moins d’automobiles en centre ville, plus de déplacements doux ? Alors que la consommation baissera pour de simples raisons économiques liées au coût du carburant qui ne manquera pas de remonter, car dans cinq ans nous serons au “Peak Oil” ?

La CGT qui n’a rien compris aujourd’hui, se trompe et trompe les salariés. Dans le cas présent de Dunkerque s’il faut des emplois industriels, ce n’est plus prioritairement dans la raffinerie, mais probablement dans les énergies renouvelables. Il en est de même pour les autres raffineries du groupe et dans cinq ans, il sera trop tard pour le reconnaître.

Grève à la raffinerie de Donges (C)Ouest France Reuters

Pour sa part, Europe Ecologie a fait encore mieux: elle appelle le Groupe Total à la fois « à maintenir l’emploi dans ses raffineries » et à « assurer la reconversion de ses activités et de ses salariés » notant par ailleurs une « absence totale de stratégie industrielle de long terme, dans un monde où le pétrole se raréfie ». Il ne serait pas inutile de clarifier le discours, mais il faudra, là aussi, attendre des lendemains post-électoraux.

*Citation extraite de “Après le déluge. La grande crise de la mondialisation”, de Nicolas Baverez (2009)

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Déchets

Déchets d’Afrique

La question des déchets, de leur collecte, de leur traitement, est une question fondamentale en Afrique. Il en va de la salubrité et de la santé publiques. De nombreux post de ce blog y font référence. Et pourtant, faute de moyens bien souvent, faute d’un engagement des élus et des collectivités parfois, c’est une question qui n’est que peu abordée, pour ne pas dire négligée.

Je découvre aujourd’hui le blog de Lola Akomatsri, de Lomé, au Togo. Sous forme d’une enquête, une série de posts vient dresser un tableau serein mais difficile à admettre des difficultés que rencontre ce secteur des services: la propreté urbaine. Je vous laisse le soin de découvrir ces infos et de vous faire votre idée. Mais si vous revenez en parler ici, ce sera avec plaisir que l’on pourra en débattre.

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/interview-agboka-mawupe-%C2%AB-les-ong-jouent-un-role-social/) .

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/les-ramasseuses-d%E2%80%99ordures-un-metier-en-voie-de-disparution/) .

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/le-circuit-de-pre-collecte-ou-le-voyage-des-ordures/).

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/recyclage-les-sachets-plastiques-une-veritable-mine-d%E2%80%99or/) .

Bamako – Vaches sur un tas d’ordures

 »je crois que la question de l’assainissement est cruciale aujourd’hui en Afrique. Et je suis ravie que des regards d’ailleurs puisse s’intéresser à la question. Il s’agit d’une enquête que j’ai réalisée et qui m’a fait découvrir également que tout un travail de fourmi se fait en amont pour rendre Lomé la capitale de mon pays propre. »

 »CORDIALEMENT »
Rédigé par : Lola AKOMATSRI