Catégories
Ecologie

Sacs de caisse

Dans la cacophonie, nos élus viennent, avec un “courage” remarquable, de rejeter une initiative que certains d’entre eux avaient pris voici 48 heures simplement: la taxe sur les sacs de caisse n’aura pas lieu ! Tout comme la taxe sur les gobelets et vaisselle en plastique (péjorativement appelée “taxe pique-nique”) n’a pas eu lieu.

Deux lobbies se sont affrontés dans cette affaire. Les “pour” étaient essentiellement les fabricants de sacs biodégradables en attente d’un “signe fort” de la part du Gouvernement. Les “contre” appartenaient à la grande distribution qui faisait un chantage à l’augmentation des coûts supportés par le consommateur.

Conclusion du débat de ce jour: « On voit bien que l’opinion n’est pas prête à cela. Laissons la profession s’organiser d’elle-même, d’ailleurs le risque n’est pas si grand puisque la distribution de ces sacs a diminué de 80 % depuis 2002 !! »

(DR) Blog de Catherine Doré

Pourtant, il faudrait s’entendre sur la mesure exacte de la diffusion de ces sacs: 14 milliards par an pour NF Environnement, 15 milliards pour France Nature Environnement, mais seulement 2,1 milliards pour le Gouvernement (ministère de l’Environnement) là où il y en avait 10,5 milliards en 2002. Donc, chacun raconte un peu ce qu’il veut.

Au-delà de la nécessaire suppression des sacs de caisse, et le plus vite sera le mieux, il importe de bien savoir par quoi on va les remplacer. Si c’est par des sacs en amidon de maïs, sacs présentés comme biodégradables, nous ne faisons que rééditer ici l’erreur des biocarburants. La terre est faite pour donner à manger, pas pour produire des agro-carburants ou des agro-plastiques !

La solution passe soit par le sac jetable en papier (recyclé, forêt replanté, …), soit par le sac coton, soit par les sacs plastique réutilisables. Et puis il reste le bon vieux cabas ! Quel que soit le choix, il faudra bien décider la fin des sacs jetables. Alors: taxation ou règlementation ? En Irlande, les sacs de caisse sont taxés à 0,15 € depuis mars 2002. A Taïwan, ils sont interdits depuis janvier 2003. Depuis juillet 2008, tous les magasins chinois vendent les sacs plastique. Sans doute, faut-il croire que les irlandais, les chinois et les taïwanais sont plus  »mûrs » que les français !

Catégories
Ecologie

Feu de cheminée et pollution

C’est à peine croyable ! A peine ai-je réagi à un article soulignant que les feux domestiques sont responsables d’une grande part de la pollution atmosphérique (cf post du 18/12/2007 Gestion des déchets: le parler vrai) et dans lequel je souhaitais (et en doutais …) un effort accru pour reconnaître et dire que ces feux produisaient aussi de la dioxine, que voici la nouvelle qui tombe: “Des experts dénoncent la pollution due aux chaufferies à bois”, publié dans Le Monde daté samedi 29 décembre !

Dans cet article que je vous invite à lire, un expert auprès de la Cour d’Appel de Grenoble pour les questions d’environnement va jusqu’à parler de “véritable chape de plomb et de malhonnêteté intellectuelle. C’est une véritable bombe à retardement sanitaire qui nous attend, similaire à ce qui s’est passé pour les incinérateurs”.

Des élus également semble se saisir de la question et il n’est que temps, car le nombre de projets de chaufferies à bois engagés est exponentiel.

Or, à lire les réactions (affligeantes!) des lecteurs du Monde à cet article, il est certain qu’il reste beaucoup de travail à faire pour aborder sereinement cette question et mettre en place une filière bois AVEC filtration des fumées. (ce sera plus cher !!)
Au travers de cette question, nous abordons la toute puissance de l’”idéocologie”© ou écologie idéologique qui dénonce “scientifiquement” pétrole et nucléaire mais propose l’alternative “verte” sans en avoir mesuré les inconvénients et sans même les avoir imaginés puisqu’elle ne raisonne qu’avec une seule obsession: CO2 libéré, et tonnes de pétrole économisées …. ( »Pensez-donc, c’est impossible, nous ne brûlons que des produits naturels ! »). Je me suis heurté, voici moins d’un an, avec des écologistes locaux sur cette question.

Un autre exemple de cette insuffisance d’anticipation et de cette pauvreté d’analyse concerne les carburants. Afin de remplacer tout ou partie du pétrole, le monde se couvre (avec la complicité des grandes multinationales agricoles !) de cultures destinées à la fabrication d’agro-carburants. Et ceci au détriment des cultures vivrières de première nécessité pour l’alimentation des régions en voie de développement. Le risque existe d’une catastrophe planétaire, la FAIM, bien plus proche de nous que le réchauffement de la planète ! La FAIM par absence de productions ou la FAIM par suite du coût trop élevé des matières premières alimentaires obligatoirement importées.