Ghislaine Dupont et claude Verlon, journalistes de RFI, ont été assassinés le 2 novembre dernier.
Oui, mais par qui ?
Dans les jours qui ont suivi cet assassinat, de nombreuses informations ont circulé quant à l’identité du ou des tueurs, lesquels devaient être « rapidement interpelés », nous disait-on. Une enquête préliminaire a été ouverte et ce n’est que le 11 avril 2014 que trois juges d’instruction ont été désignés pour enquêter sur cette affaire.
Nous avions longuement parlé de cet évènement dans les jours qui ont suivi, en faisant part d’hypothèses émises dans quelques salles de rédaction. Aujourd’hui, c’est un journaliste suisse, de la RTS, David Baché, qui déclare qu’il existe de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire.
En attendant plus, s’il doit y avoir un jour plus d’informations, nous lui laissons la parole.
(https://www.rts.ch/play/radio/le-12h30/audio/nombreuses-zones-dombre-dans-le-meurtre-des-deux-journalistes-tues-au-mali?id=5801110)
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Un été pourri
A la fin d’un été pourri, au cours duquel la France, mais aussi les USA, mais aussi Israël, et tant d’autres pays “occidentaux” encore, se singularisent dans leurs luttes contre les immigrants, pourquoi ne pas faire part de deux dépêches, peu publiées et donc peu commentées, qui témoignent que rien ne change ?
L’AFP et RFI (http://www.rfi.fr/afrique/20100816-nouveau-drame-immigration-clandestine-le-desert-algerien) ont diffusé cette information reprise par quelques agences africaines.
« Douze ressortissants africains, candidats à l’émigration clandestine en Europe, sont morts de soif dans le désert algérien. D’après les deux survivants, dont le chauffeur, qui sont parvenus à revenir au Nord-Mali, leur camion est tombé en panne entre la frontière algérienne et la ville de Tamanrasset, et ils se sont vite retrouvés à court d’eau et de nourriture. »
»Les personnes décédées étaient trois Camerounais, trois Maliens, deux Ivoiriens, deux Sénégalais, un Gambien et un Guinéen. »
»Selon les deux survivants, le groupe a quitté la ville malienne de Kidal à destination de l’Algérie où ils sont entrés illégalement. Entre la frontière algéro-malienne et la ville de Tamanrasset, le camion est tombé en panne en plein désert. »
« Privées d’eau et de nourriture, à bout de force, douze personnes n’ont pas survécu à ce périple dans le désert a raconté Ahmed, un chauffeur-transporteur de clandestins, très connu dans le milieu entre le Mali et l’Algérie. »
»Malgré les risques permanents de faim, de soif et d’agression, le trajet entre le nord du Mali et l’Algérie reste l’une des routes les plus prisées par les candidats à l’émigration clandestine vers l’Europe. »
»Mamadou Diakité, président de l’Association des initiatives de développement au Mali, une association qui vient en aide aux migrants africains à Bamako, et les sensibilise aux difficultés du voyage vers l’Europe estime qu’il y a eu « un relâchement dans les activités de prévention et qu’il faut offrir une alternative crédible à ceux qui prennent le risque de partir ».
« Six migrants érythréens ont été tués le 13 août à la frontière israélo-égyptienne alors qu’ils tentaient de rallier Israël. Quatre d’entre eux sont tombés sous les balles des passeurs et deux autres ont été tués par la police égyptienne. Ces décès portent à 28 le nombre de migrants tués depuis le début de l’année dans cette zone, théâtre de violences. La plupart des victimes viennent du Soudan, d’Ethiopie, d’Erythrée, et 24 d’entre elles ont été abattues par la police égyptienne. »
»Depuis un peu plus d’un an les Erythréens constituent le principal flux de l’exode vers la Terre promise. Leur odyssée commence dans la très instable Corne de l’Afrique. Après un passage relativement facile vers l’est du Soudan, les migrants recourent aux services de la tribu des Alrachayda, qui les casent dans des camps au nord du Soudan avant de leur faire traverser la frontière égyptienne. »
»C’est ensuite sept cents kilomètres de sentiers montagneux pour parvenir aux abords du canal de Suez. A partir de là, ce sont les bédouins du Sinaï, notamment des membres de la tribu des Altarabin, qui prennent la relève. »
»Les migrants sont cachés au milieu de campements nomades en attendant l’instant propice pour traverser la frontière israélienne. Souvent, alors que l’on est en vue de la frontière, les passeurs réclament un bonus à rajouter aux 1500 dollars que les migrants ont déjà déboursés. Ceux qui ne réussissent pas à régler sont gardés en otage en attendant que leur famille ou leurs proches payent. »
»Enfin c’est la traversée risquée des barbelés, une traversée qui depuis le début de l’année, a coûté la vie à 28 migrants. »
Cette info (http://www.rfi.fr/afrique/20100815-fin-tragique-six-migrants-erythreens-frontiere-egypto-israelienne) rédigée par son correspondant à Alexandrie a été diffusée par RFI.