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Engager une profonde réflexion écologique: seconde résolution pour 2010

Ce n’est qu’une préface, un préambule.

Parce que je suis convaincu que la Conférence sur le Climat de Copenhague n’est pas un échec, parce que je crois fermement que des méthodes nouvelles doivent être inventées pour discuter à 192 sans rejeter l’ONU qui peut préfigurer un gouvernement mondial, parce que l’on ne peut pas laisser la place aux seuls écologistes de la “Deep Ecology”, trop absolus, trop autoritaires, en résumé trop dangereux et parce que l’on ne peut pas, non plus, laisser le champ libre à tous ceux qui nient le réchauffement climatique, l’empoisonnement de notre terre par les déchets et pollutions et la fin des matières premières, alors oui il faut engager une profonde réflexion écologique au niveau de chaque individu.

Deux philosophes nous y ont récemment invité dans “Le Monde”.

Michel Serres, le 22 décembre 2009: « On a oublié d’inviter la terre à la conférence sur le climat ».

Edgar Morin, le 10 janvier 2010: « Ainsi il faut à la fois mondialiser et démondialiser, croître et décroître, développer et envelopper ».

Duel au bâton (C)Goya

On en reparle bientôt.

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Copenhague ne peut pas être un échec

Dire ceci, ce n’est pas affirmer que l’échec n’est pas envisageable. C’est bien au contraire affirmer que, quel que soit le résultat de ce forum, Copenhague est d’ores et déjà un succès.

Balayons l’idée selon laquelle l’élévation de température moyenne à venir dans le monde serait fonction de la réussite ou non du Forum. Rien n’est plus faux et rien n’est plus orgueilleux. Copenhague est une réussite parce que les quelques presque 7 milliards d’individus qui constituent l’humanité y ont été quasiment représentés. Aucune idée universelle n’a été à l’origine d’une telle adhésion depuis la création de la Société des Nations, puis de l’ONU, à l’issue de la dernière guerre mondiale. Ni le Forum Social, ni les rencontres de l’OMC, sur des registres différents, n’ont eu la capacité de rassembler des hommes de tous les continents, de toutes les cultures, de toutes les orientations politiques. Même si l’ambition est légitime, il n’appartient pas à l’homme de décider des dates historiques. Si Copenhague devait prendre place dans le Mémorial de l’humanité, seule l’Histoire en décidera. Copenhague est une réussite parce que tous les peuples du monde ont pu s’y exprimer, s’y affronter, parfois durement, mais en toute liberté. N’en déplaise à certains, la démocratie y a été présente. Il est certes à la mode de contester la légitimité des gouvernants, mais elle est cependant, généralement, plus grande que celles de certains délégués autoproclamés.

De Copenhague, il restera nécessairement quelque chose. De façon banale, on dira que rien ne sera plus comme avant. Il y aura désormais un “avant-Copenhague” et un “après-Copenhague”. Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean ont dit en début d’année qu’il restait “trois ans pour sauver le monde »(Trois-ans-pour-sauver-le-monde). Désormais, il en reste deux, et Copenhague doit marquer le début d’un travail de fond, appuyé sur des propositions réalistes, concrètes, pratiques et non sur des utopies dangereuses (Avant-Copenhague-les-écolos-(certains)-s-énervent-…) .

Un exemple de réflexion: la nécessaire relocalisation ne doit pas donner naissance à un “localisme” condamnable. Il ne sert à rien de prétendre défendre une agriculture mondiale si en Europe seuls les français et les italiens devaient être autorisés à consommer leur riz de Camargue ou du Pô. Il ne sert à rien de ne se vêtir que de tee-shirts fabriqués en France si, ce faisant, on interdit aux industriels égyptiens ou maliens (deux pays chers à mon cœur) de transformer LEUR coton.

(C)Fotolia

Parmi les innombrables propositions concrètes, en voici deux.

1°) En cette période de fête, la lecture des dépliants de Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Leader Price, Aldi, Dia ou Netto (la liste n’est pas exhaustive) est édifiante. Le saumon vient de Norvège ou Ecosse, la lotte de Chine, la langoustine d’Ecosse ou d’Angleterre, les noix de St Jacques du Pérou, Chili, Australie, USA, Vietnam, Argentine, Iles Féroé ou Uruguay, les gambas de Malaisie ou du Bengladesh, les crevettes d’Inde, Philippines, Equateur, Colombie, Honduras, Vénézuela ou Brésil, l’agneau de Nouvelle-Zélande ou d’Australie, l’autruche d’Afrique du Sud, le sanglier d’Australie, la biche de Nouvelle-Zélande, les haricots verts du Kénya, les champignons de Hollande ou de Pologne, les ananas du Costa-Rica ou de Côte d’Ivoire, les oranges et les clémentines d’Espagne, les litchi de Madagascar, les bananes des Antilles ou de l’Equateur, les courgettes du Maroc, les avocats du Chili ou d’Israël, les tomates du Maroc ou du Chili, les mangues du Brésil et le raisin d’Espagne. Quant au café, au thé ou au … whisky … Une vraie liste à la Prévert et un vrai Atlas Mondial !!

Pourquoi les associations de consommateurs, “Que Choisir”, “60 Millions”, etc.. ne se mobiliseraient-elles pas collectivement pour dresser la liste de ce qui est écologiquement consommable pas uniquement en termes de transport mais aussi en termes de développement des pays du sud et de ce qui est écologiquement condamnable parce que relevant avant tout de l’aspect néfaste de la mondialisation, comme les fraises à Noël ou l’agneau d’Australie. A critères précis et argumentés, choix précis et appel au boycott par les consommateurs. A terme, rien n’interdit d’imaginer que la grande distribution puisse suivre, tout est affaire de commerce et elle distribue déjà les produits “équitables”.

2°) Les villes prétendent jouer un rôle dans le nouveau monde. Il en est un tout trouvé; celui du trafic automobile. La voiture est stigmatisée comme appendice personnel et symbole de l’individualisme de nos sociétés. La critique est probablement juste, mais est totalement non-productive dans la pratique. Ce que chaque individu attend de sa voiture, au-delà de la représentation extérieure, c’est de pouvoir aller où il veut et quand il veut. Aucun système de transport collectif ne peut répondre à cette demande … sauf en agglomération. Mais pour cela, il convient d’interdire les villes aux voitures et de créer un réseau de véhicules économes en énergie (électriques ?), sortes de taxis collectifs à montée-descente rapide, permettant la dépose des bagages et colis, et surtout circulant en permanence et sans attente partout où la demande s’exprime. La notion de réseau n’est pas fortuite: le système doit s’inspirer étroitement de ce qui se passe avec l’information dans le contexte de l’Internet ou du téléphone mobile: chacun, à chaque instant, peut envoyer ou recevoir une info dans n’importe quelle direction. Un tel système n’a pas besoin d’horaires, ni d’itinéraires pré-établis, il se régulera de lui-même en fonction de la demande, tout comme la circulation de nos e-mails !

Le choix est hardi. Il impose une réorientation totale des budgets des agglomérations. Là également, il n’est pas interdit de penser que les constructeurs se mettront à favoriser la conception de “cabs” électrique, à plancher bas et porte-bagages intégré, au lieu de dupliquer leurs 4 X 4 !

( »Je rends hommage à GB, mon frère informaticien, spécialiste des réseaux, pour cette idée qu’il défend avec conviction. »)

Quel que soit son résultat, Copenhague n’est pas un échec, car le forum sera nécessairement suivi d’une intense réflexion et d’une mise en pratique d’une nouvelle société: les pays en développement y veilleront, les associations responsables s’y attèleront, le monde occidental y sera contraint … et Copenhague sera suivi d’autres conférences.

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Changement climatique: comment agir ?

Il faut parfois lire attentivement son quotidien et ses suppléments pour trouver des commentaires passionnants. C’est le cas cette semaine dans le « Monde TV & radio » du 25 au 31 août. Hervé Kempf y fait la critique d’un documentaire de Ron Bowman et Ed Fields; « Six degrés changeraient le monde ». Voici le début et la fin de cette critique.

« Ce film est très représentatif de la bien-pensance écologique dominante: une conscience très claire des catastrophes à venir, mais l’incapacité totale d’y apporter l’esquisse même d’une solution, faute du moindre regard politique. …. le film se montre d’une invraisemblable mollesse quand il s’agit d’arriver aux « solutions », expédiées en dix minutes, comme s’il ne croyait pas à ce qu’il raconte. Ainsi nous parle-t-on d’ampoules basse consommation, d’isolation des maisons, d’éoliennes et de fusion nucléaire, en expliquant avec justesse que ces techniques ne sont pas la panacée.

« Rien ne sert d’attendre qu’on crée une source d’énergie gratuite », dit Mark Lynas, le journaliste qui a inspiré le film.  »Il faut trouver des solutions d’ici dix ans ». Mais l’idée que le système économique pourrait être impliqué et que les rapports de pouvoir jouent sur les politiques menées, l’idée qu’il est indispensable d’économiser fortement l’énergie et de changer nos modes de vie ne sont pas évoquées. « Tous ensemble avec des gestes simples, nous pouvons préserver notre planète », gémit le commentaire final. Tant que les écologistes ou supposés tels continueront à parler au public comme s’il était composé d’enfants de maternelle, rien n’empêchera le changement climatique de se produire. »

(C) Hervé Kempf

Hervé Kempf a totalement raison lorsqu’il parle du système économique et lorsqu’il dit qu’il faut changer nos modes de vie. Mais lorsqu’il parle des rapports de pouvoir, c’est avant tout pour stigmatiser les riches détenteurs du capital, une oligarchie qui multiplie les signes extérieurs de richesse (le bling-bling dont Sarkozy serait un exemple). C’est d’elle que devrait venir le changement économique si l’on veut qu’il soit compris et suivi par les classes moyennes.

Mais est-ce que ce sont les riches qui font l’économie ? Ou bien n’en sont-ils que les serviteurs zélés ? Après l’échec du communisme, il ne reste qu’un seul et unique modèle économique dans le monde: le développement sans fin, la croissance sans frein, …

Les riches s’affichent, les moins riches veulent faire de même, les pauvres rêvent d’y parvenir un jour lointain, .. cela à l’intérieur de chaque pays et, à l’échelle de la planète, entre les continents.

Ce n’est pas une nouvelle « lutte des classes » qui apportera une solution. Il n’est pas plus réaliste de penser un « grand soir » sur une planète de bientôt sept milliards d’habitants.

Ce qui est à mettre en évidence, c’est la pauvreté intellectuelle du personnel politique, qu’il soit à la tête des nations ou des partis politiques. Des œillères, partout des œillères …

L’échec du Cycle de Doha en est une démonstration. Alors que le commerce mondial permet une réelle émergence de pays comme l’Inde ou la Chine (pas encore l’Afrique !!), alors que ces pays émergents ont leurs propres entreprises … multinationales et qu’ils veulent s’implanter en occident, voilà qu’on leur ferme nos frontières ! Si le personnel politique refuse les négociations commerciales multilatérales, comment pourra-t’il imaginer des négociations multilatérales sur le thème du changement climatique, ou sur celui des matières premières et des énergies ?

PS: je l’avais déjà remarqué pour un autre militant radical de l’écologie, Yves Paccalet, mais c’est la même chose pour Hervé Kempf. Il existe plusieurs sites qui font des empilages contestataires et donc des amalgames plus que douteux entre impératifs écologiques et idées malsaines comme la théorie du complot.

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Economies d’énergie en Egypte

BIEN UTILISER L’ELECTRICITE = ECONOMIES D’ENERGIE ET DEPENSES EN MOINS = GRAND BENEFICE POUR LA PLANETE

Tel est le thème de la première campagne nationale interarabe pour la rationalisation de l’énergie. Cette campagne a été lancée au tout début du mois d’août au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Egypte, …

« On doit lutter contre le réchauffement climatique, même si les ressources des énergies traditionnelles, les énergies fossiles, sont encore considérables, avec 40 ans de réserves de pétrole, 62 ans pour le gaz, 400 ans pour le charbon ».

Parmi les gestes « simples » proposés:

  • faire la lessive à basse température,
  • utiliser des appareils ménagers récents,
  • utiliser des ampoules à économie d’énergie,
  • régler les climatiseurs à 23° au lieu de 16°,
  • installer des protections solaires aux fenêtres,
  • profiter en hiver de la lumière du jour par les fenêtres et les puits de lumière,
Usine gaz d’Idku – (C)Philippe Dureuil-Gaz de France

« Si vous suivez toutes les étapes de cette campagne unique en son genre, et si vous regardez et écoutez les spots publicitaires dans les quelques mois qui viennent, on n’aura pas de problèmes d’argent, ni de changement climatique. Le prix du pétrole baissera de 30% en 2025 et l’Egypte sera un des grands pays exportateurs de pétrole ».

Sans commentaire (Ref: (http://hebdo.ahram.org.eg/Arab/Ahram/2008/8/6/envi1.htm)

Commentaire sur la photo: L’Egypte est aujourd’hui le 5e fournisseur de Gaz de France, avec 10% de ses approvisionnements de gaz naturel. Le Groupe a conclu avec plusieurs partenaires un contrat portant sur 4,8 milliards de m³ de gaz naturel en provenance de l’usine d’Idku, située à l’est d’Alexandrie.