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Living Planet Report

Le WWF vient de publier un rapport sur l’état de la planète et surtout sur la “consommation” que nous faisons de celle-ci: le Living Planet Report (http://wwf.panda.org/about_our_earth/all_publications/living_planet_report/). Ce rapport est réalisé depuis 2000, et tous les deux ans, en collaboration avec Global Footprint Network (http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/blog/2010/10/). Le rapport 2010 est né de la compilation de données acquises en 2007.

Les données principales de ce rapport (que vous aurez cœur d’aller lire sur les sites de l’un ou l’autre des rédacteurs) met en évidence une “surconsommation” des richesses naturelles de la terre par l’ensemble du monde en développement, c’est à dire non seulement les Etats-Unis et l’Europe, mais aussi certains pays en développement ou émergents.

C’est ainsi que les 31 pays de l’OCDE sont à l’origine de 37 % de l’empreinte globale de l’humanité sur la planète terre, que les seuls pays des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) y contribuent pour près de 30 % alors que les 63 membres de l’Association des Pays d’Asie du Sud-Est et de l’Union Africaine n’émargent que pour 12 %.

Mais allez donc vous “amuser” avec les tableaux interactifs qui permettent de juger de la production de carbone, des capacités forestières, de la pêche ou des superficies de terres agricoles ou de terres construites. A l’arrivée, les “gagnants” sont (toutes données cumulées):

  • les Emirats Arabes Unis, avec une “consommation” moyenne par habitant de 10,7 “hectares” de notre terre.
  • le Qatar, le Danemark (8,3), la Belgique (8), les USA (8), l’Estonie, le Canada (7), l’Australie, Koweït.
  • La France, précédée par l’Allemagne et suivie par l’Italie, atteint 5 “hectares” par habitant.

La “consommation” de ressources planétaires qui est requise pour un développement durable est d’environ 2 “hectares”. Au total, la population planétaire consomme une fois et demi ce que la terre est à même de lui fournir en matières de ressources naturelles et de capacité à régénérer les déchets carbonés. Le précédent rapport faisait état de 1,4 terre. Une projection vers 2050 montre que nous “consommerions” 2,8 terres chaque année … s’il en reste encore !!

Cette hyperconsommation des ressources de notre terre s’accompagne d’une dégradation environnementale, déjà engagée depuis plusieurs décennies dans les pays développés, et en croissance nette dans les pays en développement. Ceux-ci rejoignent les pays développés en matière de destruction des espèces (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles, …)

Ce rapport souligne à très juste titre la tenaille ou le cercle vicieux dans lequel se trouvent piégés ces pays: la dégradation des écosystèmes affecte et affectera le futur de la santé, du bien-être et du devenir de ces pays qui sont les plus pauvres et les plus vulnérables. Or, ce sont eux qui ont aujourd’hui le plus besoin d’eau pure, de terres, de nourriture correcte, de carburants, d’énergie et de matières premières …, s’ils veulent mettre un terme à la pauvreté.

WWF, fidèle à sa doctrine, nous invite à dresser notre propre empreinte écologique et à nous engager à la réduire par des actions à la maison, en voyage, au bureau, à l’école, pour les achats, la nourriture, les jeux, .. C’est un début. Il n’est pas certain que cela suffise et nos sociétés se doivent de réfléchir vite et bien pour proposer des alternatives à la voiture en ville, à la consommation sans fin d’énergie électrique, à la réduction drastique des déchets à la source, etc ..

Il en est d’autres qui veulent employer des moyens de pression plus radicaux et qui n’hésitent pas à le dire et à le filmer (Grande Bretagne – Campagne 10/10/10).

Cette “création” a été retirée de la diffusion (http://www.1010global.org/uk/2010/10/statement-1010-uk-director), à la suite de réactions très défavorables, parce qu’elle était une “erreur” (mistake). Il s’agit bien davantage d’une FAUTE et surtout de la preuve, s’il en fallait encore une, du caractère idéologique et totalitaire de CERTAINS écologistes. En être arrivé à cette idée tordue, au point de “suggérer” la destruction physique et violente des récalcitrants à la lutte environnementale et à la réduction volontaire de ses productions de CO2 témoigne d’une perte totale de tous les repères démocratiques.

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Publicités « vertes »

En de nombreuses occasions, sur ces pages, il a été souligné le fait que les idées de décroissance s’accompagnaient souvent d’une notion de “relocalisation”, notamment alimentaire. Le but étant de ne consommer que (ou presque ..) des produits originaires de la proche région, d’aucuns citant des cercles de 100 ou 180 km.

L’une des critiques est celle qui concerne l’avenir des productions fruitières et légumières de notre propre pays, mais hors métropole. C’est le cas de la banane, entre autres, produite en Martinique, en Guadeloupe, … Il n’est pas acceptable qu’au motif de “décroissance” des régions entières soient stigmatisées ou simplement ignorées.

Banane durable (DR)

Les organisations agricoles et territoriales chargées de la production et de l’exploitation de la banane lancent donc une vaste campagne sur le thème de la “banane durable”. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouveauté puisque cette campagne est l’une des étapes d’un plan signé en décembre 2008, sous l’égide de Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture. Ce plan avait, et a toujours, pour objectifs de produire des fruits avec moins de pesticides et un plus grand respect de l’environnement.

On le sait, la culture de la banane est accusée d’une hyper-utilisation de pesticides depuis de nombreuses années, en particulier de chlordécone (http://www.observatoire-pesticides.gouv.fr/index.php?pageid=579), (un voisin du DDT) interdit depuis 1998. Or, ce produit n’est en rien biodégradable et les sols ou les cours d’eau en sont dangereusement contaminés. Les risques sont avérés (Inserm) et s’appellent cancer de la prostate ou malformations congénitales.

Moins de deux ans après la signature du plan “Banane durable”, et face à l’engagement des producteurs à produire “conformément à la législation sociale et environnementale de la métropole”, on aimerait savoir ce qui a été fait pour décontaminer les sols et qui assure en toute indépendance le contrôle de l’application de cette charte pleine de bonne volonté.

Autre publicité “verte”: celle du Groupe californien Tesla, grand spécialiste de l’automobile électrique. On comprend certes bien que si l’on veut vendre des véhicules électriques, il faut “toucher” le client là où l’automobile le fait rêver: le sport, la vitesse, le luxe, … mais, justement, ne serait-il pas temps de changer de logique et de parler davantage d’efficacité dans la simplicité, la sécurité, la légèreté, la durabilité, la possibilité de recyclage après usage, etc… etc …?

Tesla présente ainsi un roadster de 288 ch. qui peut atteindre la vitesse de 240 km/h, une vitesse que, même en Californie, on ne peut atteindre que sur circuit spécialisé. Electrique, ce véhicule a une autonomie de … 340 kilomètres. A petite vitesse et pour frimer sur les boulevards de Venice, il est possible d’imaginer que la recharge de la voiture ne s’imposera que … une fois par semaine, disons.

Mais, sur circuit, après avoir roulé MOINS D’UNE HEURE TRENTE, il vous faudra aller à la borne !! Et comme l’électricité américaine n’est pas très propre en CO2 émis, ce n’est certainement pas un bon choix écologique que vous aurez fait en achetant ce véhicule.

Bref, une publicité qui a le goût et la couleur de l’écologie et de l’économie d’énergie, mais qui n’en a aucune consistance. Des idées au goût du jour, pour une idéologie de la voiture qui date d’hier.

Il convient quand même de reconnaître à Tesla la volonté de créer des véhicules électriques plus “généralistes” telle cette berline prévue pour 2011.

Berline Tesla Model S (DR)
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Trafics de déchets

Dans son édition du 26 août, Le Monde a publié (page 2) un curieux entrefilet, classé sous une rubrique “environnement”, qui faisait était du renvoi par le Brésil et vers l’Allemagne de 22 tonnes d’ordures ménagères allemandes entrées illégalement sur son territoire. Cette information a été rendue publique par l’Institut Brésilien de l’Environnement qui a précisé qu’une amende de 668000 € avait été infligée au transporteur et une amende de 177000 € à l’importateur.

Aucune autre information n’étant donnée dans le reste du journal, on reste un peu sur notre faim. Il en a été trop dit, ou pas assez. Et cela est bien regrettable puisqu’il faut trouver d’autres explications dans le Journal de l’Environnement par exemple (http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-bresil-ne-veut-pas-etre-la-poubelle-des-europeens,18722). Et l’on y apprend que cette affaire n’est pas la première.

Centre d’enfouissement au Venezuela

22 tonnes, c’est en fait dérisoire. Cela ne représente pas plus que le contenu d’un conteneur maritime de 40′, UNE semi-remorque de poids lourd de 40 tonnes ! Et s’il s’agit véritablement de déchets ménagers, cela tient dans un conteneur de 20′ !!. Lorsque l’on sait que l’exportateur, une entreprise de Hong-Kong, avait qualifié ces déchets de “plastique recyclable” dont la provenance était la République Tchèque, on est en droit de se demander combien de conteneurs faussement identifiés et dont l’origine est mensongère ont pu passer les mailles du filet douanier du Brésil. En 2009, lorsque les anglais s’étaient fait pincer pour un même trafic, ce sont … 1400 tonnes qui leur ont été retournées. C’est un peu plus conséquent et probablement plus proche de la vérité pour l’affaire qui nous concerne aujourd’hui. Il est en effet difficile d’imaginer un exportateur prendre des risques sur un seul conteneur.

Le Monde nous parle de déchets ménagers, le Journal de l’Environnement nous parle de déchets ménagers dont certains classés dangereux. Il y a là beaucoup de confusions: les déchets ménagers ne sont pas dangereux, et les déchets dangereux des ménages ne sont pas des déchets ménagers !! Et tout ceci n’a rien à voir avec de prétendus déchets plastiques. En première observation, on peut noter que l’Allemagne est l’un des pays européens où le tri des déchets des ménages est le plus développé, et donc s’interroger sur ces mélanges qui n’ont pas de raison d’être. Qui et comment peut encore trouver un intérêt à stocker des ordures ménagères brutes pour les envoyer au bout du monde ? Personne, à vrai dire et ce ne sont probablement pas des ordures ménagères ! En seconde observation, d’aucuns se souviendront d’une filière identique qui a concerné la France au détour des années 90 et qui consistait pour l’Allemagne à se défaire de ses déchets plastiques auprès d’entreprises (peu regardantes) qui avaient trouvé juteux le filon du recyclage subventionné. Malheureusement, il est vite apparu qu’au nom de déchets plastiques, ce sont souvent des déchets d’hôpitaux (poches de sang, seringues et tubulures) qui entraient en France. Est-ce que cette filière est maintenant orientée vers le Brésil ?

Enfin, dernière constatation; le Brésil a beau faire partie des BRIC, ces pays en rapide développement, les industriels véreux du vieux continent ne le considèrent pas moins comme un pays “pauvre”, un pays où la main d’œuvre sous-payée est tout juste bonne pour trier, enterrer ou incinérer nos ordures.

Quant à l’Allemagne, qu’en dit-elle ? Silence radio jusqu’à ce jour …

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Déchets d’Afrique

La question des déchets, de leur collecte, de leur traitement, est une question fondamentale en Afrique. Il en va de la salubrité et de la santé publiques. De nombreux post de ce blog y font référence. Et pourtant, faute de moyens bien souvent, faute d’un engagement des élus et des collectivités parfois, c’est une question qui n’est que peu abordée, pour ne pas dire négligée.

Je découvre aujourd’hui le blog de Lola Akomatsri, de Lomé, au Togo. Sous forme d’une enquête, une série de posts vient dresser un tableau serein mais difficile à admettre des difficultés que rencontre ce secteur des services: la propreté urbaine. Je vous laisse le soin de découvrir ces infos et de vous faire votre idée. Mais si vous revenez en parler ici, ce sera avec plaisir que l’on pourra en débattre.

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/interview-agboka-mawupe-%C2%AB-les-ong-jouent-un-role-social/) .

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/les-ramasseuses-d%E2%80%99ordures-un-metier-en-voie-de-disparution/) .

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/le-circuit-de-pre-collecte-ou-le-voyage-des-ordures/).

(http://akomatsrilola.blogvie.com/2010/02/10/recyclage-les-sachets-plastiques-une-veritable-mine-d%E2%80%99or/) .

Bamako – Vaches sur un tas d’ordures

 »je crois que la question de l’assainissement est cruciale aujourd’hui en Afrique. Et je suis ravie que des regards d’ailleurs puisse s’intéresser à la question. Il s’agit d’une enquête que j’ai réalisée et qui m’a fait découvrir également que tout un travail de fourmi se fait en amont pour rendre Lomé la capitale de mon pays propre. »

 »CORDIALEMENT »
Rédigé par : Lola AKOMATSRI