C’est l’histoire d’un blog qui est né en 2007. D’abord, sous la formule d’un « blog du Monde » (le quotidien), puis en tant que blog indépendant chez Gandi. Le départ du quotidien était dû au fait que la visibilité des blogs des lecteurs n’était absolument pas égale d’un contributeur à un autre, certains étant fortement privilégiés. Par ailleurs, l’audience restait faible pour des motifs inconnus. Une fois chez Gandi, les choses ont été un peu modifiées.
C’est ainsi qu’entre 2007 et 2019, ce sont 357 articles qui ont été rédigés et publiés. Sans aucune unité apparente, mais avec une logique certaine: celle de mes sources d’intérêt, qu’il s’agisse de mes goûts ou de mes engagements. La photographie (67 posts) et l’écriture (24 posts) relèvent de mes goûts, tandis que l’Egypte (28 posts) où j’ai travaillé pendant deux ans, et le Mali (45 posts) où j’ai mené une passionnante mission, se rattachent plutôt à mes engagements. Engagements aussi les articles traitant de l’écologie (54)), des droits de l’homme (26), du développement solidaire (18), de la démocratie (15), voire de la culture numérique (13).
Les parutions n’ont jamais été très régulières, loin de là ! Entre 40 et 60 par an au cours des années 2007 à 2009, 100 publications en 2010, puis entre 30 et 40 au cours des années 2011 à 2014. Année qui représente un virage capital. Devenu conseiller municipal (puis adjoint) et président d’une Mission Locale, le temps à sérieusement manqué pour tenir ce blog. Cela explique le nombre dérisoire de publications depuis 2015, de 2 à 8 par an ! Et encore rien, jusqu’à ce jour, en 2020.
La logique de ces écrits, s’il faut l’expliquer, repose sur quelques choix fondamentaux que je maintiens avec volonté depuis plus d’une cinquantaine d’années et qui sont la jeunesse, la culture, la solidarité internationale et le développement local. Cela fait un tout. Ces dernières semaines, Gandi a fait savoir qu’il changeait de plateforme technique, qu’il abandonnait l’hébergement gratuit de blogs DotClear, et proposait l’accueil (payant !)) de blogs WorldPresse sur sa plateforme V5. Cela a nécessité un fabuleux travail de reprise des 357 articles sous DotClear 2.1.5 afin de les transférer sous WorlPress 5.4. Le tout à la main, car je n’ai pas trouvé d’application fiable pour faire ce travail. Recopier tous ces posts a imposé de les relire, un par un. Modeste satisfaction, je n’ai pas le sentiment d’avoir raconté trop de bêtises au cours de ces 12 ans d’existence de mon blog.
Tout ceci venait conforter un choix fait fin 2019: celui de ne pas me représenter aux élections municipales de 2020 et donc de quitter la présidence de la Mission Locale (réservée à un.e élu.e). Une sacrée cochonnerie de virus est venue tout foutre en l’air. Et je reste élu de part et d’autre pour quelques mois encore. Par ailleurs, la situation créée par cette maladie et le confinement qui s’en suit vont obliger à de fortes réflexions. D’aucuns ont déjà embrayé et préparent un « Grand Soir » et un « Jour d’Après », tous deux lumineux et glorieux ! Que l’on ne compte pas trop sur moi pour ce genre d’attitude car je suis un adepte du travail de fond, du dialogue, de la réflexion collective et du changement partagé de nos sociétés. Je dis bien « nos sociétés », car cela s’entend non seulement en France, mais aussi en Egypte, au Mali, au Vietnam, au Costa Rica, en Allemagne, en Italie, ….partout dans le monde.
Je suis un « libéral ». Non pas au sens économique français, mais au sens politique américain, de ceux que l’on appelle là-bas « socialistes », voire parfois « communistes » ! (Tout dépend de qui parle). Mes références sont Albert Camus en philosophie, Pierre Mendès-France, Michel Rocard, Jacques Delors en politique, Edgar Morin en sociologie. Faites avec … Et je déteste les fauteurs de Fake News, les complotistes, les manipulateurs, … Qu’on se le dise.
Conclusion: maintenant, on va essayer d’écrire plus souvent. En gardant et développant les mêmes catégories et en ajoutant, peut-être, une nouvelle catégorie: celle du patrimoine historique et socio-historique.
Ce n’est pas France 2, mais France Télévision (http://generation-quoi.france2.fr/) qui a initié cette formidable enquête concernant les jeunes de 18 à 34 ans. 210000 participants ! On est loin, très loin, des sondages représentatifs réalisés avec un panel de 990 personnes !
Dans la continuité de notre dernier post, consacré aux yuppies malheureux de la génération Y, nous avons retenu ce soir quelques chiffres de ce sondage quasi grandeur nature.
« On nous dit d’être autonome et responsable. Mais on ne peut pas prendre en main son destin à cause des contraintes sociales. »
Pour 85% des jeunes, il y a de plus en plus d’inégalités en France. Ils ne croient plus au progrès. Pour 75% d’entre eux, le multiculturalisme ne leur pose aucun problème. « On joue le jeu de la compétition éducative mais on n’y croit plus parce que la méritocratie est morte ». A 51%, ils affirment que ce sont les générations précédentes qui sont responsables de la situation dans laquelle ils vivent. 86% d’entre eux n’ont pas confiance dans la politique, et 90% pensent que c’est la finance qui dirige le monde. 71% affirment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables.
25% des élèves entrés en 6° en 1995 ont décroché de l’enseignement secondaire (INSEE), dont plus de la moitié n’ont strictement aucun diplôme. 71% des jeunes pensent que l’immigration est une source d’enrichissement culturel. 27% des jeunes diplômés envisagent de chercher un emploi à l’étranger. Si on leur demande de citer les trois préoccupations majeures qui les concernent, on obtient les 3E: l’Emploi pour 59%, l’Environnement pour 32% et le système Educatif pour 29%.
Même s’ils se méfient des « politiques », ils sont très politiques et l’abstention électorale doit se lire comme une attitude politique. Et si « Le Monde » a pu dire que cette jeunesse rêve d’en découdre, c’est parce qu’à 61% ils sont prêts à participer demain à un mouvement de type Mai 68. Et ceci toutes formations confondues puisque cette position est affirmée par 66% des intérimaires, 63% des chômeurs, 60% des étudiants et encore 54% des CDI.
Cet article est extrait du blog « Wait but why » (http://waitbutwhy.com/about) Nous en avons fait une traduction complète et fidèle. Il nous a semblé intéressant et utile de le porter à la connaissance du public, ce qui n’avait, jusqu’à présent, été fait que de façon très partielle. Bien entendu, alors que l’on parle de malaise de la jeunesse, ce texte qui s’attache particulièrement à des jeunes urbains branchés et appartenant aux classes supérieures (voire fraction supérieure de la classe moyenne), ne saurait être représentatif de l’ensemble de la jeunesse. Cependant … l’extrapolation relative n’est pas interdite et par ailleurs, nous parlerons, aussi, des classes sociales plus défavorisées. D’autant plus que la vaste enquête conduite en 2013 par France 2 est actuellement publiée (http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/02/25/frustree-la-jeunesse-francaise-reve-d-en-decoudre_4372879_1698637.html)
Bonjour Lucy !
Lucy fait partie de la génération Y, la génération de ceux qui sont nés entre la fin des années 70 et le milieu des années 90. Elle est également partie prenante de la culture yuppie, laquelle constitue une large partie de la génération Y.
J’ai un terme pour les yuppies de ce groupe d’âge de la génération Y : GYPSY, c’est à dire GenY Protagonists & Special Yuppies. Un Gypsy est un type unique de yuppie, celui qui pense qu’il est le personnage principal d’une histoire très particulière.
Alors Lucy est contente de sa vie de Gypsy, tout comme elle est contente d’être Lucy. Sauf qu’il y a un problème : Lucy n’est pas heureuse.
Pour en comprendre la raison, il faut d’abord expliquer ce qui rend quelqu’un heureux ou malheureux. Et cela se résume à une simple formule :
BONHEUR = REALITE – ATTENTES
C’est assez simple : quand la réalité de la vie de quelqu’un est mieux que ce qu’il avait espéré, il est heureux. Et lorsque la réalité de la vie est moins bien que ce qu’il avait espéré, alors il est malheureux.
Pour donner un contexte à cette idée, nous allons commencer par mettre les parents de Lucy dans la discussion.
Les parents de Lucy sont nés au cours des années 50. Ce sont des « Baby boomers ». Ils ont été élevés par les grands-parents de Lucy, qui faisaient partie de la « Grande Génération », celle qui a vécu la Grande Dépression, parfois combattu au cours de la Seconde Guerre Mondiale et n’était assurément pas Gypsy.
Les grands-parents de Lucy étaient obsédés par la sécurité économique et ils ont élevé ses parents de façon à ce qu’ils parviennent à des carrières sures. Ils voulaient qu’ils aient un métier où l’herbe était plus verte que dans le leur. Et les parents de Lucy se sont installés dans des métiers qui leur apportaient la stabilité et la prospérité. Un peu comme ceci :
Ils ont appris qu’il n’y avait rien ni personne qui pouvait les empêcher d’atteindre ce verdoyant gazon, mais que pour cela il fallait des années de dur labeur.
Après l’achèvement de leurs études, après avoir été des hippies insupportables, les parents de Lucy se sont attelés à leurs carrières. Les années 70, puis les années 80, puis les années 90 ont roulé tranquillement et le monde est entré dans une période de prospérité économique sans précédent. Les parents de Lucy ont fait encore mieux que ce à quoi ils s’étaient attendus. Cela les a rendus optimistes et heureux.
Avec cette expérience de vie plus lisse et plus douce que celle de leurs parents, les parents de Lucy l’ont élevée avec un sentiment d’optimisme et de possibilités illimités. Et ils n’étaient pas les seuls. Dans le monde entier, les « baby-boomers » ont dit à leurs enfants qu’ils pourraient être ce qu’ils voudraient être et ont instillé au fond de leur esprit l’idée qu’ils étaient des personnages particuliers. Cela a donné aux Gypsy(s) énormément d’espoirs quant à leur carrière, au point qu’une pelouse verte n’était même plus leur objectif. La pelouse d’un Gypsy devait avoir également des fleurs.
Cela nous amène à notre premier et important caractère des Gypsy(s).
Les Gypsy(s) sont sauvagement ambitieux
Le Gypsy a besoin de beaucoup plus que d’une carrière, d’une belle pelouse verte, de la sécurité et de la prospérité. Le fait est qu’une belle pelouse verte n’a rien d’exceptionnel pour un Gypsy . Là où ses parents voulaient vivre le rêve américain, le Gypsy veut vivre son propre rêve personnel.
Pour être clair, les Gypsy(s) désirent la prospérité économique, tout comme leurs parents. Mais, en plus, ils veulent s’accomplir dans leur carrière d’une façon à laquelle leurs parents n’ont jamais pensé.
Mais il se passe autre chose encore. Alors que les objectifs de carrière de la génération Y sont devenus plus ambitieux, Lucy, au travers de son éducation, a reçu un autre message.
C’est sans doute le bon moment pour préciser le deuxième caractère d’un Gypsy. Les Gypsy(s) vivent d’illusions.
« Bien entendu », se dit Lucy, »comme tout un chacun, je vais avoir une carrière enrichissante, mais moi je suis exceptionnelle et ma propre carrière et le tracé de ma vie vont se démarquer de ceux de tous les autres ». Donc, en plus d’être une génération ayant l’ambition commune d’obtenir une pelouse fleurie, chaque Gypsy pris individuellement pense qu’il est destiné à quelque chose d’encore mieux.
Mais pourquoi est-ce illusoire ? Tout simplement parce que c’est ce que pensent tous les Gypsy(s) et que ce fait même défie le sens du mot spécial :
Spécial (adj.) : singulier, particulier, propre à une personne ou à une chose.
Selon cette définition, la plupart des gens n’ont rien de spécial, sinon le mot « spécial » n’aurait aucun sens.
Même en ce moment, les Gypsy(s) qui lisent ce texte se disent : « Bien vu … mais moi, je suis l’un des rares qui soient vraiment spéciaux « , et c’est là qu’est tout le problème.
Une seconde illusion entre en jeu dès que le Gypsy se retrouve sur le marché du travail. Là où les espoirs de ses parents se caractérisaient par de nombreuses années de dur labeur qui pouvaient conduire éventuellement à une belle carrière, Lucy considère qu’une belle carrière est une évidence pour quelqu’un d’aussi exceptionnel qu’elle et qu’il ne s’agit que d’une question de temps et de choix judicieux. Ses espoirs précédant la période de travail ressemblent un peu à ça :
Malheureusement, les choses ne sont pas aussi faciles que cela. Et les grandes carrières nécessitent des années de sang, de sueur et de larmes pour être construites – y compris pour ceux qui n’ont ni fleurs ni licorne avec eux – et même les plus chanceux font rarement quelque chose d’exceptionnel entre 20 et 25 ans.
Mais les Gypsy(s) ne sont pas disposés à accepter cela.
Paul HARVEY, Professeur à l’Université du New Hampshire et expert Gypsy, a fait des recherches (http://www.unh.edu/news/cj_nr/2010/may/lw17gen-y.cfm) sur cette question et a constaté que la génération Y a « des espérances peu réalistes, une forte résistance à accepter un retour d’information négatif et une vue un peu suffisante d’elle-même ». Il dit que « l’une des sources de frustration des personnes qui ont une haute idée d’elles-mêmes se trouve dans les espoirs insatisfaits. Elles estiment souvent avoir droit à un niveau de respect de de récompense qui n’est pas en rapport avec leurs capacités et leurs efforts réels. En conséquence, elles risquent fort de ne pas obtenir ce qu’elles attendent ».
A l’attention de ceux qui ont à embaucher des membres de la génération Y, Paul Harvey recommande de poser la question suivante lors de l’entretien : « Vous sentez-vous généralement supérieur à vos collègues ou camarades de classe ? Et si oui, pourquoi ? ». « Si le candidat répond oui à la première question, mais se trouve en difficulté pour répondre à la seconde, il peut s’agir d’un problème d’auto-référence (de référence à soi-même). Parce que la perception des droits et des privilèges auxquels on prétend est souvent fondée sur un sens infondé de supériorité et de mérite. Ils ont été amenés à croire, peut-être par excès de zèle dans le renforcement de l’estime de soi au cours de leur jeunesse, qu’ils sont en quelque sorte spéciaux, mais ils manquent souvent de véritable justification en cette croyance ».
Et puisque le monde a l’aplomb de considérer le mérite comme un facteur important, alors Lucy se retrouve, peu de temps après sa sortie de l’université, ici :
L’extrême ambition de Lucy, couplée avec la haute estime de soi qui est la sienne (et qui vient d’être un peu rabaissée) lui ont procuré d’énormes espérances, dès la sortie de l’université. Malheureusement, la réalité n’est rien en regard de ces espérances. Le score heureux « réalité – attentes » qu’elle attendait est devenu négatif.
Et c’est pire encore. Par-dessus tout cela, les Gypsy(s) ont un problème qui concerne toute leur génération.
Les Gypsy(s) se sentent moqués et ridiculisés.
Bien sûr, certains collègues de lycée ou d’université des parents de Lucy ont eu davantage de succès que ce que ses propres parents n’ont obtenu. Et s’ils avaient entendu parler de temps en temps de ces réussites, pour la plupart ils ne savaient pas exactement en quoi elles consistaient. Pour sa part, Lucy se retrouve constamment humiliée par un phénomène contemporain : la vie des autres étalée sur Facebook (http://waitbutwhy.com/2013/07/7-ways-to-be-insufferable-on-facebook.html).
Les médias sociaux créent pour Lucy un monde où :
a) Tout ce font les autres se fait au grand jour,
b) La plupart des gens présentent une version favorable de leur propre existence,
c) Les gens qui parlent de leur situation sont en général ceux pour lesquels tout se passe bien. Les autres ont tendance à ne pas en parler.
Tout cela laisse à Lucy un sentiment, erroné, que tout va bien chez les autres et ne fait qu’ajouter à ses souffrances.
Voilà pourquoi Lucy est malheureuse, ou, à tout le moins, se sent frustrée et mal à l’aise. Elle a probablement bien débuté sa carrière, mais cependant elle est déçue.
Voici mes conseils pour Lucy :
1) Rester follement ambitieuse. Le monde actuel est en ébullition, avec la possibilité pour une personne ambitieuse d’y trouver son accomplissement.
2) Cesser de penser que vous êtes spéciale. En ce moment, vous n’êtes pas spéciale. Vous n’êtes qu’une jeune personne, encore totalement inexpérimentée et qui ne dispose pas de tout ce qu’elle pourrait offrir. Vous ne pouvez devenir spéciale qu’en travaillant pendant de longues années.
3) Ignorer tout le monde. Que l’herbe des autres semble plus verte n’est pas un nouveau concept, mais dans la représentation du monde d’aujourd’hui, l’herbe des autres est assimilée à une glorieuse prairie. La vérité est que tous les autres sont aussi indécis, doutent autant d’eux-mêmes et sont aussi frustrés que vous l’êtes. Si vous faites juste ce que vous avez à faire, vous n’aurez aucune raison d’envier les autres.
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