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Le sport, ça suffit ???

Les écologistes sont réellement à la peine ! Il faut croire que leur prestation minimaliste lors des récentes présidentielles les a laissés sur le flanc. Il n’est même pas certain qu’ils fassent des chiffres honorables dans les circonscriptions qui leur ont été gracieusement confiées avant même le résultat électoral.
Un exemple ? Cécile Duflot, Secrétaire Nationale d’EELV, et par ailleurs ministre de plein exercice, ne trouve pas le temps ni les moyens de désigner ou de faire désigner un porte-parole temporaire pour son organisation. Ce qui fait que notre premier ministre trouve « normal » que la situation de cumul puisse s’éterniser trois semaines encore, jusqu’au 23 juin !

Autre exemple ? Les flamboyants chroniqueurs de l’écologie ne savent plus quoi dire et en sont à recycler les bases de leur B-A-BA. Il faut dire qu’ils n’ont pas la partie facile puisque tout le monde est là à « s’agiter comme des cabris » (Ch. de Gaulle) en criant « croissance, croissance, croissance ». Tout le contraire de ce qui est prêché depuis des années: il y a de quoi en perdre la raison …

Ce n’est pourtant pas raison suffisante pour écrire des .. bêtises. Hervé Kempf a publié un billet le 4 juin dernier, intitulé « Le sport, ça suffit ! » et dans lequel il stigmatise l’impossibilité qu’il y aurait actuellement à critiquer l’omniprésence sportive: Roland-Garros, Euro de football, Grand Prix de Formule 1 de Montréal, … Au-delà de critiques justifiées sur les investissements démesurés réclamés par les Clubs et Fédérations, l’auteur définit le sport comme l’opium des classes moyennes, la morphine des classes populaires qui, à la différence de l’opium des peuples cher à Marx, n’exprime aucune protestation, seulement la soumission à l’ordre établi. « Au travers du sport , les valeurs de compétition, d’avidité, de triche, de corruption peuvent donc être répandues sans complexe ni remords ».
Ce qui est excessif est insignifiant: sans doute pour cette raison personne n’a cru utile de réagir à de tels propos.

Demain, ce chroniqueur ouvrira une page avec un raisonnement identique et des mots pareils, et s’en prendra au tourisme, ou bien à la télévision, ou bien au transport aérien … On parie ?

Au cours du week-end de la Pentecôte, le club de football de Saint-Marcellin, en Isère, a reçu plusieurs centaines de jeunes (12-15 ans) venus soit de la région de Cavaillon, soit du Beaujolais, soit encore de la ville jumelle de Grafing en Bavière. Lors de la sympathique cérémonie d’échanges de mots de bienvenue et de cadeaux, l’un des dirigeants sportifs (lorsqu’il s’agit de jeunes, on appelle ces gens des éducateurs) a souligné l’immense signification d’échanges entre des jeunes venus de régions et de pays différents. Il a appuyé son propos en « suppliant » les familles de continuer à recevoir, chez elles, un ou deux jeunes garçons, le temps du week-end, afin que poussent les graines de l’amitié, de la camaraderie et du respect de l’autre, y compris au travers d’une amicale compétition sportive.

Deux vocabulaires, deux comportements, deux conceptions des relations humaines….

Musée de Bernried – Bavière
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Egypte

Ferments de guerre civile en Egypte

« Aujourd’hui au moins, une chance se dessine de voir émerger des systèmes politiques n’excluant pas tout sentiment de citoyenneté. Déjà, un foisonnement d’initiatives citoyennes fourmille dans toute la région. C’est le versant caché de l’histoire, occulté par la violence de la répression, le triomphe électoral des islamistes et les grands enjeux stratégiques. Pour l’heure, les sociétés se trouvent mises à nu, transparentes à elles-mêmes et au reste du monde, et pour la première fois contraintes de faire face à leurs propres démons. Les lignes de faille des sociétés arabes sont désormais béantes et manifestes. »
 »En Occident, l’obsession de l’islamisme continue à orienter les perceptions de ces changements pourtant complexes. Le succès de tout processus de démocratisation reposera pourtant sur sa capacité à produire une image relativement fidèle et nuancée de la société. Accepter le produit de décennies d’islamisation insidieuse des sociétés arabes, encouragée par la fermeture des systèmes politiques et exploitée comme justification du statu quo, en fera partie, à moins de précipiter des conflits qui se feront au détriment de toute démocratie. »

Peter Harling, Directeur des activités de l’International Crisis Group, en Egypte, en Syrie et au Liban, a écrit ces lignes dans un texte intitulé « Le monde arabe est-il vraiment en « hiver » ? Gardons-nous d’être pessimistes trop tôt », publié dans Le Monde daté du 2 février.
Nous ne disions pas autre chose (Tunisie-Egypte-Libye-…-et-si-on-rangeait-le-romantisme-…) à peine quelques jours auparavant.

Depuis, il y a eu le massacre de Port Saïd, qui a fait 75 morts à l’issue d’un match de football.
Les révoltés ou révolutionnaires crient au complot, à la manipulation. Encore une fois, est-il vraiment besoin d’imaginer des combinaisons machiavéliques pour comprendre de pareilles haines. Les jeunes de la Place Tahrir et les foules qu’ils entraînent derrière et avec eux ne sont plus porteurs des attentes des masses. Ils se sont coupés d’elles. Parce qu’ils ont fait plusieurs erreurs, et notamment un certain anarchisme, et parce qu’ils ignorent délibérément les résultats d’un scrutin populaire qui donne la majorité aux partis islamistes.
C’est comme cela, un point c’est tout. Et ne pas en tenir compte, ce n’est ni plus ni moins que manquer à toutes les promesses faites en matière de démocratie nouvelle. Demain, ils choisiront un autre homme pour les représenter (El Baradei ou un autre) et, à la première contrariété venue, ils lui intimeront l’ordre de partir.

Port-Saïd football (DR)

En ce qui concerne Port Saïd, la victoire remporté par l’équipe locale contre l’équipe cairote soutenue par des ultras radicaux, anti-armées et anti-flics, a galvanisé des jeunes qui peinent à trouver un boulot et à le conserver, qui espèrent profondément en une accalmie politique et économique, qui sont allés voter pour les partis islamistes de leurs choix et qui se sentent quotidiennement humiliés par les discours méprisants des « révolutionnaires » du Caire. Sans doute quelques slogans ont suffi, à la suite d’une provocation de ces fameux ultras descendus sur la pelouse pour clamer leur victoire.

Le résultat en est hallucinant de violence et d’incompréhension. Tellement d’incompréhension que les « révoltés » vont encore et toujours retourner sur la place de leurs exploits, devant les télévisions du monde, alors que leur rôle désormais devrait être de contribuer à la « production d’une image relativement fidèle et nuancée de la société » et préparer avec la totalité des forces en présence la rédaction d’une nouvelle constitution et les élections présidentielles.

Faite de quoi, l’Egypte se dirigera (se dirige déjà ?) vers la guerre civile.