Petit moment de satisfaction à la lecture du Monde ce matin, d’autant plus que le message reçu n’est pas totalement conforme à l’opinion économique majoritaire du journal. Marc Roche nous y apprend que la fonds spéculatif Ebullio Capital Management contrôle aujourd’hui 90% du marché de l’étain. Cette main-mise serait à l’origine d’une envolée des prix de ce métal dont le cours est passé de 9700 $ fin 2008 à 15000 $ à ce jour.
Passons sur cette information partielle puisqu’il faut rappeler que l’étain cotait 6500 $ en janvier 2006, 13000 $ en février 2007, 16500 $ en décembre 2007 et 25000 $ en mai 2008, avant de s’effondrer, crise oblige. Il ne fait aujourd’hui que remonter, comme toutes les matières premières.
Mais là où l’article devient franchement intéressant, c’est qu’il nous explique que si Ebullio a mis la main sur l’étain, c’est parce qu’il sait que l’excédent ponctuel actuel de ce métal ne saurait durer. Et que la demande asiatique va augmenter ! Et que l’offre chinoise, indonésienne et péruvienne va diminuer ! “Les prix ne peuvent alors que grimper”. Bingo pour Ebullio !!
Conclusion. Ce ne sont pas les spéculateurs qui font monter les cours. Ils ne font que profiter des situations économiques. Comme les mouches à merde, ils profitent de la situation, ils l’aggravent sans doute, mais ils ne la créent pas.
Seconde conclusion. Il en est exactement de même pour le pétrole qui, fin 2010, début 2011, redeviendra “rare”. La crise sera probablement finie, mais le pic de production pétrolière sera là et bien là. Ce jour-là, le pétrole sera cher, très cher mais il ne servira à rien d’accuser les spéculateurs. C’est aujourd’hui qu’il faut prévoir demain et réduire nos consommations.
Qu’on me comprenne bien: je ne dis pas cela pour défendre les spéculateurs. Mais je suis convaincu qu’un problème bien posé est un problème bien compris, auquel on peut apporter une solution.