Après l’Alexandrie chrétienne , le Wadi Natrum , le pigeonnier de Kötur , le site de Tanis , voici un nouveau portfolio à propos de l’Egypte hors des sentiers battus. Il s’agit de l’oasis de Siwa , tout à l’ouest de l’Egypte, aux confins de la Lybie. Cette oasis, en-dessous du niveau de la mer, est peuplée de berbères. C’est ici qu’Alexandre le Grand a rencontré l’oracle qui l’a confirmé dans ses prétentions à être un descendant direct du Dieu Amon.
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Les cochons et les déchets en Egypte
En avril, l’Egypte a fait abattre tous les cochons (Tuez-les-tous-…-les-cochons) du pays. 300000: c’est le nombre d’animaux qui ont été tués, alors que se déclenchait l’épidémie mondiale de grippe A (H1N1). Et pas toujours de façon “humaine”, comme l’ont montré certaines vidéos. L’objectif absurde de cette décision était d’empêcher le développement de la maladie, alors que le cochon n’est pour rien dans sa transmission.
Les effets de cette décision sont inattendus et amènent l’Egypte à s’interroger et à se demander si elle a eu raison.
Ce n’est pas la douleur de la minorité copte agressée dans ses pratiques alimentaires et ses traditions culturelles qui est à l’origine de cette interrogation.
Ce n’est pas non plus la forte réprobation internationale, qui en est restée à des déclarations de principe sur l’inutilité d’une telle décision.
C’est un peu le fait que malgré toutes ces “précautions”, la grippe A est bel et bien entrée en Egypte et qu’elle y a déjà fait des victimes. C’était pourtant prévisible.
C’est surtout le fait d’une incroyable situation sanitaire caractérisée par des amoncellements d’ordures en plein centre ville du Caire et de nombre de grandes villes. Les déchets s’entassent, pourrissent, dégagent d’insupportables odeurs. Dans la quasi totalité des zones urbaines égyptiennes (sauf Alexandrie), les services de collecte et de traitement des ordures sont presque inexistants. Mais, au Caire, les cochons élevés par les chrétiens égyptiens (coptes) avaient pour mission de se nourrir et d’engraisser en mangeant la partie fermentescible des ordures ménagères: déchets verts, déchets de cuisine, reliefs des restaurants, déchets des marchés publics, … Cette partie fermentescible représente 50 à 60 % des déchets en volume.
Les cochons ne mangent plus rien et dans le quartier de Muqqatam, les »zabbaleen » (récupérateurs et trieurs de déchets), pratiquement tous coptes, ne parviennent plus à trier les déchets. La partie fermentescible pourrit dans leur quartier et les empêche de récupérer de façon efficace les autres parties recyclables: plastique, papier, carton, métal, …
Les cochons n’engraissent plus et les familles des »zabbaleen » n’ont plus ni ce bénéfice alimentaire, ni cette source de revenus. Cela n’est plus.
Bien sûr, d’aucuns disent que puisque l’état les a mis dans cette « merde », au sens propre (!) du terme, c’est à lui de les en sortir. Mais c’est mal connaître l’homogénéité, la réactivité et la volonté de cette communauté qui, d’ores et déjà, se tourne vers les producteurs de déchets, les familles, les citadins, les ménages, pour les inciter à faire le tri de leurs déchets à la source. Cela permettra aux »zabbaleen » d’orienter plus rapidement les diverses catégories de déchets vers les circuits de recyclage adéquat, notamment les fermentescibles vers la fabrication de compost.
La partie n’est pas gagnée, loin de là, mais d’une énorme faute politique naîtra peut-être une évolution originale en matière d’assainissement des villes des pays en voie de développement, une alternative viable à la mise en place de prestataires étrangers.
Pour en savoir davantage sur les »zabbaleen », voici les références de deux films, ni l’un ni l’autre diffusés en Europe (sauf erreur) et de leurs sites respectifs: “Garbage Dreams (http://www.garbagedreams.com/) ” (photos sur Flickr (http://www.flickr.com/photos/garbagedreams/), remarqué par Al Gore et “Marina of the Zabbaleen (http://www.marinathemovie.com/)“.
Tanis: un nouveau portfolio
La ville s’appelle actuellement San el-Hagar, pour la bible il s’agit de Zoan, pour les grecs c’était Tanis et pour les égyptiens Djanet. Le site est le plus important du Delta, mais il reçoit peu de visiteurs. Les archéologues s’accordent à dire qu’il s’agit de la capitale des pharaons des XXI° et XXII° dynasties (entre 1050 et 650 av JC.), mais que l’essentiel des monuments et sculptures que l’on a trouvés ici a été “récolté” ailleurs ! Décadence … Le nouveau portfolio ci-joint vous présente une petite vingtaine de photographies de ce site.
Juste un lien vers ce post (http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/10/15/alexandrie-le-genie-dune-ville/) tout frais assurant la critique du livre d’Olivier Poivre d’Arvor: Alexandrie Bazar. Pour noter qu’il est à l’origine d’une formidable bouffée de nostalgie et pour signaler avec plaisir (et honneur) qu’il reprend l’une de mes photos (Alexandrie-Le-Quatuor-…).
En voici une autre ….