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Ma photo de la semaine 48: Chartreuse

Elle date de ce soir-même; la Chartreuse sous un dernier rayon de soleil couchant.

Chartreuse (Isère)
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Egypte

Les cochons et les déchets en Egypte

En avril, l’Egypte a fait abattre tous les cochons (Tuez-les-tous-…-les-cochons) du pays. 300000: c’est le nombre d’animaux qui ont été tués, alors que se déclenchait l’épidémie mondiale de grippe A (H1N1). Et pas toujours de façon “humaine”, comme l’ont montré certaines vidéos. L’objectif absurde de cette décision était d’empêcher le développement de la maladie, alors que le cochon n’est pour rien dans sa transmission.

Les effets de cette décision sont inattendus et amènent l’Egypte à s’interroger et à se demander si elle a eu raison.

Ce n’est pas la douleur de la minorité copte agressée dans ses pratiques alimentaires et ses traditions culturelles qui est à l’origine de cette interrogation.

Ce n’est pas non plus la forte réprobation internationale, qui en est restée à des déclarations de principe sur l’inutilité d’une telle décision.

C’est un peu le fait que malgré toutes ces “précautions”, la grippe A est bel et bien entrée en Egypte et qu’elle y a déjà fait des victimes. C’était pourtant prévisible.

C’est surtout le fait d’une incroyable situation sanitaire caractérisée par des amoncellements d’ordures en plein centre ville du Caire et de nombre de grandes villes. Les déchets s’entassent, pourrissent, dégagent d’insupportables odeurs. Dans la quasi totalité des zones urbaines égyptiennes (sauf Alexandrie), les services de collecte et de traitement des ordures sont presque inexistants. Mais, au Caire, les cochons élevés par les chrétiens égyptiens (coptes) avaient pour mission de se nourrir et d’engraisser en mangeant la partie fermentescible des ordures ménagères: déchets verts, déchets de cuisine, reliefs des restaurants, déchets des marchés publics, … Cette partie fermentescible représente 50 à 60 % des déchets en volume.

Les cochons ne mangent plus rien et dans le quartier de Muqqatam, les  »zabbaleen » (récupérateurs et trieurs de déchets), pratiquement tous coptes, ne parviennent plus à trier les déchets. La partie fermentescible pourrit dans leur quartier et les empêche de récupérer de façon efficace les autres parties recyclables: plastique, papier, carton, métal, …

Les cochons n’engraissent plus et les familles des  »zabbaleen » n’ont plus ni ce bénéfice alimentaire, ni cette source de revenus. Cela n’est plus.

Bien sûr, d’aucuns disent que puisque l’état les a mis dans cette « merde », au sens propre (!) du terme, c’est à lui de les en sortir. Mais c’est mal connaître l’homogénéité, la réactivité et la volonté de cette communauté qui, d’ores et déjà, se tourne vers les producteurs de déchets, les familles, les citadins, les ménages, pour les inciter à faire le tri de leurs déchets à la source. Cela permettra aux  »zabbaleen » d’orienter plus rapidement les diverses catégories de déchets vers les circuits de recyclage adéquat, notamment les fermentescibles vers la fabrication de compost.

La partie n’est pas gagnée, loin de là, mais d’une énorme faute politique naîtra peut-être une évolution originale en matière d’assainissement des villes des pays en voie de développement, une alternative viable à la mise en place de prestataires étrangers.

Pour en savoir davantage sur les  »zabbaleen », voici les références de deux films, ni l’un ni l’autre diffusés en Europe (sauf erreur) et de leurs sites respectifs: “Garbage Dreams (http://www.garbagedreams.com/) ” (photos sur Flickr (http://www.flickr.com/photos/garbagedreams/), remarqué par Al Gore et “Marina of the Zabbaleen (http://www.marinathemovie.com/)“.

(C)Garbage Dreams
Rue de Muqqatam (C)Garbage Dreams
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Photographie

Ma photo de la semaine 47: vitrail

Pas de photographies cette semaine, rien à se mettre sous l’objectif !

Celle-ci date déjà de septembre; il s’agit de la lumière projetée par un vitrail sur le pilier d’un édifice religieux.

Effet de vitrail-Ile de Ré
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Mali

L’UNICEF à Bamako

Ann M. Veneman est la Directrice de l’Unicef. Elle revient d’un court séjour au Mali, lequel pays assure actuellement la présidence du Conseil d’Administration de cet organisme, depuis février 2009.

A son retour Ann M. Veneman a rédigé un rapport publié dans la presse nord-américaine. Ce rapport actualise des données que l’on peut déjà trouver dans les fichiers de l’Unicef, mais sa sécheresse souligne la gravité de la situation des enfants maliens et de leurs mères.

° Un enfant sur cinq ne parvient pas à son cinquième anniversaire. Les causes principales en sont la pneumonie, la diarrhée, la malaria (paludisme).

° Un enfant sur trois de moins de cinq ans n’a pas un poids correct pour son âge.

° Chaque femme a 1 risque de décès sur 15 pour des causes en relation avec ses maternités tout au long de sa vie (hygiène, eau, ..). Ce risque est de 1 sur 8000 dans les pays occidentaux.

° 71% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et un tiers de celles-ci le sont avant l’âge de 15 ans.

° 85% des femmes subissent des mutilations génitales.

Ann Veneman, Directrice de l’UNICEF

La pauvreté, l’ignorance, les traditions culturelles profondes, et maintenant le changement climatique et son cortège de sécheresses ou d’inondations, tout se ligue pour que cette situation soit particulièrement difficile à faire évoluer.

Et pourtant ce n’est que par l’amélioration de leurs conditions de vie, l’acquisition d’une autonomie culturelle, sociale, politique et économique que les femmes feront moins d’enfants, parce qu’elles feront des enfants qui vivront.

Et non par l’imposition de politiques dictées de loin, d’Occident; politiques qui seront dénoncées comme celles des colonialistes, des blancs (la lutte contre l’excision est un exemple de ces causes qui sont mal perçues par les populations à qui elles sont destinées).