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Où l’on reparle du prix du pétrole …

Le baril de pétrole a atteint 72 $ à New York ce vendredi 12 juin. J’ai piqué le graphique ci-joint aux Echos (http://bourse.lesechos.fr/bourse/matieres/details_matieres.jsp?Code=XWTI&Place=RMSE-TR&Codif=TSB&Secteur=ENERGIE) que je remercie (droits réservés).

(C) Les Echos

Le presse nous informe qu’il s’agit là du prix du baril en octobre 2008, alors qu’il était en pleine dégringolade. Elle ne nous dit pas que ce prix était également celui du baril à mi-2006, puis à mi-2007.

Et les commentateurs économiques recommencent à se livrer à toute une farandole de spéculations: situation au Nigeria, reprise économique aux Etats-Unis ( ou dégradation moins forte que prévue), saison des migrations routières dans ce même pays alors que l’essence n’y est pas chère et que les 4 X 4 remisés à l’automne sont ressortis, reprise des importations et de la consommation chinoise, et bien entendu parce que dans les salles de marché les traders se remettent à spéculer sur l’or noir.

Comme on ne peut spéculer qu’en faveur d’un produit dont on a de bonnes raisons d’espérer une augmentation de coût, ces commentateurs économiques ont inventé un nouveau truc: les pétroliers font de la rétention ! Tous les ports du monde sont encombrés de bateaux pleins jusqu’à la gueule en attendant que les prix remontent ! Et savez-vous combien de barils représenterait ce “stockage” ? 100 millions de barils (pour info un baril c’est presque 159 litres !).

Vous allez dire qu’effectivement, ce n’est pas négligeable. Mais savez-vous quelle est la consommation quotidienne de la planète entière en matière de pétrole ? Actuellement 84,2 millions de barils par JOUR.

Ce qui revient à dire que les pétroliers spéculeraient sur la consommation mondiale en pétrole de …. 28 heures de la vie du monde !!! Une journée et quatre heures !!

C’est exactement comme si, moi, on m’accusait de spéculer sur le prix des denrées alimentaires parce que j’ai stocké dans mes placards un pack de bière, deux kilos de pâtes et six litres de lait !!

Non, la vraie raison relève de façon têtue des règles de l’offre et de la demande.

A 33 $ le baril, comme en décembre, il est économiquement impossible d’extraire du pétrole en eau profonde (coût d’exploitation 50 $), en eaux très profondes (55 $), dans l’océan arctique (70 $), dans les sables bitumeux (>60 $) et donc le pic de production du pétrole se rapproche trop vite.

A 70 $ le baril, ce type d’extraction peut être envisagé. De plus, les pays du Moyen Orient, le Vénézuela, la Russie, l’Algérie, d’autres encore sont satisfaits car la limitation volontaire de leur production porte ses fruits et leur permet d’empocher des dividendes dont ils ont grand besoin.

Donc 70 $ pour aujourd’hui. Et demain ?

Et bien demain, vers fin 2010, ce sera 90, 95, 100 $ et davantage quand la crise sera finie et que le monde, à nouveau, se rendra compte qu’il n’y a pas de pétrole pour tout le monde. Fait important, il y a au moins un analyste qui est convaincu de cette prévision: Goldman Sachs.

PS: les précédents commentaires sur ce sujet sont déjà anciens, mais il n’est pas interdit de les relire (OPEP-et-prix-du-pétrole) …

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Coût du pétrole et nombre de morts sur la route

Les deux indices paraissent avoir, au moins temporairement, une corrélation. En effet la délégation interministérielle à la sécurité routière vient de publier les chiffres du mois d’octobre 2008, lesquels traduisent une augmentation de près de 17% du nombre de tués sur les routes par rapport au mois d’octobre 2007 (Source AFP).

(DR) gouv.fr

La raison en serait la baisse du coût des carburants. Celle-ci se traduirait par une augmentation des distances parcourues par les automobilistes, ainsi qu’une augmentation de la vitesse moyenne.

Ce que la délégation interministérielle ne dit pas, car ce n’est pas sa préoccupation, c’est que la consommation de carburant a nécessairement augmentée ! C’est pourquoi, après la crise, le coût du pétrole remontera car il fera à nouveau défaut. D’autant plus que l’OPEP envisage une nouvelle baisse de production, avec pour “meneur” le Venezuela qui a peur pour le financement de ses plans sociaux.

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Baril, pétrole, etc …

Le pétrole remonte au-dessus de 110 dollars …

Le cours du baril de pétrole à New York gagne 16,37 $ US à 120,92 $ …” (ceci le 22 septembre 2008, aujourd’hui …)

Dans un précédent post (OPEP-et-prix-du-pétrole) , je disais ne pas croire à une baisse durable du prix du pétrole et j’en donnais mon explication. Je ne tire aucune gloire de ce rapide retournement de conjoncture, mais le fait est là !! Outre les aspects financiers internationaux, il apparaît nettement qu’un simple cyclone sur le Golfe du Mexique et/ou la baisse de production de l’Arabie Saoudite sont susceptibles d’entraîner des effets immédiats.

Et dire que la gauche dénonce une taxe “pique-nique” que (par clientélisme) la droite n’a pas le courage d’adopter. Economistes et politiciens manquent TOUS du plus élémentaire courage: celui de SE dire la vérité et donc de la dire autour d’eux. Il n’y a plus assez de pétrole pour les besoins du monde actuel: il faut changer de style d’économie et de style de vie …

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OPEP et prix du pétrole

Contrairement aux opinions de la majorité des commentateurs politiques ou économiques, l’OPEP a pris la décision de réduire -immédiatement- sa production de pétrole de 520 000 barils par jour, soit d’environ 0,6%. Cette décision a été prise le jour même où le baril repassait sur le marché en-dessous de 100 $. Il faut y voir un lien de cause à effet, car il est certain que des pays producteurs comme le Venezuela, l’Iran, voire le Koweit, sont en fait les vrais « spéculateurs » dont les commentateurs ci-dessus nous rebattent quotidiennement les oreilles. Ils le sont parce que l’OPEP elle-même a pour mission de faire respecter une politique des quotas visant à assortir l’offre à la demande. Ils le sont parce qu’ils souhaitent préserver un pétrole à trois chiffres afin de financer leurs politiques sociales et… l’après-pétrole.

Que venons-nous de vivre depuis le début de l’année ?

Le 12 mars 2008, l’Agence Internationale de l’Energie estime que le marché est en manque de 580 000 barils par jour et que cette situation devrait perdurer jusqu’au second trimestre 2008.

Mi-juillet 2008, le baril est coté à son plus haut: 147 $. Non pas parce que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie; bien au contraire, l’indice HFRX Global Strategy (http://www.lecho.be/mon_argent/article/Les_hedge_funds_peinent_a_s%27adapter_aux_aleas_boursiers.7917005-611.art) chute de 2,8 %, après avoir perdu déjà 1 % le mois précédent. Voilà des spéculateurs qui ne sont pas très avisés !! Si le coût du pétrole montent, c’est parce que la production est inférieure aux besoins !

Cédant aux injonctions US, l’Arabie Saoudite remet unilatéralement, sans l’accord de l’OPEP, 600 000 barils quotidiens sur le marché. C’est pas curieux, cette correspondance stricte entre 580 000 et 600 000 ?

Par ailleurs, la consommation des Etats-Unis, face à ce carburant trop cher, baisse de … 800 000 barils par jour dès le mois de juin. Cela correspond à une baisse de 4 % de la consommation.

Ailleurs, en Europe et en Occident en général, c’est la période estivale et l’activité économique décroît.

En Chine, les JO sont l’occasion d’interrompre des pans entiers de l’activité industrielle.

Et donc, le baril repasse de 147 à 100 $ ! Il y a désormais TROP de pétrole !!

Puits de pétrole (DR)

Et maintenant, que va t-il se passer ?

L’été occidental est fini. Les frimas arrivent. La pause écologique en Chine s’achève le 15 septembre, à l’issue des Jeux Paralympiques. La consommation mondiale va reprendre son rythme expansif d’environ 1 % par an. Les bonnes habitudes prises par certains conducteurs américains (et européens) vont s’amollir devant une baisse relative du prix du pétrole. L’OPEP réduit sa production afin de revenir quasiment à la situation de début 2008. Les stocks vont progressivement s’amenuiser. Tout est en place pour que le baril reste durablement installé au-dessus de 100 $. Je ne suis pas économiste, mais je suis presque prêt à le parier.

D’autant plus qu’aucun de ces commentateurs si avisés ne s’autorise à réfléchir à … disons seulement à moyen terme. Or, la situation d’une consommation supérieure à la production possible se rapproche de plus en plus vite. TOTAL prévoit le Peak Oil (http://aspofrance.org/) et ici (http://www.oleocene.org/node/23) pour 2015-2020, jour où la production de pétrole déclinera inexorablement. Mais quel est le commentateur qui a le courage de voir un peu plus loin que sa chronique économique (ou politique) hebdomadaire ?