Depuis 13 ans, chaque 10 décembre (jour anniversaire de la signature de la Déclaration des Droits de l’Homme), le Mali organise une manifestation sans doute unique au monde: l’Espace d’Interpellation Démocratique. Il s’agit de rassembler symboliquement les associations luttant pour les droits de l’homme, ceux de la femme (excision, mutilations génitales), contre la torture ou les mauvais traitements et détentions arbitraires, pour l’abolition de la peine de mort, … et de leur proposer une tribune où elles peuvent renouveler leurs demandes et revendications et surtout obtenir une réponse de la part du Gouvernement et des ministres concernés, lesquels s’engagent sur un plan d’action.
Pour la première fois cette année, la Coalition des Villes Propres du Mali est intervenue pour souligner l’absence de traitement des déchets solides et liquides et les conséquences sanitaires et environnementales désastreuses qui s’ensuivent.
Le Ministre de l’Environnement a effectivement répondu en s’engageant sur un plan d’action pluriannuel et sur la réalisation d’une usine d’incinération à Bamako.
Nous retiendrons de cette journée que la démarche de la Coalition des Villes Propres a débouché sur une quasi reconnaissance d’un “droit à la salubrité”, même si nous ne devons pas nous illusionner sur les perspectives d’amélioration.
Le ministre de l’environnement est aussi optimiste que l’est son confrère des finances qui affirme que le Mali est à l’abri d’une crise financière. Oui, parce qu’effectivement, les banques maliennes (et africaines en général) n’ont pas trop de fonds pourris dans leurs actifs. Mais il se trompe quand même pour plusieurs raisons:
- la crise ne fera que réduire la contribution occidentale au développement des pays émergents ou en voie de développement.
- la crise ne fera que diminuer la volonté des banques de prêter.
- la crise entraînera de nombreuses pertes d’emploi chez les travailleurs maliens de nos pays. Or, ceux-ci envoient actuellement vers leur pays davantage d’argent que le Gouvernement n’en donne officiellement !
Le Mali n’est donc pas à l’abri de la crise, d’une crise qui prendra des aspects différents de ceux qu’elle a en occident, mais une crise qui augmentera la pauvreté et diminuera les capacités de développement.