L’huile de palme a été le sujet de l’un des posts de ce blog, voici près d’un an (Sacs-poubelle,-centres-d-appel-et-huile-de-palme). A contre-courant d’une campagne visant à boycotter ce produit, campagne largement orchestrée par des seniors de la grande distribution à la recherche d’un nouveau thème de »greenwashing », nous avions défendu l’huile de palme en mettant en avant deux notions importantes.
La première consiste à affirmer que l’huile de palme ne peut pas être accusée d’être néfaste en termes alimentaires: elle contient moins d’acides gras saturés que le beurre ou d’autres graisses animales. Condamner l’huile de palme pour des motifs alimentaires devrait être précédé d’une condamnation de ces produits animaux largement consommés dans notre pays.
Quant à la second, elle vise à assimiler la dénonciation de la culture du palmier à huile à une action notoirement contre-productive en ce qui concerne le développement des pays producteurs. Le palmier à huile et, en effet, une vieille culture de vieille tradition dans les pays asiatiques et africains. Il est cependant indéniable que son développement parfois anarchique et au détriment de la forêt ou de cultures vivrières reste à maîtriser.
Un livre a été récemment édité, qui reprend un peu ces arguments, avec bien d’autres.
Les auteurs en sont Alain RIVAL et Patrice LEVANG et leur ouvrage s’intitule « La palme des controverses », aux Editions Quae.
Alain RIVAL n’est pas un nouveau dans ce débat relatif à l’huile de palme. Agronome, chercheur spécialisé dans la culture de cette plante, il défend depuis des années (et bien avant la campagne de boycottage dite « Nutella ») l’huile de palme comme étant un produit dont le « développement durable » peut et doit être favorisé. Depuis 2010 des tentatives ont été mises en œuvre: elles doivent être repensées, restructurées, mais nullement abandonnées.
Patrice LEVANG, agronome et économiste (agroéconomiste) tient le même langage et assure qu’un développement maîtrisé de cette culture, dans des conditions sociales et environnementales précises et respectées, accompagné de transformation sur place, doit permettre l’éradication, au moins en partie, de la pauvreté en Afrique.
Nous ajouterons, comme nous l’avions fait voici près d’un an, que le type de critiques énoncées à l’égard de la culture du palmier à huile est non seulement erronée, mais aussi inefficace ! Songeons que la consommation d’huile de palme dans notre alimentation représente 130000 tonnes sur les … 50 millions de tonnes produites annuellement: 0,3 % ! Malheureusement, si toutes ces critiques restent improductives, elles ont le désavantage de donner de notre pays une image de donneur de leçons, une image « impérialiste », « néocolonialiste » dont nous pourrions bien nous passer.
Pour connaître le point de vue de Alain Rival: cet entretien (http://www.agrobiosciences.org/IMG/pdf/Entretien_Alain_Rival_Huile_de_palme.pdf) publié en novembre 2012.