Une “vilaine” affaire secoue actuellement le Mali et le Niger. Pour des raisons encore inconnues, le PAM (Programme Alimentaire Mondial) se retrouve actuellement avec quelques milliers de tonnes d’huile de palme périmée (80000 tonnes ?). S’agit-il de mauvaise perception des besoins ? S’agit-il d’une tromperie des fournisseurs ? S’agit-il d’une mauvaise gestion locale ? Un stock de sucre très proche de la date de péremption aurait également été “mis en évidence”.
Toujours est-il que les stocks d’huile sont périmés depuis août 2010. Et qu’il semble que le PAM ait tenté de poursuivre jusqu’à très récemment la distribution, au Mali et (pour une faible part) au Niger de cette huile périmée.
Les agences de presse (http://www.maliweb.net/category.php?NID=65374) reprennent presqu’à l’identique un dossier rédigé par la seule agence Ouestaf (http://www.ouestaf.com/Scandale-de-l-huile-perimee-du-Pam-au-Mali-le-Niger-a-eu-sa-ration-les-Africains-meprises-Exclusif-3eme-partie_a3348.html), lequel accuse le PAM de vouloir cacher la vérité, d’être corrompu et de forcer la distribution de cette huile, et les associations de consommateurs de fermer les yeux après avoir crié bien haut. Quant aux commentateurs, ils laissent libre cours à tous les fantasmes possibles: huile frelatée, mise en danger des populations, trafic d’étiquettes, …
On peut dire deux choses.
La première est qu’une huile conservée dans de bonnes conditions ne devient pas inconsommable du jour au lendemain, au prétexte que la date de péremption est dépassée. Elle est encore consommable pendant plusieurs semaines, voire mois. Il ne s’agit pas d’un produit frais pour lequel existe une DLC: Date Limite de Consommation. L’accusation de mise en danger ou de distribution produits frelatés ne tient pas.
Par contre, l’organisation de l’économie et la réglementation imposent que les pratiques soient les mêmes, que l’on soit en Europe, aux USA ou en Afrique. Et il y a quelque chose de scandaleux et d’humiliant pour les maliens et leurs voisins à se voir refiler une huile qu’aucun distributeur n’accepterait de distribuer ailleurs dans le monde. Si l’accusation est fondée, le PAM ne s’honore nullement de cette attitude aux relents colonialistes.
La chose est grave, car le PAM joue un rôle non négligeable (Les-rations-du-PAM) dans l’alimentation de larges populations défavorisées. Ce comportement ne peut que lui nuire et porter atteinte à sa crédibilité et à son efficacité, et donc aux populations qu’il est censé protéger.