L’un des 50 “amis” de ma page Facebook déclare, sur la sienne, que parmi les bonnes résolutions qu’il a prises pour 2010, il en est une qui concerne Facebook avec lequel il veut rompre parce que c’est un leurre. De quoi se plaint-il ? Il a près de 300 “amis” et pour son anniversaire il y en a 50 d’entre eux qui pensent à lui et le congratulent !!
Il y a exactement deux ans, j’avais déjà fait un papier (Facebook-and-Co) sur Facebook. Formé aux relations plus conventionnelles que sont les mails, la gestion d’un site, voire la tenue d’un blog, j’ai longtemps hésité à ouvrir ma propre page. Et aujourd’hui, force est de dire que mes attentes ne sont pas comblées.
Quitte à perdre souvent beaucoup de temps, je fréquente avec assez d’assiduité les pages de mes “amis”, voire celles des “amis” de mes “amis” quand ils en autorisent l’accès. Et que trouve t-on sur ces pages ? Tout d’abord, comme cité ci-dessus, beaucoup de messages qui tournent autour des célébrations offertes par le calendrier: Noël, Jour de l’An, Aïd, Ramadan, fêtes et surtout anniversaires. L’avantage de ces messages est qu’ils sont plus spontanés que s’ils devaient être écrits, même sous forme électronique.
Le second type de messages porte sur la vie plus ou moins privée de chacun; les absences de l’aimé(e), la reprise difficile après les fêtes, le mauvais ou le beau temps durant les vacances, bref ce que chacun raconte lorsqu’il rencontre un ami au coin de la rue: « Comment ça va ? »-« Bien, et toi ? ». Sérieusement, je ne vois pas là une avancée notable dans les contenus de communication.
Le troisième type d’interventions concerne les vidéos glanées sur le net et indéfiniment retransmises des uns aux autres. L’humour en est le dénominateur commun et les commentaires se cumulent « waaaouh », « j’aime », …
Enfin, les prises de parole du quatrième type sont celles des ados ou de ceux qui sont restés ados: elles concernent des soirées, des photos de teuf, des déclarations d’amour éternel, …
Au total, beaucoup de choses et beaucoup d’échanges qui diffèrent peu de ce que l’on peut rencontrer chaque matin en allant acheter son pain et son journal. Mais ici, la rue commerçante mesure quelques 40 000 km, le tour du monde. Très honnêtement, je suis bien incapable de discerner avec certitude la vraie personnalité ou les vraies passions de la plupart de mes “amis” électroniques, tant leurs interventions sont de circonstance, de façade ou de comédie.
Quand je regarde la liste de mes “amis”, il est vrai qu’à une ou deux exceptions près, ils sont tous plus jeunes que moi. Et que nombreux sont ceux que j’ai connus à l’occasion de ma vie et de mes déplacements professionnels. Malgré plusieurs tentatives, les amis (ceux de la vraie vie !) de ma génération ne m’ont jamais rejoint sur Facebook. Dommage ! J’avais espéré que les échanges d’idées, les débats sur les questions qui nous agitent peu ou prou, auraient pu trouver là une tribune. Las …
Et pourtant, moi, je la garde ma page Facebook !! Comme une porte ouverte !! Comme un élixir de jeunesse !!