A quel titre parle t’il de ceci ?, va t’on demander très rapidement ! Pour répondre brièvement: parce que vingt ans de notre carrière professionnelle se sont déroulés dans le métier des déchets et pour être encore plus précis: 12 ans en tant que Directeur d’une agence chargée de la collecte, du transport et du traitement de déchets d’activités de soins (déchets hospitaliers et similaires), 2 ans en Alexandrie dans le cadre de la mise en œuvre d’un marché de balayage, collecte des déchets, compostage et mise en décharge, 5 ans comme responsable régional prévention et sécurité. Tout cela ne fait certes pas un expert…
Deux nouvelles m’ont fait réagir cette semaine. La première concerne le projet de Centre d’Enfouissement des Chambarands (38) destiné à des ordures ménagères et des gravats inertes. Les responsables politiques du Département de l’Isère avaient initialement donné un accord sur ce projet. Face à une levée de boucliers locale, ils ont tous reculé et fait adopter des vœux par leurs conseils municipaux s’opposant à la création de cette décharge. Or, les arguments invoqués par les opposants n’avaient pas plus de bien-fondé qu’à l’ordinaire dans ce genre de dossier: suspicion de rupture de membrane entraînant une contamination des eaux souterraines, passage fréquent des véhicules poids lourd assurant le transport des déchets, risque d’incendie par dissémination des étincelles de combustion du biogaz (!), … Or, voici que nous apprenons que le Groupe Pierre et Vacances retiendrai cette région, après longue négociation, pour y édifier son prochain Center Park !
Ceci explique cela ! Mais l’honnêteté intellectuelle aurait dû faire privilégier une explication franche en disant que la région faisait le pari économique du tourisme et qu’un centre d’enfouissement serait le malvenu. Car, à l’issue d’un tel scénario, il reste toujours une décharge à caser quelque part et des gens qui, pour s’y opposer dans leur canton, raconteront des … bêtises.
La seconde information concerne la conséquence des feux domestiques (c.a.d la combustion du bois, des feuilles et des branchages dans les cheminées des particuliers, les jardins et les champs) sur la pollution hivernale en Europe. Trois études (Le Monde du 13/12/2007) concluent que ces feux sont responsables de 50% à 70% des émissions d’aérosols carbonés en Europe, et que ces particules représentent 60% des polluants en suspension dans l’atmosphère. En calculant bien, cela signifie que 30% à 42% des polluants de l’atmosphère européenne proviennent des feux domestiques !!
Voilà une affirmation nouvelle, quand bien même les premières études datent de 2001. Jusqu’à présent, le chauffage au bois reste entouré d’un halo prestigieux de procédé “naturel”, “propre”, “sans déchet” et “renouvelable” !
Il reste encore un effort à fournir: celui de dire haut et fort que la combustion du bois produit des dioxines (feu de cheminé, barbecue, incendie de forêt ou chaufferie au bois) et qu’il sera sans doute nécessaire de renforcer la prévention si la filière bois doit encore se développer.
Pour terminer, je place sur mon site web ([http://briselet.jean.perso.neuf.fr/index.html|http://briselet.jean.perso.neuf.fr/index.html] ) une contribution intitulée “La sécurité dans les déchèteries”. En effet, alors qu’il existe plus de 3000 déchèteries en France, celles-ci sont trop souvent le théâtre d’accidents du travail graves (voire mortels) ainsi que d’accidents concernant les usagers. Ces espaces sont également des zones de non-droit caractérisées par les visites nocturnes, les exactions, les destructions de bâtiments, … De tout ceci, on n’entend jamais parler.
NB: Ce site perso est fermé depuis 2016 …