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L’électricité, un droit pour tous

Dans un récent rapport cité par Le Monde du 11 octobre (http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/10/11/le-defi-de-l-acces-universel-a-l-energie_1585694_3244.html), l’Agence Internationale pour l’Energie (AIE) souligne que 1,3 milliard d’humains (soit 20% de la population mondiale) n’ont pas accès à l’électricité et que cette situation justifie la mise en place d’un plan d’action international.

Biosphère, sans doute le commentateur le plus tranquillement totalitaire de toute la blogosphère écolo-radicale, s’insurge contre cette idée et pose la question: « L’électricité est-elle un droit ? » Afin d’étayer cette question philosophique qui mérite effectivement réflexion, il feint grossièrement de n’attribuer à l’électricité pour seules fonctions de faire tourner nos téléphones mobiles et éclairer nos nuits  »a giorno ».

Nous ne lui ferons pas l’injure (car il le sait !) de lui rappeler que l’électricité, c’est aussi un usage domestique (éclairage, chauffage, eau chaude, climatisation, réfrigération, cuisinières et fours, autres appareils ménagers, radio, TV, ordinateur et téléphone de nos maisons), c’est aussi un usage industriel (machines, moteurs électriques, pompes, automatismes, centres de données (qui servent tant à Biosphère pour diffuser ses idées)), et c’est enfin un usage collectif, communautaire, comme l’éclairage de sécurité de nos rues, certes, mais surtout dans le domaine de la santé (radiothérapie, radiographie, endoscopie, scanner,..).

On peut s’éclairer à la bougie (!), mais on ne peut pas se passer de tout ce que l’électricité aide à faire tourner. On peut trier les usages de l’électricité en fonction de leur intérêt individuel et collectif, mais on ne peut pas tout condamner.

L’homme a cinq besoins incontournables: le sommeil, l’alimentation, l’affection, la connaissance et le jeu (dixit Umberto Eco). Il est au moins deux, voire trois, de ces besoins (l’alimentation, la connaissance et le jeu) qui ne peuvent être garantis et développés que par l’usage de l’électricité.
1) L’alimentation qui exige la conservation par le froid et la cuisson afin d’économiser le bois là où il n’y en a déjà plus.
2) La connaissance qui exige l’existence d’un réseau d’informations: téléphone, radio, télévision, informatique, vidéo, …
3) Enfin le jeu, éventuellement, parce qu’il peut rejoindre les réseaux dont il est question ci-dessus.

Parce que l’électricité satisfait aux usages individuel, industriel et collectif dont nous avons parlé ci-dessus, parce que l’électricité permet l’épanouissement de fonctions essentielles à l’homme, nous soutiendrons que l’électricité est un DROIT.
Ce droit se situe dans le même ordre d’idée que le droit à l’eau potable, que le droit aux traitement des eaux usées, que le droit à la collecte des déchets, que le droit à se voir proposer des systèmes de déplacement afin de circuler librement, que le droit à accéder à une information mondiale, etc, etc …

l’AIE et l’ONU ont souligné que la pauvreté, le changement climatique, la rareté de l’eau, la santé, la crise alimentaire, l’égalité des chances pour les femmes ont un lien étroit avec l’absence d’énergie.
Contestant cette analyse, Biosphère réaffirme, c’est une habitude, que la pauvreté est avant tout la conséquence d’une société pas assez solidaire et de … sa surpopulation. Malthusianisme, quand tu nous tiens ! Et, sur son blog (http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/10/12/lelectricite-ou-la-sagesse-il-faut-savoir-choisir/), il dénonce le fait que « l’accès de tous aux énergies « modernes » butera sur la problématique du financement: les riches ne partagent pas ».

Dans la mesure où le développement de l’énergie électrique moderne concerne tout autant les pays riches que les pays en développement,
parce que les pays riches se satisfont actuellement des fonds de pétrole et que les pays pauvres sont bien encombrés de leurs révoltes et de leur .. pauvreté,
parce que les sites susceptibles de produire une énergie propre ne sont pas aussi nombreux dans les pays industrialisés que dans les autres,
parce que les conditions climatiques sont souvent plus favorables chez les seconds que chez les premiers,
cette affirmation du financement impossible n’est pas tout à fait exacte. Il existe des projets en zone saharienne, TREC par exemple (http://www.terre-finance.fr/L-energie-solaire-du-Sahara-se-prepare-a-eclairer–vtptc-1692.php) du même type que la centrale solaire thermodynamique (centrale à concentration) qui vient d’être inaugurée en Espagne, mais en plus grand encore. Ces projets n’avanceront que si pays riches et pays en développement sont intéressés à leur réalisation.

Centrale à concentration solaire (DR)

Faire avancer le débat nécessite d’associer pays producteurs et pays consommateurs et d’imaginer des structures de distribution de l’énergie produite. Chacun sait que l’électricité ne se stocke pas (en tout cas pas directement), il faut donc distribuer cette ressource au fur et à mesure de sa production. Créer des câbles sous-marins, sorte d’électroducs, concevoir un réseau international, by-passer la production d’une zone géographique à l’autre selon les besoins exprimés, l’heure et le fuseau horaire, apporter sur l’ensemble des garanties de protection et de protection de l’installation.

Pour exemple, l’Inde lance un appel d’offres (http://www.lemoci.com/011-59724-1-Appel-d-offres-transport-de-l-electricite-solaire-dans-le-Gujarat.html) pour le transport de l’électricité produite par une centrale solaire de 500 MW, celle de Paranka.

Mais cette stratégie de réseau mondial ne plaira pas à Biosphère ! son projet de social-écologie, de Deep Ecology, ne s’accommode que de la relocalisation et s’oppose à toute notion de réseau.

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Règlement de comptes entre chroniqueurs

Voici quinze jours-trois semaines, « Le Monde » s’est illustré d’un pseudo-débat interne dont il a le secret. Ses journalistes économiques et ses journalistes environnementaux, chacun de leur coté, se sont intéressés à la notion de finitude des réserves de pétrole et à celle du Peak Oil. Bien entendu, les deux n’ont pas la même analyse.

Les économistes penchent pour une possible exploitation des sources d’énergie actuellement peu abordables, techniquement et économiquement. C’est le cas des gaz de schiste, du pétrole brésilien situé sous une importante couche de sel, des schistes bitumineux ou des récentes réserves identifiées au large de la Guyane. Ils en concluent que le pétrole et ses dérivés ont encore de belles années devant eux, des « décennies à irriguer notre économie ».

Champ pétrolier en Irak (C)Essam al Sudani/Reuters

Quant aux environnementaux, ils dénoncent régulièrement les possibles atteintes à l’environnement comme relevant de l’inéluctable, ils rappellent la finitude des ressources et prônent un changement radical et rapide de société, allant pour certains jusqu’à placer au niveau de la culpabilité individuelle l’utilisation d’un véhicule.

Au « Monde », l’économiste s’appelle Jean-Michel Bezat et l’écolo se nomme Hervé Kempf. De celui-ci, on a déjà parlé ici (Changement-climatique-comment-agir). Son attachement à la déesse terre, qu’il préfère appeler Pachamama (Deep-Ecology-Hard-Ideology), est une des constantes de son discours.

Et voilà que l’économiste vient de publier un billet intitulé « Le gaz et la bougie (http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/07/le-gaz-et-la-bougie_1583931_3232.html) (08/10/2011), dans lequel il stigmatise les écologistes au travers du dernier livre de Pascal Bruckner; « Le fanatisme de l’apocalypse ». Citant le philosophe, « Nous demander d’abandonner sans tarder le pétrole, l’atome, le gaz, les schistes bitumineux et le charbon au motif qu’ils sont dangereux et polluants, alors que l’éolien et le photovoltaïque restent embryonnaires, est irresponsable », il précise qu’il vaut mieux préférer une écologie de raison qui ne sacralise pas Gaïa, le déesse-terre, et qui ne tourne pas le dos au progrès scientifique

Il y a tout à gagner à de tels débats au sein du quotidien, encore que le journal pourrait définir une constante, une sorte de point de vue de référence. Cependant ces débats trouveraient mieux leur place dans le cadre d’un échange organisé, structuré et constructif, plutôt qu’au travers de billets et de chroniques qui s’apparentent à des petits règlements de comptes.

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Primaires, croissance et petites voitures

Nous voici au bout de la dernière ligne droite et dans quelques heures sera connu le nom de celle ou de celui qui défendra les couleurs de la gauche socialiste aux prochaines présidentielles.
Nous n’allons pas gâcher notre plaisir. Ces primaires ont été une excellente occasion de parler de « politique » dans notre pays, ce qui n’est pas si fréquent que ça. Habituellement, on y parle bien davantage de scandales, de coups bas ou de valises de billets, ce qui n’est pas vraiment de la « politique ».
Ces primaires porteront également, si les électeurs se déplacent massivement, le renouveau, venu de l’extérieur, du parti socialiste, un parti où les éléphants et les militants devront faire preuve de modestie et d’ouverture, l’exact contraire d’un parti sénatorial.

A vrai dire, ces primaires ont été tellement passionnantes que la droite rêve d’en faire autant, ne serait-ce que pour retrouver quelques micros et quelques caméras. Fillon nous dit qu’il n’en est pas question avant 2012 puisque le président sortant est candidat. Cela n’est pas exact. Le président sortant n’est pas candidat et ne le sera, peut-être, qu’en février. Et il y a dans cette déclaration un manque certain de courage. Imaginons des primaires à droite. Soit Sarkozy est désigné comme le candidat et, en ce cas, il est suffisamment légitimé pour qu’il n’y ait aucune ambigüité à le voir solliciter un second mandat. Ses challengers n’auraient que la possibilité honorable de se retirer. Soit il n’est pas désigné et cela signifie a) que ses troupes se divisent et partent en débandade, b) qu’un(e) autre que lui fait mieux l’affaire, c) que les électeurs ne voteraient pas davantage pour lui. Dans ce cas, il est sans doute plus profitable de le savoir en février que d’attendre une sanction en mai.

Candidats aux Primaires de la gauche (DR)

Revenons à nos primaires et aux candidats socialistes. Bien évidemment, il leur a manqué du temps nécessaire pour aborder l’agriculture, la politique étrangère, … tous sujets qui se sont résumés à des phrases choc ou des expressions iconiques.
Il est cependant trois secteurs de l’actualité qui ont été totalement ignorés, et ceci par tous les candidats.

Il s’agit tout d’abord de l’Europe et de la nécessaire évolution vers davantage de fédéralisme. Seul Baylet a ici rappelé ses convictions. Il s’agit ensuite de la coopération avec les pays en développement (la citation à deux reprises du discours de Dakar par Martine Aubry ne tient pas lieu de politique !), du dialogue nord-sud, de la place de la France en Méditerranée, dans le Maghreb, au Proche-Orient et ailleurs dans le monde. Alors que les « printemps arabes » ne débouchent toujours pas sur davantage de liberté, d’indépendance et d’initiative, alors que les élections à venir sont lourdes de risques quant à la confiscation des espoirs, personne n’en a parlé. Tout comme personne n’a simplement posé la question du « Que fait-on en Afghanistan ? ». Pour des candidats à la présidentielle qui savent que la politique étrangère relève d’un pré-carré régalien, il y a là un singulier décalage. Ils sont restés bien franco-français !

L’autre secteur ignoré est celui du choix de développement pour notre pays et, au-delà, pour l’Europe et le reste du monde. Croissance ou décroissance ? La question ne se pose même pas ! Le salut est dans la croissance ! Quant à savoir quel type de croissance, cela n’interpelle aucun candidat potentiel. Si l’on envisage, peut-être, à l’horizon 2050, une possible raréfaction du pétrole, alors Ségolène Royal a une réponse toute trouvée: la voiture électrique dont SA région s’est faite la championne. Singulière pauvreté de raisonnement.

Tout d’abord, parce que le pétrole ne sert pas uniquement à fabriquer l’essence et le gazole de nos véhicules, le fioul lourd de nos bateaux ou le kérosène de nos avions. Certes, cela représente 60% du pétrole pompé. Mais les 40% restant servent à fabriquer les plastiques omniprésents, les matériaux de construction (isolation) et une vaste catégorie de produits chimiques (médicaments, engrais, alcools, huiles, cires, solvants, détergents, bitume, …). Dans ces 40% on trouve encore le pétrole utilisé pour faire tourner les industries majeures (acier, verre, …), les centrales électriques, le chauffage industriel, collectif et domestique, …

Alors, remplacer tous nos véhicules à moteur thermique par des véhicules électriques implique toujours une énorme consommation de pétrole: pour fabriquer ces nouveaux véhicules, qu’ils soient en acier ou en plastique, pour fabriquer les batteries, pour fabriquer l’énergie de ces batteries, …
Certes, au cœur des villes, à l’échelle des micro-transports, la solution de la voiture électrique est à prendre en considération. Mais dans l’ensemble de la société ? Combien de voitures dans le monde ? Un milliard, un milliard trois cent millions selon le compteur de Carfree (http://antivoitures.free.fr/). Dont 60 millions de plus rien qu’en 2011.
Il faut savoir que ce gros milliard de véhicules est essentiellement distribué en Occident: 815 véhicules pour 1000 habitants aux USA, 690 en Italie, 610 en Espagne, 600 en France et au Japon, 570 en Grande-Bretagne, 550 en Allemagne, 245 en Russie, mais seulement 150 au Brésil, 42 en Chine et 18 en Inde.

Les constructeurs redoutent la crise qui fait baisser leurs ventes … en Occident. Mais ils rêvent tous des ventes qui augmentent dans les pays en développement. Prenons l’exemple des BRIC: ces augmentations sont de 6% en Chine, 7,5% au Brésil, 15% en Inde, 56% en Russie, rien que pour l’année qui vient de s’écouler entre août 2010 et août 2011.

Faisons le même rêve que les constructeurs. La société de croissance poursuit son développement dans ces nouveaux pays avec les mêmes critères que ceux qui prévalent actuellement en Occident. Soyons réalistes et retenons le modèle français, soit 600 véhicules pour 1000 habitants (6 véhicules pour 10 personnes, parents, enfants et grand-parents compris !)

Le Brésil (194 millions d’habitants) dispose déjà de 150 véhicules pour 1000 habitants. Il lui faut en acquérir 600-150 = 450, soit 87 millions de véhicules (à population constante).

La Russie (142 millions d’habitants). C’est 50 millions de véhicules qu’elle doit acquérir pour passer de 245 à 600 véhicules pour 1000 habitants.

L’Inde (1 155 millions d’habitants). Même s’ils sont du type de la Nano Tata (Tata-Nano), ce sont … 672 millions de véhicules qui sont nécessaires pour atteindre le même taux de pénétration du véhicule individuel.

Enfin la Chine. Avec son milliard 330 millions d’habitants et son taux de 42 véhicules pour mille habitants, il lui faut s’équiper de … 838 millions de véhicules.

Soit, à population constante et pour ces seuls 4 pays des BRIC une mise en circulation sur  »x » années de 1 milliard 650 millions de véhicules, davantage que ce qu’il y a actuellement sur la planète.

Ce n’est plus un rêve, c’est un cauchemar. Alors, on entend dire « Il ne faut pas que ces pays choisissent ce mode de développement et de croissance ! ». Qui leur dit ça ? Qui leur en donne l’exemple ? Qui leur montre un contre-exemple ?Qui leur parle de transports collectifs ?Qui leur propose de rééquilibrer logement et travail ? (sans compter qu’il y a là des réponses à nos questions sur les banlieues !).

Oui, même passionnantes, ces primaires nous laissent sur notre faim et d’autres débats doivent encore avoir lieu. Notre conviction quant à la décroissance est bien connue, cela n’interdit pas de s’intéresser à ce qu’en dit le « candidat de la décroissance », Clément Wittmann (http://www.clementwittmann2012.fr/) !! Une façon de rééquilibrer les manques du discours socialiste …

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Péril climatique et développement

La reprise économique devait bien finir par arriver et, avec elle, la remontée des perturbations de l’environnement. L’AIE a publié le 30 mai un document soulignant que les émissions de CO2 induites par les consommations d’énergies fossiles ont atteint en 2010 le niveau record de 30,6 gigatonnes, soit 5% de plus qu’en 2008.
Bien entendu, aussitôt, les experts et les diplomates s’affrontent pour évaluer les conséquences de ce « record ». Les premiers considèrent que la limitation de la hausse des températures moyennes dans le monde à 2°C est une cause de plus en plus difficile à défendre. En effet, il faudrait d’ores et déjà que la production de CO2 diminue, au lieu d’augmenter, ou, à tout le moins, qu’elle n’augmente que d’une infime proportion (0,3-0,5%) chaque année et pendant plusieurs décennies.


Quant aux diplomates, chargés de défendre les intérêts de leurs pays respectifs, les voilà s’affrontant sur la responsabilité et les devoirs des uns et des autres.
Les « uns » étant les pays développés qui sont sommés de faire des efforts et de montrer la voie, au motif de leur « responsabilité historique ». Ils ont été, en effet, les premiers et sont toujours de grands consommateurs d’énergies fossiles afin d’assurer leur expansion économique ou simplement garantir le niveau acquis de celle-ci.
En face d’eux, les « autres » sont les pays en développement, et notamment la Chine et l’Inde qui sont à l’origine de 75% de l’augmentation des émissions, selon l’AIE. Ces pays sont donc fermement invités à faire, eux aussi, des efforts en vue de la réduction de leurs émissions. Ils ont cependant tendance à se défausser quelque peu de cette responsabilité en arguant de l’immobilité des pays développés.

Ils sont également soutenus dans cette attitude par quelques groupements écologiques (RAC: Réseau Action Climat) qui défendent l’idée que « les pays riches délocalisent leurs productions vers les pays du sud, et donc délocalisent leurs émissions ». Cela n’est pas totalement faux. Cependant, cette position risque d’entraîner une grave erreur d’analyse sur le court terme.
Les pays en développement ne sont plus, et la Chine en particulier, l' »atelier du monde ». Ces pays se développent désormais pour eux-mêmes: fer, acier, ciment, pâte à papier, engrais, automobiles, logements, trains, … font partie des plans de croissance. L’urbanisation avance à pas forcés.

Prenons l’exemple d’un pays dont on parle peu sous l’angle économique (mais davantage à propos de son éventuelle adhésion à l’Europe): la Turquie. Est-ce un pays développé ? Pas encore ! Est-ce un pays émergent ? Déjà plus !
Le 12 juin prochain auront lieu les élections législatives et le pays est traversé de caravanes sonores et animé de meetings colorés. Le parti AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan est bien parti pour remporter ces élections … et les suivantes ! Il y croit puisqu’il articule sa campagne autour de l’année … 2023, l’année du 100° anniversaire de la proclamation de la République.
Les slogans dressent un bilan des années 2002 à 2010. Ce bilan est un édifiant témoignage du développement exponentiel du pays. La production de CO2 n’est pas mesurée ! Mais la Turquie pouvait-elle, avait-elle le droit de faire autrement ?

  • Le budget de la santé est passé de 3,91 milliards de lires turques en 2002 à 13,4 milliards en 2010 (+242% !)
  • Le budget de l’éducation est passé de 7,5 milliards à 28,5 milliards (+280% !)
  • Le budget de l’enseignement professionnel de 2 millions de lires turques à 270 millions.
  • Les salles de classe sont passées de 100 élèves à 20 élèves.
  • Les unités de soins intensifs de 869 à 8100.
  • Les constructions de logements de 43145 entre 1983 et 2002 à 458758 entre 2003 et 2010.

Au-delà d’un bilan et de slogans électoraux, le fait est là, la Turquie est entrée dans le concert des pays développés et des pays émetteurs de CO2 !
Le quotidien « La Croix » de ce jour parle assez bien des « tigres anatoliens » (http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Les-tigres-anatoliens-tirent-la-croissance-turque-EP-2011-06-05-621869) qui portent cette expansion.


Ce développement sera celui que prendront tous les pays émergents, aujourd’hui en Asie et en Amérique Latine, demain en Afrique.
Il devient donc urgent de trouver une autre forme de développement et de cesser d’invoquer une impossible, une impensable décroissance. Les pays neufs n’ont aucun désir de décroître, ils ont l’ambition d’apporter à leurs peuples les « bienfaits » que nous avons connus depuis près d’un siècle, à défaut de quoi ces peuples émigreront ailleurs.

Il devient donc urgent de proposer des alternatives énergétiques plus conséquentes que les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques, surtout si ceux-ci doivent être accompagnés de multiples bassins de stockage à plusieurs niveaux pour transformer une énergie volatile en énergie disponible.

Utopie ? que la mise en réseau mondial de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie propre ? Car il existe toujours un lieu pour produire l’énergie capable d’alimenter le lieu qui en a besoin. L’information, le trafic aérien, la marché sont bien construits en réseaux mondiaux: pourquoi pas l’énergie propre ?