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Faux et usage de faux en photographie

Le récent “Visa pour l’image » (Ma-photo-de-la-semaine-35-:-vipère) de Perpignan s’est penché sur les modifications que la technique moderne permet d’apporter FACILEMENT à une photographie après sa prise de vue (Photoshop, GIMP, …). J’affirmais alors qu’il n’y avait vraiment rien de nouveau sous le soleil puisque le tirage argentique, en N et B ou en couleurs, permettait déjà toutes les modifications possibles. La seule vérité d’une image est celle de son auteur. Et si cet auteur fait du photo-journalisme, sa vérité doit se doubler d’une conscience de journaliste et de témoin. La suppression ou l’addition de personnages, la modification du cadre, du décor, du contexte, voilà toutes choses inacceptables.

L’Egypte vient de nous donner un remarquable exemple de ce qu’est cette forme de censure et de travestissement de la vérité. Elle l’a fait comme le bloc soviétique savait si bien le faire au temps du stalinisme et de la guerre froide.

Voici l’image publiée par le quotidien “Al Ahram” et montrant Moubarak entraînant à sa suite Obama et les leaders israélien, palestinien et jordanien. Cette photo est censée avoir été prise à la maison Blanche, dans le cadre des actuelles négociations sur l’avenir de la Palestine.

Négociations sur le Proche-Orient-FAUX

Cette photo est un faux. Voici la vraie (http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-11313738), prise le 1er septembre à la Maison Blanche. Moubarak n’est plus le leader de ces négociations: bien au contraire il semble à la traîne ! L’opposition a souligné à quoi pouvait « s’abaisser le média corrompu d’un régime corrompu » et la photo a disparu du site web d’Al Ahram.

Négociations sur le Proche-Orient-VRAI (C)Getty Images

Il n’en reste pas moins qu’un organe de presse et les hautes personnalités qui le contrôlent peuvent, en 2010, tenter de tromper leurs lecteurs et, au-delà, la population d’un pays. Comme du temps de Staline ! Tout ça pour sauver la réputation d’un leader !

Pour boucler le post: une remarque sur laquelle “Visa pour l’image” devrait bien se pencher. Si l’on connait l’agence qui a diffusé la photo originale, on n’en connait pas l’auteur. Et connaître l’auteur d’une photographie est plus important que de savoir si celui-ci a effacé une ombre disgracieuse ou amélioré le contraste de son image !

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